Republication de notre Test import du 1er septembre 2016.

Dragon Ball Fusions débarque enfin en France et il est, ô surprise, toujours aussi bon. Grâce à l'ajout des sous-titres en Français (les voix restent quant à elles en Japonais), le jeu et son gameplay deviennent dès le début de l'aventure beaucoup plus clairs. Alors que le joueur qui ne parle pas Japonais découvrait le système de combat en essayant des choses à tâtons dans la version nippone, tout lui est ici expliqué dans la langue de Molière au début de l'aventure (comme seul très léger bémol, il est possible de noter une traduction un peu confuse et quelques petites fautes d'orthographe à de rares moments). À propos de l'aventure justement, la trame ne change pas dans la version européenne du RPG. Il est toujours question d'un championnat spatio-temporel qui réunit des guerriers venus de tous les lieux et de tous les temps. Niveau contenu, le jeu est le même que celui sorti au Japon l'année dernière si ce n'est que les joueurs européens recevront dès le jour de la sortie du jeu un patch ajoutant des techniques, tenues et personnages venus de l'arc de Trunks Adulte de Dragon Ball Super.


Ci-dessous notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise fournie par notre partenaire nin-nin-game.com.


Tout commence par un voeu. L'avatar du joueur et son ami/rival Piniji demandent à Shenron d'organiser un tournoi réunissant les guerriers les plus forts de l'univers. Pour exaucer ce souhait, le dragon téléporte les deux jeunes garçons dans un monde rempli de failles temporelles dans lequel les différentes chronologies de Dragon Ball (Dragon Ball, Z, GT, Super, films et même Dragon Ball Heroes) ont fusionné. Tout au long de l'aventure, le joueur va donc visiter un grand nombre de lieux cultes de l'univers imaginé par Akira Toriyama et y croiser la majorité de ses personnages les plus célèbres (ainsi que plusieurs centaines de personnages créés spécialement pour le jeu). Très tôt dans la campagne, le héros va se retrouver accompagné de quatre autres protagonistes : Goten, Trunks (enfant), Goku enfant, et Pan. Ces derniers font partie intégrante de l'intrigue et leur présence va donner lieu à des scènes et des situations totalement inédites (comme Goku enfant qui rencontre son père par exemple). Et même si le joueur peut rapidement changer les personnages qui suivent son avatar, ce seront toujours les quatre enfants qui apparaîtront à ses côtés durant les scènes de dialogues.

Alors oui, il est possible de trouver des incohérences dans le scénario de Dragon Ball Fusions. Mais vu le concept même du jeu, il aurait été difficile d'y échapper. Dans le monde des comics, le concept de multivers est souvent exploité. Ce dernier permet par exemple d'exister dans des univers distincts à plusieurs versions différentes d'un même personnage. Dans certains cas, des événements spéciaux font que ces multiples univers se rejoignent et que les chronologies se mélangent. C'est de cette manière qu'il faut envisager Dragon Ball Fusions. Un jeu événementiel qui réunit les différentes chronologies et versions du monde de Dragon Ball sans jamais porter atteinte à l'oeuvre originale et remettre en cause son histoire. Le titre de Bandai Namco Entertainment offre une intrigue inédite, met en scène des interactions qu'il aurait été impossible de voir autrement, et propose de très nombreuses quêtes annexes remplies de fan service. Votre serviteur est totalement client de ce genre d'expérience et en redemande ! Cela fait du bien d'avoir autre chose à faire que rejouer en permanence l'arrivée sur Terre de Raditz ou les Cell Games.

Fan fiction, le jeu

Le titre du jeu étant Dragon Ball Fusions, il est important de s'arrêter quelques instants sur les très nombreuses fusions du jeu. Il en existe plusieurs catégories. Les fusions classiques, et donc temporaires, réalisées en cours de combat à l'aide de la danse des Métamols, constituent le premier type de fusion du jeu. Ces fusions ne peuvent être réalisées que par certains duos (comme Goku-Vegeta, Goten-Trunks, Tenshinhan-Yamcha, ou encore Piccolo-Krilin par exemple) qui doivent logiquement être dans la même équipe. En cas de fusion classique, les coups dont disposent le personnage sont déterminés par le jeu. Le deuxième type de fusion, appelé fusion EX, est effectué à l'aide d'un bracelet spécial. Ces fusions EX ont une durée illimitée et sont réalisées entre deux personnages compatibles depuis un ordinateur spécial présent dans le QG du héros (le joueur peut séparer manuellement les deux personnages en repassant par ce même ordinateur). Lorsqu'un joueur réalise une fusion EX, il doit choisir trois techniques parmi les techniques des deux personnages afin de créer le répertoire de la nouvelle fusion.

En plus de ces deux types de fusions, certains personnages bonus comme Mirai Gohanks (fusion de Mirai Trunks et Mirai Gohan), déblocables à l'aide d'un QR code, ont l'apparence d'une fusion Métamol classique, à la différence que cette fusion ne prend jamais fin. Parmi les très nombreuses fusions réalisables, certaines sont classes, d'autres sont complètement débiles. Mais elles sont dans l'ensemble réussies. Il en faut pour tous les goûts après tout. Cela étant dit, le roster conséquent du jeu donne forcément des idées de fusions au joueur et s'il fallait chipoter, il serait possible de regretter que toutes les fusions ne soient pas réalisables (par sadisme, votre serviteur souhaitait par exemple faire fusionner Yamcha avec un Saibaman, ce que le RPG ne permet malheureusement pas de faire). Comme si les développeurs s'étaient mis des fusions sous le coude pour une éventuelle suite...

Pour en revenir aux fusions réalisables dans le jeu, ses designers ne voulaient visiblement pas se limiter à ces fusions à 2. Ils sont en effet allés plus loin en créant les "Maxi Fusions." Ces dernières sont des fusions temporaires incroyablement puissantes composées des cinq personnages de l'équipe du joueur que ce dernier peut activer après avoir rempli la moitié d'une jauge spéciale en cours de combat. Pour que le jeu sorte un jour, et que ses artistes ne s'arrachent pas les cheveux à dessiner plusieurs milliers de combinaisons, ces fusions à 5 ne combinent logiquement pas vraiment les protagonistes qui la composent. L'apparence de la fusion à 5 est principalement déterminée par le personnage qui lance cette fusion. Si c'est un Namek, le personnage sera vert. Si c'est un personnage féminin, alors la fusion sera une femme, etc. De tous temps, les fans de Dragon Ball Z se sont amusés à imaginer des fusions plus folles les unes que les autres. L'appréciation du jeu va donc être déterminée par le type de fan qu'est le joueur. Soit il est un fan intégriste et dans ce cas Dragon Ball Fusions est une hérésie, soit il est un fan plus ouvert qui va vraiment avoir de quoi s'amuser avec ce RPG.

Attrapez-les tous

Le titre de ce test va certainement intriguer certains lecteurs. Pourquoi cette référence à Pokémon ? Tout simplement parce que Dragon Ball Fusions est un jeu à collection. Avant de pouvoir incarner un personnage pendant les combats, il est au préalable nécessaire de l'obtenir. Ici, pas question de Pokéball et de capture. Il faut recruter les guerriers. Si certains se mettront automatiquement à la disposition du joueur à l'issue de certaines quêtes ou de moments précis du scénario, d'autres devront être convaincus à coups de poings. En combat, les personnages dont l'icone est accompagnée d'une étoile peuvent être recrutés. Pour ajouter un personnage accessible à son catalogue de combattants, il faut le mettre KO à l'aide d'un coup spécial uniquement utilisable lorsqu'une jauge (la même que celle qui permet d'activer les Maxi Fusions) est remplie à moitié.

Récupérer les 1.000 personnages (fusions et transformations incluses) présents dans Dragon Ball Fusions demande énormément de temps et continue d'occuper pendant de longues heures une fois la campagne principale bouclée. Cet aspect jeu à collection de Dragon Ball Fusions fonctionne à plusieurs niveaux. Le premier, c'est que le joueur a automatiquement envie de trouver, et donc d'incarner, ses personnages préférés. Le deuxième, c'est qu'il fait aisément ressortir le côté collectionneur qu'ont à la fois de nombreux joueurs et les fans de Dragon Ball. Le troisième et dernier, c'est que la découverte de toutes les fusions réalisables dans le jeu rend nécessaire le recrutement de tous les personnages. Transformer Dragon Ball en un Pokémon-like, il fallait y penser. C'est en tout cas un niveau supplémentaire où les développeurs de Ganbarion ont réussi leur coup.

Role Playing Goku

Niveau gameplay, Dragon Ball Fusions est donc un RPG au tour par tour. Ce dernier ne se contente cependant pas d'affrontements figés où les personnages s'envoient à tour de rôle des attaques depuis leur emplacement. En passant à l'offensive, les personnages bougent sur la carte. Et lors de chaque attaque, il est important de garder à l'esprit le positionnement des ennemis, des alliés, ainsi que du bord de l'ère de jeu. Envoyer un adversaire vers un allié permettra d'augmenter sensiblement les dégâts effectués. Le projeter vers un autre ennemi provoque des dégâts sur les deux personnages. Enfin, l'expulsion de l'ère de jeu inflige des dégâts supplémentaires et change l'ordre de passage à l'offensive des différents personnages (dans certains combats, un ring out met hors-jeu définitivement l'adversaire, même s'il lui reste de la vie). En calculant bien son coup, un joueur peut enchaîner les attaques sans jamais laisser respirer son adversaire. D'autant plus que les personnages d'une même équipe qui se suivent sur l'ordre de passage attaqueront ensemble pour encore plus de dégâts (l'ordre de passage est représenté par un trait, situé sur l'écran du bas de la 3DS, sur lequel se trouvent les têtes des participants au combat).

À noter malgré tout qu'il existe plusieurs moyens de se protéger. Au cours d'un mini-jeu qui précède une attaque, le joueur peut déterminer l'angle de sa frappe. Mais si l'adversaire devine cet angle (ou que le joueur devine celui de son adversaire lorsqu'il est en phase défensive), les dégâts effectués seront largement amoindris. Dragon Ball oblige, les duels d'attaque de Ki sont également de la partie. Lorsqu'un personnage envoie une attaque spéciale comme un Kamehameha et que son adversaire a sa jauge d'énergie suffisamment remplie, ce dernier peut répliquer avec sa propre vague déferlante. S'en suit un choc d'attaques qu'il faut gagner en appuyant à répétition sur un bouton (dans ce cas, le jeu tient également compte du niveau des personnages).

Puisqu'il s'agit d'un RPG, les personnages augmentent de niveau au fur et à mesure de l'aventure. Plus ils progressent, plus ils ont la possibilité d'apprendre de nouvelles techniques ou de débloquer des versions plus puissantes des attaques qu'ils connaissent déjà. Chaque personnage ne pouvant utiliser que trois techniques, le joueur doit en permanence choisir quelle technique garder et quelle technique remplacer. Sachant que le jeu contient des techniques aux effets divers et variés (certaines permettent de toucher plusieurs ennemis à la fois, d'autres servent à soigner un allié, etc.), il est nécessaire de se constituer une équipe aux compétences variées. Il apparaît en tout cas que les développeurs ont travaillé leur système de jeu et ne se sont pas contentés de proposer un RPG lambda. Le résultat est à la fois agréable à jouer et totalement cohérent avec l'univers et les combats de Dragon Ball.

Jeu (3)DS

En termes de réalisation, Dragon Ball Fusions est tout ce qu'il y a de plus honnête. Les personnages, qui disposent d'un côté légèrement "Super Deformed", sont bien modélisés. Les célèbres décors de Dragon Ball sont eux aussi reconnaissables au premier coup d'oeil et il est agréable de voler à travers les différents environnements ouverts du jeu (mention spéciale au niveau qui se déroule au Paradis/en Enfer). À noter à ce propos que les joueurs les moins patients ont la possibilité de se rendre d'un point à l'autre de chaque carte à l'aide du déplacement instantané). Le seul bémol à émettre se situe au niveau de l'aliasing, qui est présent à différents niveaux tout au long de l'aventure. Il est également dommage de voir que Ganbarion a décidé de ne pas utiliser les capacités de la console de Nintendo en matière de 3D stéréoscopique. Mais cela n'a pas d'impact négatif sur l'expérience de jeu.

Niveau son, le titre dispose d'une bande-originale agréable, avec quelques pistes qui se paient même le luxe de rappeler des musiques de la série animée Dragon Ball Z originale. Les dialogues parlés sont quant à eux assez peu nombreux et consistent en quelques phrases et bruitages enregistrés par les comédiens japonais originaux. À ce sujet, il n'y a donc rien à redire non plus.

Vous l'aurez donc compris en lisant ces lignes, Dragon Ball Fusions a fait forte impression sur votre testeur. Et ce à de multiples niveaux. Les fans de Dragon Ball en manque de nouvelles expériences vidéoludiques auraient tort de passer à côté.