Voilà ce foutu mois de septembre qui se pointe, et de nos amourettes d'été ne restent que de vagues souvenirs. Cette idylle qui m'a tenu alerte jusqu'au bout de ces nuits torrides, celle pour laquelle je me suis jeté à corps perdu jusqu'à toucher le fond, se nomme « The Last Chance U », production « made in Netflix », qui narre le parcours d'une équipe universitaire de football américain, composée de jeunes en échec scolaire ou social, bien décidés à saisir une dernière opportunité de sauver leur carrière en NFL. Une merveille de série TV, à la limite du documentaire, que je vous recommande chaudement et qui m'a rappelé le bon vieux temps où je dévorais les épisodes de sa captivante ainée « Friday Night Lights ». Mais ce violent binge-watching m'a également renvoyé dans les cordes : à quand une plongée vidéoludique aussi immersive dans l'univers du sport en termes de réalisation et de narration ? Jusqu'ici, les expériences scénaristiques proposées par NBA 2K ou FIFA m'ont toujours laissé sur ma faim, car bourrées de clichés ou totalement fantaisistes pour peu que l'on ait gravité dans le milieu. Au mieux, elles ont joué les contre-feux pour cacher la misère des nouveautés de gameplay.

Chacun sa route, chacun son chemin

Il y a de la matière avec le foot US pour concocter un bon scénario tant cette fierté nationale fascine par l'engouement des fans autour de leur franchise, l'esprit d'équipe qui anime les joueurs et les petites histoires écrivant la légende de ce sport. C'est pourquoi le studio américain a soigné la partie scénarisée de ce Madden NFL 19, le mode "Longshot : Homecoming". Ainsi, on prend la suite des aventures de Devin Wade et Cold Cruise, deux athlètes aux évolutions diamétralement opposées, en abordant des thèmes extra-sportifs importants comme la perte d'un être cher, le dépassement de soi ou l'influence du sport sur notre personnalité. Un petit moment de cinéma (5 heures à tout casser), incarné par un casting remarquable (visages et doublage parfait), qui tient la route et qui apporte un vent de fraîcheur à la licence. On peut simplement regretter la suppression de la notion de choix qui faisait le sel de l'opus précédent.

Mais ce film interactif n'est qu'une douce parenthèse aux autres modes de jeu, eux aussi renforcés pendant l'intersaison. À commencer par le mode Ultimate Team, vache à lait des productions EA Sports, qui a gagné en attractivité grâce à deux nouveautés très tendance. La première est l'apparition d'une monnaie permettant d'améliorer les cartes de nos joueurs et de composer notre squad en fonction de leurs caractéristiques ou de leurs affinités. Une addition de talents ne sera pas forcément le meilleur choix ; il sera plus pertinent de jongler entre les différents profils pour un accord parfait. À la manière d'un FIFA, Madden NFL 19 propose également une fonctionnalité « Solo Battles », au cours de laquelle vous devrez remporter des matches avec le plus gros score possible pour progresser et atteindre des récompenses. Un grand classique du jeu de sport.

La référence

Du challenge, il en réside également dans le mode Franchise, le gros morceau de ce titre, où trois perspectives de carrière sont disponibles : joueur, coach et propriétaire d'une franchise. Toutes s'avèrent riches et plaisantes, même si je consens ressentir un petit faible pour la dernière. Peut-être parce que cette partie managériale flirte avec l'expérience si captivante d'un NBA 2K, richesse des paramètres, mise en scène aux petits oignons et moments dramaturgiques compris. De nos succès et de notre labeur découleront l'évolution du style donné à l'équipe grâce à un système d'archétype. Et de nos choix de Draft, avec des classes personnalisables, émaneront la réussite de notre saison.

Sur le terrain, ce Madden NFL 19 ressemble comme deux gouttes d'eau à son aîné. Si les menus ont été épurés au possible par souci d'ergonomie, devenant pour le coup affreux, les sensations ont, elles, été accru pour rendre l'expérience toujours plus immersive. Pour cela, EA Sports a fait appel au Real Player Motion afin de donner d'autres nuances à la palette d'animation. Cela se ressent notamment au niveau des courses des running-back, certes plus lentes, mais dont on peut désormais modifier la trajectoire à travers des changements de direction soudains et des feintes. Une mission réussie avec classe d'autant que le background (commentaires, mise à jour des statistiques, célébrations personnalisables) est ajusté avec beaucoup de soin et suit cette volonté d'ultra-réalisme. Tout colle vraiment à ce que l'on voit (très) tardivement sur BeinSport ou ESPN pour peu que l'on aime le genre, que l'on connaisse les tenants et les aboutissants du foot US et que l'on comprenne un minimum l'anglais (zéro traduction). Si ces conditions sont remplies, alors vous vous laisserez vite happer par l'ambiance formidable que véhicule ce sport.