Après une décennie de jeux de combat et d'attention particulière portée sur le scénario et le mode solo, ce nouveau jeu Naruto redistribue les cartes en s'inspirant de Dragon Ball Xenoverse - sans voyage temporel - mais en proposant un titre pensé exclusivement à travers une expérience multijoueur - dépourvue d'intrigue à proprement parler. On pourra évoluer dans la chronologie de la série à travers des missions toutes jouables (et plus amusantes) à plusieurs, à quatre en ligne pour être exact, à huit lors des affrontements d'équipes. Le hub, point central du jeu et du concept, et la présence en son sein de Sakura, Sasuke et cie comme points d'accès aux divers menus de ce Naruto to Boruto : Shinobi Striker, rappellent par leur apparence la plus âgée que le jeu propose en personnalisation physique comme en attaques mystiques, en abondance, tout ce qui a été vu dans la saga du ninja de Konoha jusqu'aux nouvelles péripéties de la marmaille.

Comme un air de convention

Ainsi, le titre Bandai Namco propose de créer son propre avatar avec une palette cosmétique d'abord limitée mais qui s'étoffera de nouvelles coupes de cheveux, de vêtements mais aussi de titres honorifiques, d'armes et de techniques toujours plus puissantes au fil des batailles. Une complétion pensée comme principal vecteur d'implication dans les joutes ninja à mener en coopération ou en PVP., mais qui souffre d'un système de loot aléatoire, à travers des rouleaux qu'il faudra décoder auprès d'un PNJ. Le jeu revisite certains modes multijoueur parmi les plus classiques du genre comme la capture de drapeau ou la conquête de bases, à la sauce non pas samouraï mais bien ninja. Un concept simple mais cependant original pour la licence qui offre une nouvelle proposition aux fans du manga de Masashi Kishimoto, d'autant que Soleil apporte aussi de la verticalité aux affrontements... sans convaincre pour autant malheureusement.

Le virage gâché de Konoha

En PVP, à quatre contre quatre, tout comme dans les missions coopératives face à des vagues d'ennemis ou des boss, il sera ainsi possible de se projeter et de courir sur les murs. Sans aucun doute, un plus pour le dynamisme des affrontements mais dont l'exécution paraît vite rigide, datée et assez peu intuitive, d'autant plus quand on a couru sur les murs et virevolté dans les airs et dans tous les sens avec Spider-Man il y a peu. En retard, la caméra l'est aussi, elle qui dans des affrontements à quatre contre quatre, avec des explosions de chakra qui rendent l'ensemble parfois brouillon, ne parvient pas à se positionner de façon correcte, obligeant joueuses et joueurs à constamment devoir s'en occuper alors que l'attention est déjà focalisée sur le combat. Mais malheureusement là aussi, pas longtemps... En effet, en PVP, ce jeu Naruto ne propose que cinq modes de jeu, la capture de drapeau tournant en boucle... lorsqu'on qu'on peut y accéder.

Serveurs instables ou manque de participants, il faut parfois attendre longtemps avant de rejoindre une partie, que l'on joue Attaque, Défense, Distance ou Soin, quatre rôle qu'on peut endosser à chaque résurrection et qui offrent une gamme de capacités différentes. Hélas, une fois en jeu, la déception ne se fait pas attendre du fait d'un matchmaking défaillant (ou ne disposant pas d'assez de ninjas en ligne) mélangeant les niveaux les plus faibles et les plus élevés, donnant lieu à des joutes inégales et frustrantes, en partie rapide ou dans le mode Ligue Mondiale des Ninjas, celui dans lequel on grimpe en grade. On trouve quand même de l'intensité en jeu après avoir commencé à maîtriser déplacements et capacités.

Dis bonjour à la caméra

Reste que la pénibilité et la répétitivité de l'ensemble (aux problèmes de caméra s'ajoutent l'absence de sensation d'impact sur les coups donnés ou reçus, rigidité du gameplay, concepts peu inspirés, sentiment d'être face à un jeu bien plus vieux que son âge) entament l'optimisme face à un concept qui aurait pu s'avérer séduisant car jamais proposé dans l'univers de Naruto. À moins peut-être d'être follement amoureux du manga et du dessin animé et donc un peu aveugle aussi.