L'action se déroule durant les années 70 pendant la mouvance faste des coupes de cheveux afro et des nippes de gonzesses. Sur la demande de Cyrus, dix-sept des plus importants gangs de New York se réunissent pour instaurer le bordel sur Terre. Hélas, durant le rassemblement, le charismatique Cyrus se fait abattre comme un chien par un loubard à la personnalité interlope appartenant à l'engeance clanique des Rogues. Pour résoudre de façon radicale les antagonismes que les Rogues ont avec les Warriors, ils accusent ces derniers du crime. A partir de là comme dirait Dider Deschamp, commence une véritable chasse à l'homme visant à éradiquer physiquement tous les hommes arborant le blaze des Warriors. Lorsque soudain... l'intrigue se fige et nous convie à un antique flashback typiquement Simpsonnien: 3 mois plus tôt pour être plus précis...

Je veux tous les Warriors !!!

Bien entendu, toute cette histoire abracadabrante ne sera qu'un vil prétexte pour nous envoyer à la gueule un beat them all à l'atmosphère anxiogène et à l'urbanisme déliquescent. Le jeu s'inspire du film révolutionnaire de Walter Hill et en reproduit de manière assez fidèle l'atmosphère oppressante. Vous êtes dans la peau d'un jeune tagueur qui sera vite formé par ses collègues zonards pour devenir au final un spécialiste de la distribution de pains mortifères. En plus des combos de base, il sera possible de choper son belligérant direct pour le finir au sol, ou encore l'humilier via des coups spéciaux qui vous offriront de courtes cinématiques d'une violence somme toute intense. Chaque objet ramassé (battes de baseball, télévisions SD, caisses enregistreuses...) pourra être également utilisé en guise de projectiles pour écraser la face de vos assaillants dans un rictus goguenard. Vous l'aurez compris, The Warriors sur PSP n'est pas un titre politiquement correct. Pour tout vous dire, il se complait même dans le miasme de ses exactions. Les parties ne se limitent pas qu'à rosser du mécréant à la chaîne, elles vous exhortent aussi à toute une tripotée d'actions indignes d'un gentleman, comme piller des magasins ou chouraver des autoradios en effectuant des manipulations spécifiques grâce au stick analogique. Bref, les sarkozistes patentés risqueront ici de radicaliser leur subjectivité !

Toujours le même problème...

Le jeu est une oblation à la violence. Les dialogues sont explicites tout comme dans le film radiculaire sorti en 1979. D'ailleurs, la mention 18 ans en guise d'avertissement sur la boîte n'est pas là pour faire joli. Si esthétiquement les nombreux protagonistes semblent tout droit sortis de l'âge de pierre avec leur choucroute sur la tête, en revanche, on ne pourra pas remettre en cause l'excellente qualité de la réalisation de The Warriors, qui est aussi béton que les battes de baseball qui vous servent à fracasser le crâne de vos pauvres assaillants. De plus, le souci de la mise en scène est particulièrement chiadé, voir kojimesque par moment. Ce qui n'est pas pour nous déplaire. Malheureusement, la perfection n'est pas de ce monde et même si le soft peut se montrer ramenard à bien des égards, il n'échappe pourtant pas à un principe répétitif et à des vues de caméra défaillantes. Dans l'effervescence des combats, les actions prennent vite une tournure assez brouillonne à cause d'un caméraman que l'on devine flapi ou cul de jatte. Un peu dommage ma foi.

Des options de guerrier

Ceci étant, le soft se rattrape aisément en matière d'options. En effet, le mode Histoire peut se pratiquer en duo (en Versus ou en Coopération) grâce au système Wifi de la PSP. De nombreuses arènes et de skins de personnages pourront être débloquées pour être utilisées ensuite dans le mode Baston, qui propose des rixes multijoueurs en stages fermés. La présence d'une interface d'édition de loubard fort ludique viendra également s'ajouter à la liste des options qui pullulent dans The Warriors. Au final, malgré des petits problèmes de gameplay, le jeu de Rockstar Games satisfera tout de même les amateurs d'action frénétique par son background fort immersif et son cachet unique versant dans la barbarie hippie. Bref, un jeu moyen mais fort sympathique qui profite d'un charisme atavique lié au film indémodable et mythique de Walter Hill.