D'habitude si volubile, Yo-Kai Watch ne s'appesantit guère sur la narration dans cet opus, la faute à un scénario littéralement fantomatique, car très, pour ne pas dire trop ouvertement inspiré de Ghostbusters avec des Yo-kai en guise de chasseurs de spectres. De leur base aux allures de caserne new-yorkaise à leur voiture qui ressemble à l'Ecto-1 coupé, on n'imaginait pas que la saga, traditionnellement ancrée dans le folklore japonais, puisse prendre un tel accent occidental, y compris à travers les doublages en français. Cette bâtisse sert d'ailleurs de point névralgique à l'ensemble de l'aventure, chaque étage remplissant des fonctions bien définies (pour certaines évolutives), qu'il s'agisse de gérer ses équipes, d'acheter des objets et d'améliorer le tout, ou de tenter sa chance au Bingo-kai entre les missions.

Missions routinières

Une manière résolument rudimentaire de découper le récit en chapitres à travers des tâches tantôt nécessaires pour faire avancer l'histoire, tantôt optionnelles. Elles consistent globalement à éradiquer les esprits, à ramasser des objets ou à effectuer des sauvetages, et ce en temps limité sur le modèle des fameuses phases de "Terr'heure". Bien que les objectifs changent parfois au cours des missions, notamment avec l'arrivée plus ou moins inopinée de Boss, celles-ci se montrent vite répétitives, une impression de déjà vu renforcée par les décors redondants des quartiers, peu nombreux et directement recyclés du jeu principal. Il n'y a d'ailleurs pas grande chose à trouver au sein de ces dédales, hormis des orbes, des ressources et bien entendu des ennemis (toujours visibles sur la carte).

Yo-Kai "Watchion"

Naturellement, leur rencontre se fait ici sans détour, et ni au tour par tour donc, suivant la formule d'un Action-RPG. De même qu'en sus de chance - comme de coutume - gagner leur amitié, ou plutôt leurs coeurs demande essentiellement de l'adresse. Les commandes s'étoffent aussi d'une troisième technique et d'un double emplacement d'items déporté sur l'écran tactile par rapport au mode de Yo-Kai Watch 2, sans oublier le bouton pour lancer une Âmultime. De quoi diversifier les attaques tout en conservant la simplicité du concept, qui en dépit des envoûtements s'avère hélas trop limité compte tenu du nombre de types de rôles proposés, restreint à un quatuor de classes basiques. En outre les hostilités deviennent régulièrement brouillonnes, a fortiori lorsque l'on doit appréhender à plusieurs adversaires et gérer ses troupes simultanément.

La confrérie du Médallium

Le principe n'en demeure pas moins fatalement efficace, sempiternelle course à la puissance et collectionnite à l'appui. D'autant que Blasters se destine fondamentalement à une pratique multijoueur coopérative à quatre, en local et dorénavant en ligne, avec tout ce que cela suppose d'échanges (via QR codes ou mots de passe) pour maintenir l'intérêt dans l'optique de compléter son Médallium. Chacune des versions comporte ainsi évidemment son lot de quêtes et de Yo-kai exclusifs, en plus de ceux hérités par le biais des autres éditions de la seconde itération. S'y ajoutent les batailles au Colisée face à d'autres voyageurs croisés grâce au Street-Pass, l'occasion d'affronter également des Yo-kai spéciaux, avec un cheptel rehaussé ici à plus de 400 créatures au total. Alors tant qu'on aime, comme on dit...