Comme tant d'autres jeux indépendants modernes, l'existence de TSIOQUE a été rendue possible grâce à une campagne Kickstarter. Il s'agit en effet du projet très personnel d'un seul homme, Alek Wasilewski, qui s'est fait épauler par une équipe de développeurs très réduite pour aller à au bout. Le résultat est un jeu d'aventure point'n'click en 2D qui suit la longue tradition d'un genre ayant connu son pic de succès dans les années 90 et qui, depuis, se refuse de mourir grâce à des nouveaux représentants qui sortent encore sporadiquement. Ce titre nous place dans la peau de Tsioque, une jeune princesse qui commence l'aventure dans une geôle suite à la prise du pouvoir du château par le sorcier royal qui, profitant de l'absence de la reine, tente de devenir calife à la place du calife.

Classique mais efficace ?

TSIOQUE fait dans le classique. Il reprend l'intégralité des codes du genre et le fonctionnement de ses aînés, sans véritable volonté de réinventer quoi que ce soit. Le résultat est sans surprise un titre très conservateur, qui se démarque beaucoup plus par son aspect graphique que par son gameplay ou son scénario. En effet, en termes de qualité d'animation, il se situe clairement au-dessus de la norme et le travail esthétique sur les différents personnages et décors est assez plaisant. Devant l'écran, on a plus la sensation d'être devant un film d'animation interactif que dans un jeu d'aventure traditionnel. De par la qualité esthétique de l'oeuvre, un peu à la Dragon's Lair, mais aussi dans son déroulement, puisque les scènes se succèdent avec des dialogues entre personnages déjà prédéfinis qui ne donnent lieu à aucun choix.

En revanche, pour que ce qui est du gameplay, on reste dans les clous. Aucune règle du genre n'est contournée, avec une simplification à l'extrême. Côté interface, le minimalisme est de mise avec un simple sac qui fait office d'inventaire et dans lequel iront tous les objets glanés pendant l'aventure. En revanche, il ne faut pas s'attendre à des interactions entre objets : tout item récupéré sera utilisé tel quel. Il n'y aura ni combinaison, ni mélange possible. Ce qui a tendance à rendre les résolutions des énigmes plus simples. Et c'est un peu dommage car elles sont pour la plupart bien pensées, mais un habitué du genre n'y trouvera clairement pas un gros challenge.

Au final, on traversera les quatre heures que dure l'aventure (pour peu que l'on ne se retrouve pas bloqué) d'une manière certes plaisante, mais avec le sentiment de dérouler sans retrouver la sensation de creuse-méninge que l'on ressent chez les classiques. À cela s'ajoute certains détails agaçants qui auraient pu être facilement évités, comme par exemple l'impossibilité d'écourter les animations lorsque l'on va d'une pièce à l'autre. De même, on aurait aussi aimé davantage de variété dans les environnements, au lieu de se cantonner au château.