Cela fait quelques temps que je vous en parle dans mes écrits : pour peu que vous soyez vous aussi, comme moi, un gros consommateur de jeu étrangers, nourris en rêves par les pages "Import Japon" de magazines tels que notre très cher Joypad, ou encore Console+, nous sommes véritablement en train de vivre une révolution dans nos habitudes de joueur. Auparavant au taquet sur les sites de vente en ligne, ou dans les boutiques du boulevard Voltaire à Paris, pour trouver la dernière pépite du J-RPG, un ovni inclassable ou un titre délicieusement sexy, ces productions, bien souvent inaccessibles, sortent de plus en plus régulièrement sur notre territoire, avec un pictogramme "PEGI" bien de chez nous imprimé sur la jaquette. Tout cela avec à peine quelques mois, voire semaines, de décalage entre les sorties. Psycho Pass - Madatory Happiness fait partie de ces titres, de par son statut de visual novel, un genre très prisé au pays du soleil du soleil levant, mais dont les ambassadeurs occidentaux ne représentent qu'un tout petit échantillon de cette production. Que vaut donc ce titre, dont une sortie française sur PS Vita et même en collector sur PS4 aurait été impensable il y à peine quelques années ?

Minority Report

Contrairement à un titre comme l'excellent Steins;Gate (dont la suite sort elle aussi très bientôt chez nous), qui fut tout d'abord un jeu avant de devenir un manga puis un animé, Psycho Pass - Mandatory Happiness à suivi le chemin inverse. Anime sorti en 2012, il aura mis 3 ans pour passer par l'adaptation en manga, puis enfin, en jeu. L'histoire prend place dans un univers futuriste, et le pitch de départ fait furieusement penser à Minority Report, le film de science fiction sorti en 2002, lui même inspiré d'une nouvelle du légendaire et génial écrivain Phillip K. Dick. En effet, dans le Japon du début du XXIIe sciècle, Sibyl, une entité informatique surpuissante, vieille sur le "Psycho-Pass" de tous ses concitoyens. Si vous virez trop dans les couleurs sombres, c'est le drame, et on envoie sur votre dos une équipe chargée de vous arrêter ou de vous éliminer.

Et c'est dans l'une de ces équipes, celle de la série animée, ce qui fera plaisir au fan qui pourra retrouver tous ses personnages préférés, que deux nouveaux protagonistes vont faire leur apparition. Nadeshiko Kugatachi, une inspectrice totalement amnésique, assez froide et cartésienne, mais aussi Takuma Tsurugi, un homme jovial et impulsif, qui à vu son Psycho Pass virer au rouge lors de la recherche de son amie d'enfance disparue, et s'est alors retrouvé malgré lui propulsé au rang d'exécuteur, un assistant des enquêteurs de l'unité. Il faudra choisir l'un des deux pour l'incarner lors de l'investigation inédite qui va alors se dérouler, ou notre équipe de chasseurs de "psycho pass sombres" va devoir lutter contre un phénomène mystérieux ou plusieurs enquêtes criminelles différentes vont finalement s'avérer avoir la même cause...

Un livre ou un jeu ?

Dans le genre du Visual Novel, il est assez difficile de parler de Gameplay. Du texte défile sous vos, yeux, vous lisez, et vous faites des choix de réponses. Malgré tout, plusieurs titres comme Danganronpa et ses phases d'enquêtes et de procès, Virtue's Last Reward et ses "Escape Room", ou encore Tokyo Twilight Ghost Hunters et ses phases de chasse aux fantômes, font l'effort de proposer un système original qui se démarque du reste de la production. Eh bien ce n'est pas du tout le cas dans ce Psycho-Pass, Mandatory Happiness ! Votre avancée dans le scénario ne sera ponctuée que de questions à choix multiples : Quel coéquipier accompagner ? Que lui dire ? Ou aller ? Prendre une drogue destinée à abaisser notre couleur de Psycho Pass ou non ?

Et c'est fort dommage, car ce titre, qui proposait un univers atypique, aurait pu contenir d'autres phases de gameplay. Ce n'est pas le cas, et au final, on somnole un peu au cours des 3 chapitres qui constituent le jeu, les choix n'arrivant parfois que rarement et au bout de longues minutes. Au delà des 10 heures que vous prendra la première partie, Psycho Pass - Mandatory Happiness offre tout de même une certaine rejouabilité avec pas moins de huit fins par personnage jouable, soit un total de seize. Vous pourrez alors bien entendu zapper les dialogues déjà lus, certains se répétant forcément d'une branche temporelle à une autre. Mais c'est bel et bien l'ennui qui prédomine, surtout que les phases d'action, assez fréquentes, ne sont peu ou pas du tout animées, ce qui nuit fortement à l'immersion dans une telle oeuvre vidéoludique, malgré le fait que les dessins des personnages, ainsi que la bande son et ses voix originales, soient très réussis.

Nonobstant le peu d'intérêt vidéoludique de Psycho Pass Mandatory Happiness, si vous êtes tout de même intéressés par ce titre, et ce bien que je vous conseille plutôt de jouer à tout ceux que j'ai pu citer auparavant dans ce test avant de vous pencher sur celui-ci, sachez qu'il est disponible à la fois sur PS4 et PS Vita. Les deux versions sont sensiblement identiques, ne proposent aucun système de cross save, et la version salon coûte entre 20 et 30 euros de plus, puisque seul un collector est disponible sur cette plateforme. En dématérialisé, la différence est de 10 euros. Mon conseil sera alors de plutôt investir dans la version nomade, bien plus adaptée aux longues soirées lecture sous la couette par de froides nuits d'hiver.