En dehors de ce changement de protagoniste, le principe fondamental du jeu n'a pas bougé et reste on ne peut plus simple : un paquet de cartes de jeu est à l'écran, celle du dessus décrit une situation ou un dialogue avec un personnage de l'entourage de la reine, suite à quoi on nous demande de prendre une décision en choisissant une des deux options proposées par un glissement de la carte vers la gauche ou la droite.

Cette décision aura une influence sur une ou plusieurs des catégories qui s'affichent en haut de l'écran. À ce niveau, aucune surprise pour les habitués, il s'agit des quatre mêmes catégories du précédent volet, à savoir : l'Eglise, qui définit le niveau de relation entre la reine et le clergé, le peuple, qui représente tout simplement la cote de popularité auprès des sujets, l'armée, qui représente le niveau de respectabilité de la reine auprès de ses troupes, et enfin le trésor, qui dépend de l'état des finances du royaume.

Le règne du milieu

Comme chez son prédécesseur, l'originalité du titre vient du fait que s'il ne faut pas que ces jauges atteignent le niveau le plus bas, il ne faut pas non plus qu'elles en tutoient le sommet. Ainsi, à titre d'exemple, si la barre de religion est trop haute, vous décéderez en essayant de prouver votre sainteté, tandis qu'une trop forte popularité auprès de vos sujets vous mènera à la mort par piétinement lors d'un bain de foule. A contrario, un niveau de popularité trop bas peut vous envoyer à la guillotine. C'est cette subtilité de gameplay qui donne tout le sel du jeu en nous obligeant à nous maintenir dans la moyenne du règne, à savoir ni trop efficace, ni trop nul, ni détesté, ni adulé. Une vraie ode au milieu de tableau. Le but étant de régner le plus longtemps possible tout en remplissant des objectifs qui vous feront progresser dans l'aventure, même si à chaque fin de règne (et donc game over), une nouvelle reine prend le relais pour la partie suivante, en suivant la chronologie, nous permettant ainsi de continuer de remplir les objectifs donnés sans avoir à reprendre depuis le début.

Un fort taux de consanguinité

L'un des aspects qui a fait le succès du premier volet est la qualité d'écriture du titre, ainsi que son humour largement vanté par les critiques de l'époque. A ce sujet, Reigns : Her Majesty reste dans la continuité de son prédécesseur. On se retrouve toujours face à des situations entre le cocasse et l'absurde, dans lesquelles on croisera des personnages loufoques dans un univers qui mêle médiéval et magie. Cela fait toujours son effet, même si la surprise ayant disparu, on ne retrouve pas forcément le même entrain qu'avec le premier opus. Aussi, il faut reconnaître que le titre est difficilement jouable très longtemps. Au bout de quelques minutes de jeu, la répétitivité du gameplay et de certaines situations qui reviennent sans cesse tant qu'un objectif n'a pas été atteint, rendent le jeu somme toute redondant, au point de devoir arrêter pour reprendre un peu plus tard, sous peine de céder à la tentation de prendre des décisions à la va-vite sans lire le texte. Ce n'est donc certainement pas un titre sur lequel on peut s'attarder des heures. Pour ma part, je l'ai consommé dans le métro, par courtes phases de jeu, et c'est très bien ainsi.