Ryan Lennox a pigé que sa vie d'ange déchu n'allait pas lui plaire quand il a commencé à devoir enfiler des moufles. Des moufles ! La honte ! Un peu de neige et il a froid ! Il découvre aussi la faim et il se demande si le sexe peut compenser tous ces désagréments. Bref, il est devenu bêtement humain. Humain et traqué par ses anciens "collègues" de Paradisiac, les agents de nettoyage du Paradis, qui ont pratiquement éliminé leurs adversaires de l'Enfer. Et alors, Ryan Lennox n'est pas d'accord. Du coup, il accepte le job de Maurice (appelons-le Maurice, pour ce que ça change), le chefaillon local d'Abysse, le clan des Enfers, histoire de pouvoir régler ses comptes avec autre chose qu'un couteau rouillé et un tesson de bouteille.

Vengeance, je crie ton nom !

On rigole, on rigole, mais mine de rien, le scénario d'Infernal est bien meilleur que celui de pas mal de FPS, où on se garde bien de vous expliquer quoi que ce soit (non, je n'ai pas dit Half-Life 2). Manque de bol, le bon pressentiment s'arrête à peu près en même temps que la fin de l'installation du jeu. Driver Aegia inutile, mais obligatoire, DirectX qui s'impose et logo d'intro non zappable. Le menu s'affiche : tient, pas de multi ? O.K. pas grave, si le solo est à la hauteur, pourquoi pas. Et là, votre regard va revérifier le nombre d'étoiles jaunes de ce test, parce que vraiment, on dirait que c'est parti pour un taillage en règle. Mmmh, pourtant, 2/5, c'est presque la moyenne. Du moins, c'est ce que vous avez toujours tenté de faire croire à vos parents non ?

Oui, mais non

Passé l'intro qui utilise le moteur 3D du jeu, avec voix françaises qui oscillent entre le passable et le hahaha, l'action commence. Et les problèmes aussi. Déjà, j'étais d'humeur assez moyenne en constatant que le concept d'inversion de l'axe "Y" de la souris était très vague pour les développeurs de Metropolis. Mais ça ne s'est pas franchement amélioré en restant collé contre les murs alors que NON je ne veux pas me planquer derrière, ou quand j'ai dû admettre que Lennox avait besoin d'une notice pour dégoupiller une grenade. Pourtant, c'est beau, c'est violent, ça pourrait presque donner envie. Mais la maniabilité d'Infernal est infernale. Mourir en sautant de deux mètres sans passer par l'échelle parce que vous vous faites canarder ? C'est possible. Rater un headshot à 50 cm ? Pas de problème. Une animation de 4 secondes qui se répète à chaque cadavre que vous videz de son âme pour récupérer munition et vie ? C'est logique et pas du tout pénible, sans aucun doute.

Et je vous passe les "pouvoirs des Enfers" (téléportation -très- temporaire, super attaque, vision améliorée, etc.) qui pompent la mana plus vite qu'un Traz lâché sur une cannette de Coca-Zero innocente ou la galerie d'armes ultra classique et à l'efficacité douteuse. Aller, stop à l'ironie à deux balles : malgré une réalisation graphique vraiment à la hauteur, ce titre se loupe sur toute la ligne en terme de gameplay. Et croyez-moi, c'est franchement dommage car Infernal, avec un peu d'ajustement sur sa jouabilité, aurait pu donner un produit agréable. Comme quoi, avoir un moteur 3D qui flatte la rétine, ça ne fait pas tout...