On ne va pas se mentir. Obscure : the Aftermath, adaptation sur PSP de Obscure II, est moins bon qu'Obscure premier du nom. Il manque du second degré et des originalités de son prédécesseur. Car en reprenant à l'identique sa recette, il rate une occasion de perfectionner un gameplay hésitant mais prometteur qui date tout de même de 2004. Tout repose sur la coopération entre deux personnages aux capacités complémentaires (déchiffrage, force, agilité, piratage...) qui vont devoir s'entraider pour survivre.

Scary Movie

Sur le campus de Fallcreek, les étudiants n'ont rien trouvé de plus intelligent que se shooter avec un mélange issu d'une mystérieuse fleur pourpre, laquelle était déjà à l'origine des mutations du premier volet. Et à l'occasion d'une soirée bien arrosée, les plus gros consommateurs se transforment en monstres cannibales et dévorent leurs potes. Une bande de héros bien stéréotypés (des geekettes asiatiques et jumelles, un étudiant suédois musclé, une blonde à forte poitrine...) va tenter de mettre les voiles le plus vite possible. Tous les éléments nécessaires à un bon slasher movie sont réunis : ils sont jeunes, ils aiment le sexe, certains vont saigner à mort, et ils consomment tellement de boissons énergétiques qu'ils sont immunisés contre la plante mutante ! La seule différence notable avec le genre réside dans la nature des morts. Alors que traditionnellement les étudiants succombent aux coups (de couteau) du serial killer, ici ce sont plutôt nos héros qui sèment la mort et la terreur parmi les pauvres créatures qu'ils croisent. Batte de baseball, crosse de hockey, tronçonneuse même forment un florilège d'armes à l'efficacité mainte fois démontrée. Quant à leurs fameuses capacités spéciales, on s'amuse à découvrir que c'est la blonde de service qui fait office de cerveau et rassemble des morceaux de puzzle, ou que l'épreuve de piratage tient plus des Chiffres et des Lettres que de Matrix.

Légende Urbaine ? Ou pas

Mis à part ces petites gâteries, le reste de l'action
consiste à courir, frapper sauvagement des mutants paraplégiques mais affamés,
trouver des clés ou des passes magnétiques pour déverrouiller de nouvelles
zones, courir, trucider des mutants... Comme dans tout bon survival
horror
qui se respecte, j'ai envie de dire. Mais si le déroulement du titre est tout à fait classique, il n'a pas la saveur d'un ténor du genre, même un peu daté. Il n'est pas mauvais au point d'être désagréable à jouer, non, mais ne procure pas pour autant des sensations fortes. Exploser les monstres à la batte de baseball devient vite répétitif, les énigmes font sourire mais ne passionnent pas. Restent les différentes étapes de l'aventure, bâtiments universitaires, bois occupés par un agresseur difforme, hôpital abandonné aux monstres... Elles ne brillent pas non plus par leur avant-gardisme, mais ont le bon goût de se révéler suffisamment compactes et denses pour que les joueurs ne s'y ennuient pas. Linéaire au plus haut point, Obscure : the Aftermath vous prend sauvagement par la main et vous entraine tout au long de cette aventure gentiment sanglante sans jamais vous perdre. Vous n'avez donc aucun moyen d'éviter sa narration un peu paresseuse, puisqu'elle est au centre du titre. Certains vont détester son côté potache et premier degré, qui manque furieusement d'originalité. D'autres, comme moi, lui pardonneront très généreusement son inconsistance pour savourer son scénario pas prise de tête, et qui ne fait pas vraiment peur.

Facile. C'est le mot qui me vient immédiatement à l'esprit lorsqu'il faut parler d'Obscure : the Aftermath. Un scénario sans surprise, un gameplay repris à l'identique de celui du premier volet, et aucun frisson de peur. Mais il a aussi les avantages de ses inconvénients, il nettoie efficacement le cerveau et n'est ni moche, ni désagréable à jouer. Ce n'est assurément pas un bon jeu, mais moi je l'aime bien.