D'emblée, Virginia commence étrangement. Pendant de longues minutes on assiste à une introduction avec une très belle musique orchestrale en fond et on s'attend à avoir des dialogues... qui n'arrivent jamais. Virginia est en effet totalement muet, les personnages n'émettent aucun son et tout passe par le regard et les expressions faciales. Heureusement, notre personnage est très expressif.

Un OVNI videoludique

Nous incarnons Anne Traver, un jeune agent du FBI tout juste diplômée, en 1982, et très vite nous apprenons que nous faisons équipe avec Maria Hallperin, un autre agent qui par certains traits de caractère peut faire penser à Dana Scully de la série X-Files. En fait, énormément de choses font penser à cette série et les clins d'oeils sont nombreux. Le patron du FBI possède d'ailleurs le même bureau que celui de Walter Skinner de la même série (à s'y méprendre), et tout comme le duo Mulder/Scully, celui de Virginia possède son propre bureau en sous-sol, dans une pièce où il ne manque plus que la fameuse affiche de soucoupe volante "I want to believe". D'autant que le tout jouit d'une direction artistique fort sympatrique, même si la technique en elle même reste perfectible.

Entre le film...

Si dans le jeu on enquête sur la "simple" disparition d'un enfant, l'histoire va très vite prendre une tournure paranormale digne d'un épisode de X-files. En fait l'enquête n'est qu'un prétexte pour nous offrir un scénario "lynchien", un peu à la Twin Peaks. En effet, le jeu dérive sur les personnages eux même plus que sur l'intrigue et on assiste à une multitude de rêves (ou d'hallucinations) qui forment un gigantesque puzzle.

... et le jeu vidéo

À aucun moment nous n'avons l'impression de jouer réellement, le jeu ne faisant qu'effleurer les interactions possibles, et on se retrouve à assister à des suites de cinématiques dans lequelles on ne fait qu'avancer et regarder autour de nous, comme un gigantesque QTE. La limite entre le jeu vidéo et le film est ici infime et ça tombe bien, puisque Virginia coûte le prix d'un ticket de cinéma. Le plus grand regret est finalement de ne pas enquêter et de subir l'histoire...