Non, malgré ses grosses lunettes noires sur fond orange, ce n'est pas Gordon Freeman qui apparaît sur la jaquette de The Bradwell Conspiracy (si on peut parler de jaquette pour ce jeu à vocation digitale). Et pourtant, le titre qui nous intéresse aujourd'hui va tout de même proposer un peu plus de lien que la vue FPS avec la saga Half-Life et ses spin of, Portal en tête. Voyons cela de plus près, je vous prie.

The cake is a lie

The Bradwell Conspiracy vous place dans la peau d'un visiteur du musée Bradwell situé au pied de Stonehenge, chez nos chers amis anglais. Problème, une puissante explosion vient de retentir et vous vous réveillez dans un bâtiment qui tombe en ruines, sans possibilité de sortir. Très vite, on récupère des lunettes de réalité augmentée qui nous permettent d'interagir avec l'IA du musée, mais aussi avec Amber Rose, une employée de la famille Bradwell, elle aussi coincée à cause de l'explosion. Et rapidement, on va se rendre compte que le musée n'est qu'une façade, et que les lieux abritent un gigantesque complexe scientifique sous-terrain type Black Mesa, et il faudra l'explorer pour trouver une sortie avec Amber. Le pitch est séduisant, l'ambiance fait mouche, le ton est bien souvent décalé et se moque même de certaines mécaniques liées aux jeux vidéo, bien qu'il passe lui aussi par là. Si les textes du jeu sont en français, les dialogues eux, restent en anglais et se montrent plutôt convaincants. L'actrice qui joue Amber se débrouille très bien et l'on se lie d'autant plus facilement avec elle de l'autre côté de nos lunettes de RA.

Et il valait mieux que cette partie narration soit réussie, car The Bradwell Conspiracy nous refourgue un sempiternel héros muet. Ici, c'est parce que l'explosion a brûlé ses cordes vocales. Mais cela sert la jouabilité dans la résolution des énigmes puisque l'on devra donc communiquer avec Amber uniquement... En prenant des photos via les lunettes ! Certaines réponses sont parfois poilantes, mais on se rend assez rapidement compte que cet effet se tasse un peu plus tard dans le jeu. Aussi, les mécaniques sont assez redondantes puisque l'on se sert d'Amber principalement pour commander des objets à distance : Passerelle, porte, bras mécanique... L'idée est sympa, rappelle un peu Expérience 112, mais reste assez limitée et pas aussi prometteuse qu'elle aurait pu l'être.

Photographie & Impression 3D

Limité. Cet adjectif collera malheureusement aussi à la seconde mécanique à laquelle The Bradwell Conspiracy fait appel dans la résolution de ses énigmes, via un pistolet : Et non, ce n'est ni un Gravity Gun, ni un Portal gun. C'est un pistolet à impression 3D ! Pour fonctionner, il lui faut un peu de cette matière révolutionnaire développée dans le labo, et un plan. Après on laisse l'alchimie fonctionner pour créer des objets qui vont défier toutes les lois de la gravité et de la mécanique ! C'est sympa sur le papier, mais rapidement, on se rend compte que le système ne sert bien souvent qu'a résoudre de bêtes puzzles à assembler, dans lequel notre pistolet n'est que l'inventaire des différentes pièces. D'autres épreuves vont s'appuyer sur le level design avec la construction de passerelles, avec quelques soucis de collision assez fréquents. Globalement, les énigmes ne sont pas difficiles, un peu trop faciles même, et ne sont rendues complexes par un level design pas toujours ingénieux, et quelques erreurs de conception dans les tableaux : Si on monte trop haut avec une passerelle, que l'on récupère sa matière, qu'on la replace et que l'on tombe, c'est fini, on n'a plus assez de matériau pour remonter !

Pour venir à bout de tout les challenges qui vous seront proposés, comptez cinq heures environ. L'occasion de croiser quelques bugs des familles, qui vous font sortir du décor, et d'observer les multiples ralentissements que subit le jeu, même sur PS4 PRO. Pourtant, graphiquement, ce n'est pas la panacée avec des modèles 3D parfois bien grossiers, un design assez générique qui ne permet pas de sauver le tout à lui seul. N'oublions pas que le jeu sort aussi sur mobile, mais c'est vraiment dommage de ne pas avoir proposé un peu plus de finition. Aussi, aucun mode VR n'est présent, et c'est dommage, car avec son principe de communications photo et d'interactions avec le pistolet 3D, le The Bradwell Conspiracy s'y serait très bien prêté.