Quoi de mieux pour se ressourcer que des vacances sur Paradise Island ? Voici justement l'intrigue de Shantae and the Seven Sirens, la superstar de la plateforme venant célébrer le festival des demi-génies conviés en ces lieux de toute beauté, intégralement en 2D. Exit le mélange de perspectives d'Half-Genie Hero, ce passage en très haute résolution suscite un rendu plus cohérent, à la fois fidèle à son style d'antan et sublimé par sa finesse des temps modernes, que souligne encore la fluidité saisissante des mouvements de notre danseuse du ventre. L'occasion d'admirer son look plus cartoon que jamais par le biais de courtes séquences animées distillées au fil de l'aventure, notamment en préambule des boss, dont la mise en scène constitue souvent l'aspect le plus spectaculaire, à cause de patterns guère inventifs. Idem pour les airs de déjà-vu des ennemis et de déjà-entendu des chiptunes, le cortège de compositeurs en charge des chiptunes ne parvenant pas à remplacer Jake Kaufman en terme de diversité. A priori Matt Bozon et son équipe ne semblent donc pas s'être trop creusés la tête, cependant le périple assorti de son humour décoiffant démontre ensuite le contraire...

Une carte monstrueuse

Cette île repose sur une structure non seulement interconnectée dans la lignée des premiers opus de la série, mais aussi considérablement plus étalée, a fortiori avec les (petits) donjons labyrinthiques distincts aux extrémités. Évidemment ces dédales renferment de malicieuses énigmes basées sur des items à acquérir, suivant les principes des Metroidvania. Au-delà des traditionnelles reliques destinées essentiellement au combat, les transformations ne se distinguent d'ailleurs pas non plus pour leur originalité, qu'il s'agisse du triton à la place du singe, ou de l'éléphant changé en tortue. En revanche, ces bien nommées "fusions" cumulent plusieurs aptitudes, et la manière dont elles s'intègrent ingénieusement dans ce monde arborescent témoigne d'un phénoménal travail architectural, voué éventuellement au speedrun. Chaque pouvoir ajoute des ramifications, tout en révélant les fonctions plus ou moins cachées d'éléments croisés en chemin. Par conséquent, l'avancée ne se montre aucunement linéaire, de sorte que la possibilité d'apposer des repères sur la carte n'aurait pas été superflue, contrairement aux mini jeux anecdotiques (des téléporteurs simplifient heureusement les allers-retours).

Et des cartes de monstre

Malgré une activation moins instantanée, les danses partagent cette polyvalence, diamétralement opposée au côté gadget de certains talents dans l'itération précédente, avec une ergonomie améliorée en sus. Il en résulte une impression grisante de montée en agilité et en puissance, qui se poursuit même une fois le stock d'objets à acheter au magasin épuisé. D'autant que cette profondeur accrue se manifeste à travers les cartes de monstres, obtenues aléatoirement en les mettant hors d'état de nuire ou contre des pépites à dénicher dans les recoins. Leur intérêt ne se limite pas à la collection, car elles octroient divers attributs selon les capacités, tels qu'un gain de vitesse, un surcroît de dégâts ou une consommation réduite de magie, potentiellement auto-régénérative ! D'aucuns reprocheront de fait à Shantae and the Seven Sirens sa facilité et sa brièveté, car l'épopée s'achève au bout d'une dizaine d'heures avec une bonne partie de l'arsenal à rassembler. Reste alors le New Game + aux commandes de notre héroïne plus vulnérable et encore plus magique au demeurant, pour un séjour moins détendu que sa tenue de villégiature le laisse présager. La revoilà en tout cas au meilleur de sa forme !