Un gameplay calqué sur SFII, ça veut dire quoi ? Cela signifie que malgré un jeu en full 3D, les personnages sont bloqués sur une ligne et se font face. Catastrophe pour certains ou retour aux sources pour d'autres, c'est manette en main que j'ai compris que ce n'était ni l'un ni l'autre. Il s'agit en fait d'une base solide pour introduire de nouveaux mécanismes nettement plus techniques qui viennent enrichir les rixes. Et force est de constater qu'après plusieurs nuits de jeu, SFIV nous met une sacrée claque. De celle qui vous dit, tu ne me jugeras point sans me connaitre... Un précepte nocturne à méditer pour les pécheurs que nous avons été à la vue des premières images du jeu.

La baston à deux vitesses

SFIV parvient à rallier les débutants comme les habitués avec une jouabilité connue mais bourrée d'innovations. Notons au passage que le rythme du jeu est plus lent qu'à l'accoutumée. Ceci autorise les amateurs à comprendre ce qui se passe à l'écran. Une donnée qui, on l'espère, leur permettra par la suite de rentrer dans la dimension technique du jeu. Pour peu que l'on ait connu les volets précédents, on retrouve de suite les coups classiques qui suffisent à se sentir en terrain connu. Grâce à des manipulations allégées (mais surtout plus tolérantes), ces attaques sortent avec une facilité déconcertante. Pour preuve, sachez qu'il est tout à fait possible de jouer au Stick Analogique. Ce sera toujours moins efficace qu'un stick arcade mais ça reste assez rare pour être souligné. A vous les boules de feu faciles. Une bonne nouvelle qui rassurera les nouveaux venus. Mais si certains attendent un jeu au gameplay archaïque et trop convenu, autant qu'ils se ravisent de suite. En effet, les subtilités que l'on attendait font la différence. Furies plus ou moins puissantes, contres percutants à trois niveaux d'efficacité autorisant des ouvertures inattendues, coups aux amplitudes et aux dégâts variables, cancels ou Focus attack (permettant de casser un coup spécial par un autre), feintes (en cassant un coup entamé pour repartir en arrière, ou en avant, par exemple), combos à n'en plus finir, à déclencher au moment opportun ; franchement, il y a de quoi faire. SFIV est d'une incroyable profondeur comme nous vous l'avions déjà confié lors de nos impressions du mois dernier. A tel point que même les plus aguerris d'entre vous auront le vertige en découvrant une marge de progression tout simplement colossale. Un mode de jeu dédié à vous inculquer les bases de chaque personnage est d'ailleurs disponible pour commencer à appréhender tous les secrets du jeu. Notez que chacun des personnages classiques possède des nouvelles subtilités à découvrir sur la longueur. Et c'est compter sans les quatre petits nouveaux aux styles innovants. En tout, on nous propose vingt cinq combattants complets et variés qui feront, à n'en pas douter, la joie des plus hardcore d'entre vous. Cependant le vrai miracle est ailleurs : le débutant peut lui aussi prendre du plaisir sans pour autant profiter de la quintessence du jeu grâce à une jouabilité facile à prendre en main et une réalisation globale tout bonnement hallucinante.

L'habit ne fait pas le moine

Mea Culpa ! Je l'avoue ! De prime abord l'esthétisme de SFIV m'a semblé inapproprié, voir trop décalé par rapport à la série. Comme beaucoup, je me suis fourvoyé. Lorsque le tout s'agite, on ne peut qu'être satisfait. Les animations sont d'une fluidité exemplaire, les mimiques exacerbées des personnages s'avèrent des plus convaincantes pour qui aime un tant soit peu la BD, les mouvements de caméras hyper dynamiques lors des furies ou des prises au corps à corps donnent le tournis, les zooms et autre effets de lumières en 3D (ombres, jets d'encre sur l'écran etc.) confèrent une dimension supplémentaire à l'action et parviennent à nous convaincre que Capcom a fait le bon choix. SFIV est une d'une beauté sans pareil et le parti pris graphique lui donne un cachet vraiment unique. Ceci, même s'il faut reconnaitre que le plus gros des efforts s'est concentré sur les personnages. Leur design et leurs attitudes assurent le spectacle mais ne parviennent pas à combler le manque de créativité de certains lieux. Si l'ensemble est une réussite, on aurait apprécié d'autres choix de couleurs (sur les costumes comme sur les éléments des décors) ou d'autres architectures pour certains stages (L'usine et le parking par exemple.. Beurk !).

The World Warrior ? Yes, you can !

Aujourd'hui, pas de jeu de baston sans un mode en ligne digne de ce nom. Mais la vraie question demeure : Les conditions de jeu sont-elles suffisamment bonnes pour que vous puissiez démontrer au monde entier votre véritable talent ? La réponse est définitivement oui. Même si les contraintes dues au débit restent les mêmes pour tout le monde. En gros, n'affrontez que les adversaires ayant une connexion de qualité si vous ne voulez pas pester en cas de lag (peu visible il est vrai mais parfois présent). Vous l'aurez compris, il est préférable de rester dans le cadre européen pour exécuter correctement vos enchaînements. Bref, si vous êtes patient, les conditions sont là pour entrer dans la bataille sereinement. Pour les autres, les modes hors ligne sont bourrés de challenges en tous genres (Placer une furie, perfect contre tel perso etc....) permettant de débloquer une multitude de couleurs pour les équipements et d'autres accessoires pour le moins satisfaisants. Un petit bémol tout de même en ce qui concerne les deniers que vous devez dépenser pour obtenir les costumes. Et oui chers amis, Capcom n'est pas une entreprise philanthropique...

Pour résumer, SFIV remplit parfaitement son office. Beau comme un camion, innovant sans trahir ses origines, accessible mais néanmoins technique, jouable en ligne dans des conditions honnêtes, le nouveau bébé de Capcom touche en plein coeur les amoureux de baston pure et dure. Je sais désormais avec qui je vais partager mes prochaines nuits blanches. Dommage pour mon ex !