À Denska, petite ville de pêcheurs abandonnée et désormais bien morose, tout invite Ash à broyer du noir. Le jeune garçon est en effet chahuté par une bande de petits teigneux qui, en préambule du jeu, déchire son carnet de dessins, refuge du héros dans lequel ce dernier imagine des monstres tous plus rigolos et colorés les uns que les autres. À la poursuite des pages volantes de son carnet, Ash va découvrir un grand pinceau magique qui offre le formidable pouvoir de recouvrir les murs de motifs colorés et magiques.

Mais lequel, surtout, permet de donner vie aux monstres qu'il a imaginés dans son carnet, en fait de gentilles créatures, des génies, avec lesquelles il sera question d'interagir pour progresser et réaliser des actions qu'Ash ne peut effectuer par lui-même, comme court-circuiter un disjoncteur ou enflammer différents objets. Sur le papier, le pitch de Concrete Genie relève d'une sensibilité touchante et semble séduisant. Malheureusement, ce qui ferait certainement un très joli livre pour enfants ou un court-métrage poétique ne donne pas ici naissance à une expérience réussie.

Ash et les Génies-monstres

Il est cruel de tirer ce genre de bilan pour un titre comme Concrete Genie qui a sans aucun doute reçu tout le soin et l'affection possibles de la part de son studio de développement Pixelopus, deux choses qui, on l'apprend au fur et à mesure du récit, ont manqué aux gamins qui martyrisent ce pauvre Ash. Dans son propos, porté par une direction artistique singulière, Concrete Genie peut être touchant, à l'image des génies, créatures d'autant plus amusantes qu'elles s'animent après que la joueuse ou le joueur a décidé de son apparence (à travers une sélection d'attributs prédéterminés) et qu'elles prennent littéralement vie sous ses yeux.

Mais l'interaction au final très limitée avec ces créatures magiques laisse à penser que la création et la présence de ces monstres gentils relèvent finalement du gimmick. Passée la sympathie qu'ils procurent, le déroulé de Concrete Genie s'avère pénible pour ne pas dire barbant, sans idée permettant d'offrir un peu de relief à la progression.

Beaucoup d'ampoules, peu d'idées

Car dans Concrete Genie, il sera, à répétition, question d'allumer des guirlandes d'ampoules , en barbouillant les murs, permettant ainsi aux génies de passer d'un pan à l'autre, de leur frayer un chemin de couleurs, pour qu'ils s'interagissent avec des éléments du décor et ainsi débloquer l'impasse du moment. Ce qui au regard du peu de situations inspirées devient une routine dans laquelle, malgré la bonhomie des bêbêtes, on se surprend à soupirer toutes les deux minutes face au peu d'amusement procuré.

La faute donc à une progression aussi convenue que l'interaction avec les monstres est finalement très limitée. Il faudra aussi régulièrement leur dessiner un motif qui leur fera plaisir afin d'avoir la possibilité de leur demander de l'aide et obtenir la recharge magique du pinceau pour recouvrir une matière maléfique, impossible à nettoyer sinon. Des phases redondantes et sans relief constitutive malheureusement de l'essentiel du déroulé et du fond de Concrete Genie.