Pas d'arme. Pas d'accessoire. Rien. Voilà 47 dans un joli peignoir, quoique semble-t-il un peu trop amidonné, en train de méditer sur le lit de sa chambre dans le complexe Gama, au Japon. Ses deux cibles l'attendent et le joueur n'a pour ainsi dire qu'une maigre idée de la marche à suivre. Quelques foulées dans les limites autorisées par l'habit porté, équipé d'une puce d'identification, font découvrir un centre hospitalier pas banal. Dans ce lieu perché dans les montagnes où l'on réalise des interventions haut de gamme, on trouve des chambres richement décorées, des onsen tellement luxueux qu'on imagine pouvoir leur demander de chanter MMMbop, une salle de sport dernier cri, une autre permettant de jouer à un clone de Dance Dance Revolution, un joli jardin et une vue affolante sur la vallée enneigée... Ravissant. Mais ce sont les coulisses qu'il va falloir atteindre pour "opérer".

Private Practice

Relativement plus grand que ce que vous pourrez découvrir en tant que simple patient, l'espace de cet épisode, plus froid et claustro que les précédents, va s'ouvrir de manière assez surprenante en saisissant les bonnes opportunités - ou en vous les créant. Cela passera une fois encore par une exploration minutieuse et discrète des environs accessibles, le ramassage et l'usage des bons objets (ou terminaux informatiques) et votre faculté à vous déguiser pour passer des portes ne répondant pas à tout le monde... Et il y aura de quoi faire entre les VIP, les gardes et vigiles, les chirurgiens, les légistes, les mécanos, les cuisiniers ou encore un motard pas très en forme. Tout en veillant à ne pas compromettre votre identité avec les personnes les mieux renseignées du complexe, vous assemblerez les différentes pièces du puzzle à mesure de vos tâtonnements et échecs - toujours synonymes de chargements décidément bien longs. Et une fois de plus, vous accéderez à des possibilités de tuer vos cibles assez bien trouvées et qui, dans certains cas, ne nécessiteront même pas un contact rapproché.

Il a un malaise, le peignoir ?

Sans réserver de surprises renversantes, et encore une fois moins impressionnant qu'un détour à Sapienza, Hokkaido conclut néanmoins la saison avec assurance. Bien conçu, baignant dans une atmosphère là aussi très James Bond, il sait comment provoquer l'envie d'y retourner pour améliorer son niveau de maîtrise et essayer de relever tous les challenges proposés par les développeurs. L'expérience d'assassinat en toute furtivité dans la peau de 47 s'avère toujours aussi réjouissante lorsque la technique reste tranquille et que l'I.A. ne divague pas pour un oui ou pour un non. On appréciera évidemment la conclusion de la trame scénaristique, qui tend à prouver que la saison 2 sera plus riche en révélations (et on l'espère fortement). Mais on ne pourra s'empêcher de penser que récompenser le joueur par une simple cinématique reste assez mince et qu'une implémentation directement dans les phases in-game pourrait faire un plus grand bien à un jeu qui, dans son ensemble, mérite clairement l'attention des joueurs.