Astro Bot reprend évidemment l'univers développé pour les jeux PlayRoom, en y ajoutant bien sûr tout un tas d'éléments inédits et en propulsant presque son mignon petit robot iconique au rang de nouvelle mascotte PlayStation. Les qualités d'Astro Bot sont nombreuses, mais il régale dès les premières secondes de jeu par son esthétique diablement efficace. Il n'utilise pas mille et un artifices pour nous en mettre technologiquement plein la vue, il sait rester simple visuellement, mais tout ce qu'il affiche, tout ce qu'il introduit comme bestiaire ou comme idée nouvelle, il le fait avec bon goût, avec du fun, mais aussi et surtout avec un degré de finition admirable. On parle ici de la façon dont les décors s'affichent, dont les personnages bougent, mais aussi des nombreux traits d'humour distillés ici et là par tous les biais. On ne manquera pas non plus d'évoquer les quelques références aux grands noms de la plate-forme, qui sont nombreuses et tiennent plus du clin d'oeil malin que du plagiat. On sent tout l'amour et le respect des développeurs pour les dinosaures du genre, mais on constate tout aussi vite avec quel talent ils s'approprient tous leurs codes pour les adapter à leur propre univers, bourré d'idées bien à eux. Bref, un grand coup de chapeau aux artistes d'Asobi !

La VR, la VRaie

Plus grande réussite encore, Astro Bot parvient bien mieux que d'autres jeux VR à intégrer à son gameplay tout ce qui fait justement la spécificité de la réalité virtuelle, à utiliser sa force d'immersion et son champ de vision à 360°. Si l'on dirige le petit robot librement dans tout l'environnement, le point de vue du joueur reste lui plus ou moins fixe, mais vous permet tout de même de vous lever, de vous baisser, et vous incite également à aller regarder par-dessus, par-dessous ou derrière certains éléments du décor, que ce soit pour suivre le personnage ou dénicher certains passages secrets. En sus, les différents tableaux n'hésitent jamais à exploiter toute leur verticalité, vous imposant parfois de regarder loin en contrebas pour suivre le personnage, avant que ce dernier ne rebondisse un grand coup sur un tremplin et revienne juste devant votre nez. Certaines autres zones de précision vous obligent parfois à marcher sur une poutrelle située 10 mètres au-dessus de votre tête, ou d'autres encore à vous retourner complètement pour suivre l'action... Tout cela offre vraiment une perspective et des sensations nouvelles en termes de platforming.

Pas de bon jeu de plate-forme sans maniabilité au poil, et là encore Astro Bot fait le job à merveille. Il mise à nouveau sur une certaine simplicité, avec juste un bouton pour sauter et un autre pour frapper (qui peuvent tous deux être maintenus pour respectivement planer un court instant et effectuer une attaque tournoyante), mais il ajoute à cela deux éléments qui viennent rendre la formule unique : l'utilisation des mouvements de la tête du joueur, qui permettent non seulement de casser des éléments du décor, mais aussi éviter des projectiles ou retourner d'autres objets à l'envoyeur, ainsi que celle du pavé tactile de la manette pour utiliser divers outils comme le tuyau d'arrosage, la lampe, le gatling-gun ou encore le grappin. Cet ensemble de choses fonctionne à merveille, fort d'une jouabilité au poil, mais surtout il apporte une variété qui force le fun... et dirons-nous même le respect, tant chaque nouvelle idée n'est presque jamais réutilisée d'un niveau à l'autre.

Quand c'est bon, on n'en a jamais assez

Tiens, profitons-en pour parler un peu du contenu. Dans son mode principal, Astro Bot propose 5 mondes composés chacun de 4 niveaux de plate-forme et d'un boss. Pour venir à bout de l'ensemble, il vous faudra environ 5 à 6 heures de jeu, et quelques-unes de plus pour le faire à 100%. Hors boss, chaque niveau vous demande en effet de retrouver 8 robots perdus et de repérer un caméléon fondu dans le décor. Faire les niveaux en mode "tout-droit" n'est pas une bonne idée, car il faudra au moins récupérer 5 robots sur 8 dans chacun des 4 niveaux d'un monde pour accéder à son boss. Une exploration à peu près attentive permet dès le premier run de trouver ces 5 robots essentiels, mais il faudra nécessairement y retourner pour obtenir les 8, sachant que certains sont très bien planqués, surtout une fois passé le premier monde. Quant au caméléon, il permet lorsqu'on le trouve, de débloquer une nouvelle entrée dans le mode Défi, qui compte 25 challenges dans lesquels vous pourrez passer un peu de temps une fois le mode Story terminé. Ces défis offrent un regard nouveau sur les niveaux visités, qui se voient remodelés pour devenir des courses, des séquences de shoot ou tout autre genre d'épreuves. Voilà de quoi rallonger un peu la durée de vie du jeu. On mentionnera également la possibilité de dépenser les milliers de pièces d'or collectées dans un "UFO catcher", histoire de collectionner des dizaines de petits jouets qui n'auront pas d'autre intérêt que la collection pure.

Bref, malgré le grand coup de chapeau qu'on peut tirer à la Team Asobi pour la variété sans cesse renouvelée d'un niveau à l'autre, découvrir l'ensemble est un tel enchantement qu'on ne peut que regretter qu'il ne dure pas plus longtemps ! Il aurait peut-être été préférable de n'offrir que trois vies au joueur dans les niveaux de plate-forme, comme c'est d'ailleurs le cas contre les boss, plutôt que des vies infinies et de nombreux checkpoints, mais c'eût probablement été contre la volonté des développeurs d'offrir une expérience ouverte à tous les publics. Votre skill sera cela dit mis à plus rude épreuve contre les boss, et surtout dans les fameux défis, qu'il faudra parfois expérimenter plusieurs fois avant de gagner le robot d'argent et le robot d'or.

Référence instantanée de la plate-forme en VR

Cette petite déception d'en vouloir encore plus une fois que les crédits de fin défilent à l'écran ne laisse pour autant aucun goût amer en bouche. Lorsqu'on a fini d'explorer ces 20 niveaux, ces 5 combats de boss et ces 25 défis, on a surtout la sensation d'avoir joué à un jeu auquel on n'avait jamais joué avant, et d'y avoir pris un plaisir de tous les instants. La grande réussite d'Astro Bot, c'est indéniablement d'avoir réussi à utiliser les spécificités de la VR pour les mettre au service du jeu de plate-forme, en créant une nouvelle formule qui fera date et dont de nombreux autres jeux s'inspireront certainement à l'avenir.

Reste à la Team Asobi de transformer l'essai très vite avec un nouvel épisode, qu'on appelle déjà de nos voeux et qu'on espère aussi surprenant de qualités la prochaine fois !