Avant toute chose il est important de définir les termes qui nous intéressent. En l'occurrence "Battle Royale" puisque c'est le genre auquel PUBG appartient. Le genre découle d'un roman éponyme de l'auteur japonais Kōshun Takami paru en 1999, qui donna ensuite lieu à une série de manga et à un film. C'est d'ailleurs surtout ce dernier qui aida à faire connaitre l'oeuvre en Occident. Pour faire simple, une classe est choisie au hasard par le gouvernement et doit s'affronter sur une île. Chacun des étudiants reçoit un pack de survie avec une arme ou un outil de manière hasardeuse et le but pour les élèves est d'être l'ultime survivant de ce jeu macabre. Pour arriver à ses fins, tout les coups sont permis. Meurtre, mutilation et globalement toutes les horreurs commises par l'être humain depuis l'aube de l'Humanité. Au fur et à mesure que le temps s'écoule, la zone de jeu se rétrécit et certains endroits de l'île deviennent interdits sous peine de mort (dans le film, un collier explosif se trouve au cou de chaque élève et se déclenche).

Simple et efficace

Le principe du jeu supervisé par Brendan Greene est exactement le même à quelques détails près. Vous êtes sur un serveur d'une centaine de joueurs, tout le monde commence dans un avion type C-130 Hercules et vous avez l'opportunité de vous parachuter au moment où vous le souhaitez quand l'avion survole l'île, suivant un trajet totalement aléatoire d'une partie à une autre, vous obligeant à vous adapter aux nouvelles situations géographiques. Une fois au sol, vous devez survivre le plus longtemps possible - avec du poulet au dîner en récompense virtuelle de vos efforts. Au bout d'un certains temps le secteur "praticable" rétrécit et la nouvelle zone à atteindre est représentée sur la carte par un cercle blanc. Evidemment plus le temps progresse, plus le cercle est de plus en plus petit pour à la fin ne faire que quelques dizaines de m². Cela force les joueurs à la rencontre mortelle. Si vous restez trop longtemps en dehors de la zone de jeu, votre vie s'égrène petit à petit et vous finissez par mourir. Plus vous êtes proche du top de derniers survivants, plus vous remportez de points et plus vous pourrez avoir accès à de nouveaux éléments cosmétiques pour votre personnage via des craft boxes. Et bien évidemment vous allez aussi monter dans le classement mondial pour soigner votre e-popularité.

Chacun sa route, chacun son chemin !

Généralement, plus vous survivez longtemps, plus vous allez récupérer de l'équipement, donc plus vous allez survivre longtemps... Et c'est en partie à cause de ce cercle au mouvement concentrique, aussi bien vertueux que vicieux, que votre taux de stress va grimper en flèche. Généralement quand on approche du top 20 on commence à sentir la pression monter et l'adrénaline se distiller petit à petit dans notre corps. Globalement, chaque affrontement est particulièrement intense et chargé en émotion, aussi bien en début qu'en fin de partie. C'est d'ailleurs là que deux voire trois écoles s'affrontent.

  • Les joueurs qui préfèrent atterrir dans des zones fortement peuplées/de drop intense, pour avoir une adrénaline et une action immédiate. Avec le plaisir en prime de ressortir vainqueur (ou non) des premiers combats.
  • Les joueurs qui préfèrent choisir une zone lointaine et tranquille pour prendre le temps d'acquérir un bon stuff et avoir le plus d'opportunité de survie. Au risque d'avoir des affrontements très intenses en milieu et fin de partie.
  • Les joueurs entre deux, qui atterrissent un peu n'importe où sans vraiment se poser de question et qui préfèrent d'adapter au fur et à mesure de l'évolution de la map.

Le jeu est à la fois jouable sur des serveurs TPS ou des serveurs FPS only selon la préférence de chacun. Pour le bien de ce test nous avons bien évidemment joué plus d'une dizaine d'heures chacun des modes de jeu et force est de constater que les serveurs FPS réclament clairement plus de skill et c'est celui qui nous a paru le plus fun (il s'agit d'un avis purement SUBJECTIF). En effet, si le mode TPS est aussi très intéressant à jouer, c'est une véritable "foire à la triche" qui s'instaure en abusant des caméras, en d'autre terme, le système de couverture devient quasiment obsolète en dehors du combat pur. En plus de l'immersion plus grande, le mode FPS permet de voir uniquement ce que notre avatar distingue, rajoutant une dose d'angoisse supplémentaire et un intérêt tactique non négligeable. La partie TPS est donc encore plus frustrante car n'importe quelle personne jouant avec la caméra peut vous repérer sans avoir besoin de prendre trop de risque.

Il ne peut en rester qu'un

Le jeu est 100% multijoueur mais il est possible de participer à l'aventure en solo, en duo ou en squad. Si jouer en solitaire, seul contre tous est diablement prenant, une autre dimension s'ouvre à vous en coopération et on ne peut que trop conseiller d'y jouer avec un ami ou deux. Car pratiquer en duo ou en squad avec des inconnus peut vite tourner à la catastrophe. Entre le ninja loot, le team kill et l'organisation brouillonne, vous n'avez vraiment rien à gagner à jouer avec un parfait inconnu.

Pour le reste tout est question d'adaptation, de tactique mais aussi de skill. Il va falloir apprendre à connaitre l'armement, savoir quelle arme et quel mode tir est le plus adapté pour chaque situation et surtout chaque environnement. Il est par exemple impensable de tirer en semi-automatique en milieu clos avec du calibre 5,56, tandis que se présenter en full automatique en terrain découvert avec un ennemi a plus de 50 mètres relève véritablement du suicide. Il faut aussi connaitre l'utilité des accessoires, un silencieux peut par exemple être OBLIGATOIRE et il serait vraiment stupide de ne pas le ramasser si vous en avez un aux pieds. L'arsenal disponible est varié, allant de la M16A4 en passant par le pistolet Beretta 92 FS ou le fusil de précision M24. Du bonheur à l'état pur !

L'importance du son

Le son est un élément capital du jeu et c'est même un élément de gameplay à part entière. Avoir entendu un son au bon moment peut vous sauver la vie ou celle de votre camarade. Est-ce un véhicule qui s'arrête ou au contraire un véhicule qui s'éloigne ? Le moindre de vos mouvements peut émettre un craquement sur un plancher et vous faire repérer par un joueur à l'étage en dessous du vôtre. Il faut aussi apprendre à évaluer la distance des coups de feu, car généralement c'est le meilleur indicateur de la présence d'un ennemi. Il faut aussi comprendre avec le temps comment fonctionne la portée des armes. Il est parfois plus judicieux de ne pas tirer sur un ennemi qui ne vous a pas vu si vous n'avez pas l'arsenal concret pour l'atteindre. Car si le joueur en face possède un sniper ou une bonne lunette de tir, il pourrait vous abattre avant même que vous ayez le temps de le toucher.

Au fur et à mesure on commence aussi à savoir progresser sans se faire voir, en jouant avec le système de couverture. Avec la mise à jour vaulting & climbing, il est possible d'escalader les fenêtres et certains objets de l'environnements. Il faut être inconscient pour rusher un bâtiment comme un idiot, car si un ou plusieurs joueurs y ont élu domicile, vous serez le premier à mourir dans 90% des cas. Si le temps restant jusqu'à la prochaine zone vous le permet, il vaut mieux s'assurer que le bâtiment est sûr avant d'y rester pour défendre une zone. De la pure logique mais on ne saurait que trop le répéter. L'utilisation des véhicules ne doit pas non plus se faire de manière irréfléchie. Traverser une ville en voiture, ou pire, en moto s'aère le meilleur moyen de manger les pissenlits par la racine. Toutes ces recommandations peuvent faire peur mais le jeu reste très abordable, la preuve c'est l'un des plus gros succès de ces dernières années.

Jeu de survie oblige, la chasse à l'équipement se révèle un objectif important et il faudra trouver suffisamment de trousses de soins, de casques et de gilets par balle pour votre équipe avant d'espérer pouvoir se rapprocher du top 10. PUBG est donc aussi une gigantesque chasse au trésor où chaque ouverture de porte peut réserver une bonne surprise. Ou pas. Ce n'est pas tout ces événements pris à part qui font de PUBG un bon jeu, mais la façon dont tout fonctionne parfaitement ensemble, pour un résultat prenant de bout en bout d'une partie.

Facilement abordable mais difficile à maîtriser

Si le jeu est diablement fun et reste l'une des meilleurs expériences multijoueur de ces dernières années, il n'est pas exempt de défaut. Il est en effet diablement gourmand en ressources. Aucun problème avec une GTX 1080, on vous rassure, mais il faut tout de même une bonne carte pour ne pas avoir trop de problème. Pour du 60FPS en high, il faut compter sur une GTX 1060 minimum. Pour le reste (niveau de détails medium) une carte d'entrée de gamme 1050 ou équivalente fera l'affaire. Pour du 4K60 FPS il faudra vous tourner sur une GTX 1080 ti, ce qui est assez scandaleux quand on connait la pauvreté technique du titre : physique des véhicules à la ramasse, textures peu glorieuses, popping en tout genre. Si vous rajoutez à cela les problèmes de lag qui persistent encore, ça ne fait clairement pas rêver. Enfin dernier problème au compteur, le cheat. Vous tomberez surement sur un tricheurs lors de vos parties mais le studio prend le problème très au sérieux et les bans s'enchaînent à la vitesse de l'éclair.

Mais PUBG a quelque chose de magique en lui qui en fait un jeu assez exceptionnel. D'autant plus que BlueHole va encore ajouter de nouveaux contenus (maps, armes ,etc) au cours de l'année 2018. Plus on enchaîne les parties, plus le jeu devient intéressant et plus il est aisé de comprendre son succès mondial. Les situations de stress sont nombreuses mais c'est un stress agréable, une tension qui monte constamment et qui a de grande chance d'aboutir sur un combat viscéral et puissant. Bref une véritable bombe...