La trame principale du jeu ne change pas vraiment. On se retrouve dans le peau d'un jeune pilote qui doit faire ses preuves et gravir les échelons jusqu'à la plus haute marche du podium et vers les championnats les plus ardus. Cette tentative de narration est la bienvenue, mais elle manque de profondeur.

Le vaillant petit Michel

Tel le héros de la bande dessinée éponyme, le joueur va découvrir tous les personnages qui vont graviter autour de son écurie. La famille, les amis et les adversaires qui déroulent la trame d'une histoire malheureusement assez plate et convenue avec des dialogues qui versent souvent dans le naïf. Tant pis, on est ici pour s'amuser avec légèreté et pas pour tenter de rendre l'ambiance de Grand Prix façon F1 2018.

Ces dialogues sont l'occasion de présenter les différentes propositions du jeu au fil de la progression dans l'histoire. Vous apprendrez ainsi à améliorer vos bolides dans le performance shop, qui propose aussi bien des modifications mécaniques que cosmétiques. Ainsi, il est possible d'améliorer les performances des engins, mais aussi (et c'est nouveau) de les repeindre comme dans n'importe quel jeu de course contemporain digne de ce nom. Les divers ateliers qui s'occupent chacun d'un aspect de la voiture (pneumatiques, aérodynamique, motorisation...) peuvent eux-mêmes être améliorés pour proposer toujours plus d'options.

L'organisation de ces ateliers est plutôt sympathique. A vous de ranger vos voitures dans un garage énorme et de les agencer comme bon vous semble. Cet aspect à la fois collectif et pratique vous pousse à vous approprier votre propre espace personnel. D'autant que tout cela est bien plus joli que dans le premier épisode, Gear.Club 2 ayant été développé avec la dernière version d'Unity.

De belles carrosseries

Cette amélioration technique, très notable sur le plan graphique, est particulièrement bénéfique pour les décors des diverses courses proposées. Quelle que soit la surface (terre, bitume, neige), on bénéficie désormais d'environnements bien plus riches et denses qu'auparavant. Certes, on est (très) loin de la concurrence des Forza et autres Gran Turismo, mais la performance est louable.

On reste en revanche bien plus réservé sur les temps de chargement qui rappellent les tristement célèbre barres de progression Windows... Un chargement qui évolue rapidement, jusqu'à rester bloqué à "95%" pendant de longues secondes. C'était déjà un souci dans le premier volet, c'est malheureusement un défaut qui n'a pas été effacé, même si les courses sont en moyenne d'une durée sensiblement supérieure.

Mais revenons sur le côté esthétique et sur l'écurie qui est proposée au joueur. Toujours organisées selon des indices de performances, les voitures en vente virtuelle sont des modélisations de modèles réels. Une bonne cinquantaine avec la présence notable de Porsche et de bien d'autres Supercars. Le souci, c'est que toutes ces belles voitures offrent des sensations aseptisées.

Tout ou rien

Ce que l'on attend au volant de ces bolides, c'est de ressentir leur puissance et de parvenir à en maîtriser les chevaux. En effaçant le côté jeu mobile du premier épisode avec une amélioration graphique et des courses plus longues (sur 3000 Km de piste tout de même) on attendait également une évolution de conduite.

Malheureusement il n'en est rien. Même avec une manette pro, la conduite est numérique et c'est du tout ou rien tant au niveau de la direction que du freinage. Quelle que soit la configuration des aides il est très compliqué de sentir la voiture et ses limites sur la piste. Le crissement des pneus est une indication importante, mais c'est bien la seule qui augure d'une limite d'adhérence. Les contacts avec les bordures ne laissent aucun stigmate, mais provoquent très souvent un tête à queue ou un travers très péjoratif sur le résultat final. C'est bien, mais on peine à sentir la différence entre un léger contact et une franche sortie de route.

Le comportement des voitures gérées par la console est également en dessous de ce que l'on serait en droit d'attendre en 2018. Ces dernières se trouvent sur des rails et ne tiennent absolument pas compte de la position du joueur. En revanche, elles sont rendues plus humaines par la présence de fautes de conduite qui les mènent assez régulièrement dans le mur.

Le syndrome 1.5

Gear.Club a certes évolué et de nouvelles choses sont arrivées. Le système de club par exemple, permet de créer un aspect compétitif avec le reste du monde. Créer son équipe et tenter de l'amener en haut des classements est sans doute un challenge qui intéressera certains joueurs. De même, le jeu garde les qualités de son aîné en matière de diversité et de densité d'épreuves.

Cependant le manque d'évolution sur un aspect primordial de la prise en main, à savoir la conduite le freine énormément. La voiture que vous conduisez est beaucoup plus jolie, mais elle roule avec le frein à main et une remorque aux fesses. Du coup, Gear.Club 2 tombe dans le syndrome de la version 1.5 au lieu de proposer un véritable second épisode qui en change réellement la saveur.

La conclusion est donc sans appel. On ne peut plus proposer un an après la même sauce rallongée à ceux qui y ont déjà goûté. En conséquence, Gear.Club 2 risque de laisser sur sa faim le pilote qui aura touché au premier. C'est pourquoi il semble raisonnable de ne le proposer qu'à ceux qui souhaitent faire sa connaissance sans en attendre la profondeur des équivalences sur les autres consoles. Les autres peuvent rester sur Gear.Club premier du nom et continuer de rouler.