Destiny premier du nom avait proposé deux extensions mineures avant de rentrer plus sérieusement dans le lard des joueurs avec deux autres contenus bien plus fournis (Le Roi des Corrompus et Les Seigneurs de Fer), et on a bien l'impression que Destiny 2 est en train de suivre le même chemin. En effet, le premier DLC sorti à Noël (La malédiction d'Osiris) se montrait assez chiche en aventures, proposant une campagne insipide sous forme d'enchaînement de couloirs, et il faut bien le dire, on restait un peu sur notre faim. Destiny 2 était alors retourné bien vite au placard... en attendant cette seconde extension ! Souffre-t-elle des mêmes défauts que son aînée ou est-elle cette fois à la hauteur ? C'est parti pour le test.

Et une bonne gueule de bois pour le voyageur !

Après avoir abandonné la licence Halo à Microsoft, Bungie à fait grandir un nouvel univers très complet avec Destiny, qui ne cesse d'évoluer. Depuis la fin de Destiny 2, le voyageur est éveillé mais son destin n'est pas plus évoqué que cela ; il faudra patienter pour en savoir davantage, car une autre menace se profile à l'horizon. Sur Mars, ce sont les conséquences de ce réveil que nous allons affronter, avec un autre éveil, celui d'un monstre de l'univers Destiny : Raspoutine. Cette IA crée par l'homme avant La Chute a un pouvoir redoutable, que convoite la Ruche, mais Ana Bray, une jolie gardienne à la recherche de son passé, va vous aider à régler tous les problèmes qui se posent sur votre chemin. Avec Zavala, qui débarque un peu comme un cheveu sur la soupe, vous allez élaborer un plan pour attirer le chef de la Ruche avec un fragment du Voyageur...

Si le scénario et les nouveaux antagonistes ne sont pas des plus fous, s'approcher un peu plus près du mythe Raspoutine est très intéressant, et ouvre la porte à de nouvelles histoires pour la suite de la saga. En tous cas, comparé à la soupe qu'on nous a servi dans le DLC Osiris, on a l'impression de manger du caviar ! Cela dit, côté narration, ça reste très minimaliste, avec des avancées scénaristiques via quelques dialogues entre deux fusillades, durant les phases de déplacement, ou encore pendant les temps de chargements. Parlons-en, tiens, des loadings : la classique musique space opera y a laissé place à un thème pseudo-guerrier des plus agaçants ! C'est dommage et, pour le coup, on attend avec impatience la fin de la saison 3.

Un Mars et ça repart ?

Ce nouveau scénario, qui prépare probablement le terrain pour la suite, prend donc place sur Mars, une planète que l'on avait déjà visitée dans le premier opus. Son design n'est pas très original, puisque la nouvelle zone de jeu ressemble en quelque sorte à une version orange de la ZME : du désert et des installations militaires, des catacombes, mais aussi un laboratoire de recherche pyramidal, tout aussi imposant que celui des Seigneurs de Fer. La zone se montre malgré tout un peu plus grande que Mercure, la planète du premier DLC, et propose un poil plus de contenu, et ce bien que son design soit moins chatoyant. En effet, en plus de la classique montée en niveau - désormais 30 paliers d'expérience et 380 de Lumière - L'Esprit Tutélaire nous propose une nouvelle campagne solo (ou coop') scénarisée constituée de trois quêtes principales à base de moult couloirs, certaines nous ramenant même dans la ZME. Il y a également quêtes secondaires liées au destin d'Ana Brey, une fois l'aventure terminée. C'est un peu court, pour tout vous dire, et assez linéaire aussi. Mais le traitement réservé à Raspoutine est un poil meilleur que celui accordé à Osiris, et du coup, on en ressort un peu moins frustré.

Les 1001 loots

Mais ce n'est pas tout. En plus de ces missions scriptées, vous trouverez aussi quatre nouvelles aventures (et les versions épiques qui vont avec), deux nouveaux emplacements d'événements publics sur Mars, accompagnés des épreuves qui vont avec, ainsi qu'une nouvelle discipline, le protocole d'intensification public, qui est un genre de mode Horde dans lequel on va pouvoir affronter sept vagues d'ennemis de plus en plus forts, avec un boss surpuissant et inédit à la fin. Ne comptez pas boucler un de ces protocoles seul, ou mal équipé : c'est la catastrophe assurée ! Mais en cas de réussite, on nous lâche de merveilleux loots. À ce propos, j'ai trouvé ce DLC bien moins radin que le précédent, qui ne m'avait presque rien fait gagner. Ici, je suis passé du niveau 25 à 30 et de 315 à 340 en Lumière tout simplement en finissant la campagne. Les ennemis puissants donnent tous, quasi-systématiquement, un objet, et au bout de quelques minutes de jeu, une tripotée d'équipements bleus, plus puissants, avaient déjà provisoirement remplacé mon stuff légendaire et exotique, si chèrement acquis il y a quelques mois... Ensuite en revanche, pour arriver au niveau 370, le loot redevient plus rare et il faudra farmer sévère.

Champion olympique de Valkyrie

Mais ce n'est pas tout : on trouvera aussi un nouveau mode de jeu PvP, sous la forme d'un "chacun pour soi" (non, le battle royale n'est pas du tout à la mode) assorti de nouvelles fonctionnalités comme des rangs ou la possibilité de créer des parties privées pour s'y fritter joyeusement entre amis. On trouve aussi de nouveaux assauts, dont un devrait rester exclusif aux consoles de Sony pour un temps donné. Tout cela sera l'occasion de looter de nombreuses nouvelles armes exotiques au design très graphique, en passant par des séries d'objectifs sans fin, mais aussi de se servir de la Valkyrie, une nouvelle arme en mode TPS complètement pétée, encore plus que le marteau des Seigneurs de Fer, qui fonctionne comme un javelot atomique et vous permettra de tuer plus d'ennemis que jamais en peu de temps, à savoir environ douze toutes les trois secondes. Et ce n'est pas le nouveau skin glacial de la ruche qui y changera quelque chose !

Mais ce qui constituera le vrai gros morceau de cette extension, c'est son nouveau raid, la Flèche Étoilée, plus court que le raid Léviathan (et donc plus accessible pour les joueurs pressés comme moi, ce qui est loin d'être une mauvaise chose). Il devient donc la troisième épreuve du genre dans Destiny 2, dont seuls les joueurs les plus téméraires et les plus stuffés pourront voir le bout. À noter que cette dernière épreuve, qui nécessite une collaboration poussée entre les joueurs, n'est parue que le vendredi, cinq jours après la sortie du DLC, histoire de nous laisser nous préparer un peu en amont !

Enfin, dernier petit point de détail, et non des moindres : Destiny 2 est sorti en 2017, et depuis, de l'eau à coulé sous les ponts. Je sors de moult heures sur God of War et, visuellement, le jeu de Bungie m'a semblé un peu daté (alors que j'y jouais pour la première fois sur PS4 Pro). Bref vous l'aurez compris, si le sentiment final est un peu moins décevant que pour le premier DLC, encore une fois, on reste sur sa faim et on attend la "vraie" extension (la troisième, comme ce fut le cas avec le premier Destiny) avec impatience !