Suite à la disparition tragique de leur mère quelques temps auparavant, deux jeunes frères doivent également se confronter à la maladie qui menace d'emporter leur père. Déterminés à ne pas finir orphelins, ils se mettent alors en quête d'une eau miraculeuse susceptible de raviver la santé du paternel.

Au nom du père...

Pas originale pour un sou, l'intrigue de Brothers vaut davantage pour la façon dont est racontée cette histoire, à travers le périple de ces deux frères prêts à tous les sacrifices pour arriver à leur fin et sauver leur père. Certaines rencontres restent d'ailleurs gravées dans la mémoire du joueur. Tout ceci est bien servi par une direction artistique de haute volée, que ce soit au niveau des environnements traversés, plutôt variés et originaux, ou sur le plan musical, avec une partition qui met l'accent sur le tragique de cette aventure.

N'étant pas un foudre de technique sur les consoles précédentes, le titre n'en reste pas moins plutôt agréable pour l'oeil, même si cette version Switch dispose de textures moins fines, notamment au niveau des ombres, aux contours assez grossiers. De plus, j'ai pu constater que la version PS4 jouissait de davantage de détails dans les environnements : végétation, sinuosités dans la roche... Sensiblement équivalent au mode docké, le mode portable accuse néanmoins des visuels plus ternes, ne rendant pas réellement hommage à la D.A. chatoyante du jeu.

Évoquons brièvement la présence de treize succès à débloquer dans le jeu, ainsi que des bonus déjà existants dans les versions précédentes : la galerie d'artworks, l'OST libre à l'écoute et la vidéo commentée par Josef Fares lui-même. Pour cette dernière, on sera étonné de constater que les sous-titres français ne sont plus de la partie...

...et de la paire ?

Mais là où le titre de Josef Fares avait intrigué à l'époque, c'était dans sa prise en main atypique, mariant une certaine forme de gameplay asymétrique à l'expérience solo. Ainsi, bien qu'il n'y ait que peu d'actions possibles - avancer, interagir et tourner la caméra -, le joueur prend le contrôle des deux frères en même temps, chaque côté de la manette et chaque joystick étant dévoué à l'un d'eux. Il fallait acclimater sa cervelle au fait que les deux frères pouvaient notamment se croiser et donc que celui qui se retrouvait alors à gauche était toujours contrôlé par le joystick droit et vice versa, ce qui n'était pas toujours évident à appréhender.

Cette version Switch permet pour la première fois à deux joueurs d'incarner chacun un des frères. Si l'intention est louable et permet de vivre l'aventure en duo, l'expérience s'en trouve forcément altérée : exit cette sensation déconcertante de devoir jouer deux personnages à la fois, de gérer leurs croisements et leurs interactions avec l'environnement. Lorsqu'un des frères s'agrippe à une paroi par exemple et attend que l'autre lâche prise pour se balancer, le joueur seul devait faire attention à ne pas opérer de mouvement avec le mauvais frère ; difficulté qui n'existe plus en coop quand chacun sait qui il contrôle. Le game design étant élaboré originellement pour être éprouvé seul, forcément, à deux le challenge devient dérisoire et le titre tend dès lors davantage vers le contemplatif. Ce qui n'est pas nécessairement un mal.