Le souvenir impérissable de l'extraordinaire Symphony of the Night (probablement le meilleur Castlevania 2D, ever) force chez moi une attirance compulsive vers tous les nouveaux volets qui en reprennent les ingrédients. Portrait of Ruin n'échappe pas à la règle. La formule est connue, et rôdée : de l'exploration, un peu de RPG, de la plate-forme et une progression a la Zelda à chaque acquisition d'une nouvelle capacité importante. Et ça marche toujours aussi bien.

Le deux font la paire

Pour ce nouveau volet, ce sera la première fois que l'exploration du château de Dracula se fera en couple. Oui, Dracula, tout ça, glissons sur l'histoire, c'est toujours la même chose, peu importe. Bref, une bonne partie des puzzles et nouveautés de ce volet sont liés à la présence de deux personnages : Jonathan (un descendant des Morris pour ceux qui se souviennent de la Megadrive), et Charlotte. Si le premier rappelle les autres personnages de la saga, la seconde fait pour sa part plus usage de magie que d'armes. Avec l'un, on collectionnera les objets habituels, avec l'autre les différents sorts. Mais l'intérêt de ce couple est surtout dans les mécaniques de jeu. Passer d'un personnage à l'autre, les réunir pour s'entraider et pousser un obstacle, actionner un mécanisme distant avec l'un pour que l'autre en bénéficie, ou plus simplement conjuguer leurs forces au combat : tout un monde de possibilités pour un level design plus astucieux.

Un château dans la poche

Castlevania sur une console portable, c'est comme une grosse sono dans une Golf lilloise : ça va super bien ensemble. Et sur DS, avec l'écran tactile, le micro et les deux écrans, on fantasme facilement... Malheureusement, si Dawn of Sorrow tirait déjà bien peu partie de l'écran tactile, ce n'est pas avec ce Portrait of Ruin que la tendance s'inversera, au contraire. Certes, il est astucieux parfois de toucher l'écran pour envoyer son partenaire directement à un endroit de votre choix, mais au final on ne fait pas usage de cette fonction bien souvent. Ce ne sera donc pas pour cette fois-ci. Cependant, ça n'empêche pas Portrait of Ruin d'offrir de véritables nouveautés. Outre la mécanique des deux personnages bien différents, on citera aussi le système des sous-mondes : disséminés dans le château, des peintures permettent en effet d'accéder à des tableaux complètement différents. Si certains font usage des ambiances classiques de la série, on y trouvera aussi quelques perles qui changent agréablement des égoûts, tours et compagnie, comme celui de l'égypte ou le cirque. Du coup, le château lui-même est d'une taille beaucoup plus modeste que dans les précédents épisodes, mais on y gagne en variété, tant dans les graphismes que dans le level design. Enfin, il faut citer également un système de quêtes secondaires très agréable, par l'intermédiaire du personnage Wind, qui vous enverra régulièrement effectuer quelques tâches en échange de nouvelles capacités.

Pas de révolution à l'horizon

S'il est loin d'être le meilleur de la série, Portrait of Ruin reste un excellent titre, et un incontournable pour les amoureux de Castelvania. On pourra lui reprocher un ton très niaiseux sur cette version française, une réutilisation un peu décevante de certains ennemis des autres volets, ou encore des musiques parfois pénibles, mais dans l'ensemble, la réalisation fera toujours autant sensation chez les amoureux du pixel, et la jouabilité de l'ensemble n'a plus rien à prouver. Enfin, un mode multijoueur en coopératif est disponible, et quoiqu'un tantinet anecdotique, il permettra d'enchaîner des tableaux à deux à la terrasse d'un McDo WiFi (si l'envie devait vous en prendre), ou pour les plus mercantiles d'acheter et de vendre des objets à d'autres joueurs. Bref, un excellent compagnon pour votre DS.