Si vous vous êtes un tant soit peu intéressés au jeu vidéo ces vingt dernières années, Rez n'est logiquement pas passé sous votre radar. Shoot them up sur rail, il vous voit incarner un virus informatique chargé de nettoyer 5 niveaux divisés chacun en une dizaine de zones, remplies d'ennemis et ponctués de Boss parfois bien longs et intenses. Dans un style très synthétique mélangeant fils de fers et figures géométriques colorées, vibrant de concert avec une bande originale électro des plus entêtantes, son principe consiste à verrouiller les agresseurs à l'aide de votre viseur avant de relâcher le bouton de tir dans un déluge de sonorités se mariant volontiers avec les différentes mélodies. Ajoutez à cela que votre avatar pourra récolter par moments de quoi se renforcer ou provoquer une surcharge, issue de secours éliminant un maximum de cibles pendant un court délai. Simple d'accès, envoûtant par son approche et son exécution... et qui n'a pas vraiment changé depuis ses premiers pas. On pourra bénir l'upgrade en 1080p 60fps qui donne un peu plus de netteté à un ensemble qui demeure on ne peut plus agréable à jouer, surtout avec une manette à faire vibrer pour palier l'absence d'un "Trance Vibrator", accessoire qui avait son petit effet à l'époque. Mais n'attendez pas d'améliorations vraiment majeures si vous connaissez déjà.

Rez déchaussé

Ce classique intemporel, qu'on pourra toujours trouver trop court (2 heures suffisent pour la campagne solo) et qu'on imagine d'abord sans nouveautés de contenu par rapport à la réedition Xbox 360, fait toujours preuve d'une efficacité insolente en interaction purement télévisuelle - et casque sur les oreilles. Mais son intérêt le plus évident réside dans sa compatibilité avec le PlayStation VR. Et pour faire simple, on dira qu'il y a un monde qui sépare une expérience classique d'une partie en réalité virtuelle. Les sens plus en alerte que jamais, on redécouvre Rez. La possibilité de bouger la tête à 360° pour simplement observer mais aussi viser, et avec l'aide possible mais légère d'une Dual Shock 4 ou d'un PlayStation Move, fait entrer le jeu initialement conçu par United Game Artists dans une nouvelle dimension, avec l'impression d'être soi-même plongé dans les séquences en images de synthèses - très réussies pour l'époque - de ce navet cinématographique qu'était Le Cobaye. On éprouve un doux vertige, plaisant. Et on imagine ce que cela pourrait donner avec une réalisation plus actuelle.

Particules élémentaires

Pas besoin d'imaginer, en fait. Car contrairement à ce qui est dit plus haut, il y a bien une énorme nouveauté dans Rez Infinite - déblocable en terminant les 5 niveaux ou en jouant plus d'une heure. Il s'agit d'un mode "Zone X", totalement inédit et qui montre les contours de ce à quoi pourrait ressembler une suite. Tournant sous Unreal Engine 4, cette démo de luxe d'environ 30 minutes vous transporte dans une version évoluée de Rez. Ici, plus de rails. On peut choisir dans quelle direction se rendre, s'arrêter, observer librement. Comme un Asteroids sous stéroïdes et acides en 3D et à 360°. On y assiste à un véritable concerto de couleurs et de formes évocatrices somptueuses, un feu d'artifice de particules scintillantes jusqu'à un final très perturbant et encore une fois servi par un morceau puissant. On est dans la "Zone". On est ravi. On y retourne. On en fait profiter à ses proches. Tout le monde a le sourire. La vie est belle.