En effet, à la manière d'une formule qu'il était plus courante de rencontrer il y a une vingtaine d'années, Outward est un survival-RPG qui ne prend pas le joueur par la main mais le plonge nu (littéralement) dans un monde fantastique qu'il va falloir découvrir et apprivoiser. Pas de mort cependant dans Outward, le titre a la bonne idée de laisser se réveiller votre personnage dans son foyer ou dans un lieu paisible et en sûreté, dès lors que vous vacillez face à une maladie, un ennemi. Un choix porté par un autre : celui de ne proposer qu'une seule et unique sauvegarde, façon radicale d'assumer ses choix. Nouvelle idée intéressante donc qui devrait ravir les rôlistes orthodoxes mais laissera de marbre les autres, face à des fenêtres de dialogue d'une austérité du passé, un récit anecdotique et des designs peu engageants.

Le charme du repoussoir

Car c'est bien là tout le souci avec Outward : si au bout de plusieurs heures on peut lui trouver un certain charme, avec la liberté qu'il offre au joueur, sa volonté de mettre au centre l'esprit originel du jeu de rôle et les quelques idées originales qu'il propose, l'âpreté générale de l'ensemble le rend très difficile d'accès. Temps de chargement longuets, animations et graphismes du passé, rares doublages et menus de dialogues qui n'invitent pas à la conversation, le titre développé par une petite équipe québécoise, Nine Dots Studio, demande vraiment une grande affinité avec le genre et de la persévérance, la difficulté étant du même coup assez élevée. Au final, une fois conscient de ces défauts et de ces qualités, au joueur de déterminer si le verre est à moitié plein ou à moitié vide.