TEST IMPORT réalisé à partir d'une copie Japonaise
du jeu fournie par notre partenaire Nin-Nin-Game.com


Un bon niveau de Japonais est-il requis pour y jouer en import ?

Pas du tout ! Se retrouver dans les menus est très simple, et vous pourrez parfaitement découvrir le jeu et ses subtilités à tâtons, comme vous le feriez de toutes façons si vous parliez la langue du pays du soleil levant.

Habituellement, c'est en Mars que nous avons droit à un nouvel épisode de Senran Kagura. En 2018, c'était avec le moyen Burst Re:Newal que nous avions fait connaissance. Un peu plus tard dans l'année, nous avions même eu droit à une première exclusivité Switch avec le moribond Visual Novel intitulé Reflexions. Mais c'est la seconde qui nous intéresse aujourd'hui, avec ce Peach Ball : Senran Kagura, un jeu un peu sorti de nulle part, et qui débarque sur notre Nintendo Switch flambant neuve pour les fêtes de fin d'année. Et cette fois-ci, on continue d'explorer le monde des moult jouabilités, puisqu'il sera question... de flipper. Oui, oui, Peach Ball : Senran Kagura est un jeu de flipper.

La balle au ventre

Évidemment, lorsque l'on est pas loin des 10 sorties de jeux dans le commerce, on peut parler de saga et du succès qui va avec. Et clairement, de la réussite, Senran Kagura en a. Ce qui permet à la série de visiter, avec Peach Ball, ce qui n'est plus ni moins que sa sixième discipline vidéoludique différente ! En effet, après le Beat'em All 2D sur 3DS, et les Versus en 3D chez Sony, nous avons eu droit aux joies du jeu de cartes sur mobile avec NewWave, aux plaisirs des batailles de pistolet à eau avec Peach Beach Splash, au visual novel avec Reflexions, mais aussi à la musique et au rythme avec l'excellent Bon Appétit !. Et cette fois-ci, comme vous avez pu le lire en introduction, Peach Ball nous propose de jouer au flipper. Un genre que certains trouveront probablement désuet, mais qui garde encore en 2018 tout le charme de nos bistros et cafés qui proposaient ces machines de jeu en masse au siècle dernier. Et malgré la simplicité apparente des interactions possible avec la bécane - deux flippers, parfois plus, et le fameux tilt - c'est en vérité tout un art qui ne s'improvise pas, qui possède de multiples facettes et qui requiert patience, finesse et une bonne connaissance de la table en question. D'ailleurs, autant évacuer cela tout de suite, niveau flipper, Beach Ball fait le boulot de façons assez convaincante.

En plein dans les balles

Au programme, vous aurez droit à deux tables distinctes, chacune ayant trois variantes qui viennent légèrement changer leur design et leur jouabilité. La première possède une esthétique qui lorgne sur les parcs d'attraction Disney, avec un château de princesse, des rampes qui rappellent les rails d'un grand huit et des tasses tournoyantes. On y trouvera suffisamment de subtilités pour avoir envie d'y passer du temps et d'en découvrir tous les secrets, afin de viser le high score. Pour la seconde, on file droit vers un style Japon féodal du meilleur effet, avec une table plus petite que la première, mais qui cache elle aussi de nombreux secrets... Sur ce point, on n'est pas déçus, et ce d'autant plus que les sensations en jeu sont plutôt très bonnes. Les flippers sur les gâchettes réagissent au poil, sont super précis et on doit les utiliser avec une certaine finesse. Le tilt, situé sur les joysticks, se montrera lui aussi très utile et réaliste.

Mais la cerise sur le gâteau dans tout ça, c'est bel et bien les vibrations HD de la petite Switch qui font des merveilles : on sent tous les chocs avec les éléments "en dur" du décor, mais aussi la balle retomber et rouler au sol, tout comme tous les petits frottements contre les murs, ou les roulements contre les rampes, ainsi que les impacts avec les bumpers et les kickers/slingshots, qui sont reconstitués avec brio. On a vraiment l'impression de tenir une vraie table dans les mains, et clairement, c'est un tour de force, et véritablement une des meilleures utilisations des vibrations HD depuis la sortie de la machine.

Une balle à blanc

Bon, par contre, je n'en ai pas encore parlé, mais grivoiserie oblige, cette fois-ci, le flipper est un peu spécial puisqu'une nymphette en petite tenue se trouve en haut de la table ! Et il faudra essayer de la faire tomber pour pouvoir viser ses parties les plus intimes, qui rapporteront bien évidemment plus de points... Et ici, comme dans n'importe quel Senran Kagura, le but final sera bien évidemment de déshabiller complètement les filles, toujours en trois phases. Dans Peach Ball, ce sont des mini épreuves nommées sexy challenge qui vont s'en occuper, et qui se déclenchent lorsque l'on a atteint un certain palier de points et d'autres conditions. Dans ces mini-jeux, vous quittez la table sur laquelle vous étiez pour atterrir sur une mini table cylindrique où il faudra réussir des petites épreuves de flipper, comme viser la base d'une tour pour lui enlever ses étages, tirer sur la pompe d'un ballon gonflable sur laquelle se trouve notre héroïne du jour pour lui faire des misères, ou encore shooter sur des canards en plastique qui se mettent à cracher de l'eau sur notre nymphette. Ces challenges sont amusants, potaches, mais au final peu variés, et se répètent de façon assez systématique.

Et pour la troisième et dernière épreuve, qui va permettre de finir le tableau, on passe au super sexy challenge, où cette fois-ci, les flippers prennent place face aux fesses ou aux seins de notre victime, et il faudra tenter de les percuter en rythme et de façon indéfinie pour marquer le plus de points possible, afin d'accéder à la seconde phase de l'épreuve, ou comble de la vulgarité, les flippers prennent désormais place sous les seins ou les fesses des filles, la balle au milieu de ces derniers, et encore une fois, il faudra jongler avec par procuration, le plus longtemps possible. Clairement, c'est de très mauvais goût. Même pour moi. On regrette vraiment l'esprit potache et bon enfant des autres jeux de la série, car ici, on franchit véritablement la limite de la vulgarité, pour un résultat d'un goût plus que douteux. Si j'ai platiné Bon appétit ! et les Versus sur VITA dans le métro - il suffit de cacher un peu son écran à la fin d'un combat- ici, c'est très difficile et je n'ai clairement pas pu assumer d'y jouer en public. Amateurs de grivoiserie bon enfant, vous êtes prévenus, vous êtes un peu au mauvais endroit, puisque Peach Ball a explosé les compteurs du mauvais goût, de la beaufitude et de la muflerie.

Un jeu à deux balles ?

Et on va encore plus rager quand on va se rendre compte au bout de quelques parties que le challenge est quasiment absent de ces phases de jeu ! Après des dizaines et des dizaines de tentatives, je n'ai jamais échoué à l'une d'entre elles. et pourtant je suis loin d'être l'expert qu'a pu être mon père en son temps, avec un talent et une passion qu'il a pourtant tenté de me transmettre à l'époque, alors que le genre était déjà tombé plus ou moins en désuétude : Ce n'est pas ma faute si je préférais claquer mes pièces de 10 francs dans la borne de Final Fight juste à côté ! En tous cas, on fait vite le tour du mode histoire et du contenu de la cartouche, avec son mode story, un mode libre, et le désormais classique mode room (qui devrait disparaître des prochaines sorties chez Sony, la faute à la censure).

C'est vraiment dommage car question flipper, c'était plutôt pas mal et qu'on ne pouvait pas en dire autant sur la difficulté. De plus, seulement 5 filles sont présentes au lancement, et pas forcément les plus charismatiques, même si on pousse un gros ouf de soulagement quand on voit qu'on est passé à côté des plus polémiques en termes d'age et de morphologie. Niveau costumes, ce n'est pas la panacée, avec uniquement des nouvelles tenues animalières que les héroïnes revêtent sur la jaquette du jeu, et énormément de recyclage venu des anciens épisodes, avec bien évidemment de nombreux DLC disponibles. Niveau technique, le jeu était pourtant assez convainquant, malgré des loading longuets, avec des tables plutôt bien réalisés, et les modèles 3D usuels de la série, plutôt convaincants bien que possédant pas mal d'aliasing sur les filles. C'est donc en tirant un bilan bien fallacieux que celui de ce Peach Ball que nous allons conclure cet article, en se consolant sur le fait que le jeu possède un prix de lancement inférieur à celui de tous ses congénères sortis sur console de salon. Mais en tous cas, on est vraiment désolé pour vous si vous l'avez déjà eu sous le sapin.