C'est l'histoire d'un homme ordinaire à qui il arrive des choses extraordinaires. Lucas Kane, notre protagoniste est un employé de banque sans histoire qui vit à New-York. La Grosse Pomme est alors recouverte de neige et la température ne fait que baisser... L'écran s'approche tout doucement de la ville dont les lumières brillent de mille feux... Survolant la Statue de la Liberté un corbeau nous indique le chemin et termine son vol sur la fenêtre des toilettes d'un restaurant encore ouvert. Le Doc's Diner. C'est dans l'atmosphère intime de ce petit bar New-yorkais que débute l'aventure Fahrenheit.

On découvre Lucas, enfermé dans les toilettes, tremblotant, les yeux révulsés comme s'il était possédé, sous l'emprise d'une force inconnue et néfaste... Celle-ci va le pousser à commettre l'irréparable. Armé d'un couteau il va mettre un terme à la vie d'un pauvre homme alors que ce dernier se lavait tranquillement les mains après s'être soulagé... Une fois le crime commis, Lucas sort soudainement de sa transe et réalise ce qu'il vient de se passer. Paniqué, il ne lui reste plus qu'une chose à faire : tenter d'effacer ses traces et fuir... C'est à vous de jouer !

Les bases de Quantic Dream

C'est ainsi que commence l'expérience Fahrenheit. Un scénario complexe et ambitieux au coeur d'une narration qui a bouleversé les codes du genre. Novateur, il amenait une nouvelle manière de jouer, plus cinématographique et très différente de celle des jeux connus à cette époque. On avait même droit à des plans multiples à la manière de la série 24H Chrono. Fantastique. Mais passons à la pratique. Dans Fahrenheit, il faut faire des choix divers et variés, prendre des décisions rapidement, réussir des QTE et par dessus tout maintenir le moral des personnages de l'histoire qui se révèlent plutôt tendus... Car si Lucas Kane est le héros de cette histoire aux frontières du réel, nous allons également incarner Carla Valenti et Tyler Miles, deux enquêteurs qui vont devoir dénouer l'affaire...

Chacun d'eux possède une jauge de moral pouvant aller de Neutre à A bout de nerfs en passant par tendu, Stressé ou encore Dépressif... Le joueur doit donc tout faire pour garder ses personnages en forme psychologique que ce soit en leur faisant effectuer des actions du quotidien, prendre un café ou jouer au basket par exemple ou en progressant dans l'histoire, les situations agissant sur le mental des personnages, de manière positive ou négative.

Oui Fahrenheit posait les bases des codes de Quantic Dream plus précisément encore qu'avec l'excellent The Nomad Soul. Ces codes et ce savoir-faire nous le retrouverons quelques années plus tard dans l'excellent Heavy Rain ou plus récemment dans Beyond : Two Souls. Et cette édition remastérisée propose de la vivre à nouveau ou de la découvrir en version HD sur la dernière console de Sony. C'est une bonne chose. Mais en vérité, qu'est-ce que ça change ?

Qu'apporte ce portage PS4 ?

Evidemment le jeu de 2005 a bénéficié d'un rehaussement graphique apporté par les soins d'International Software Development Group. Celui-ci offre une résolution en 1080p, certaines textures plus propres et un rendu global beaucoup plus lisse. En outre cette version propose une cinquantaine de trophées à débloquer.

Cependant, malgré ces améliorations le jeu offre un aspect visuel vieillot sans compter un gameplay forcément daté... Les problèmes de direction liés aux mouvements de caméra sont toujours de la partie et si on avait déjà du mal avec le système de code couleurs dans les phases d'action, aujourd'hui c'est encore plus rébarbatif.

Cependant, il ne faut pas oublier que le second titre de Quantic Dream n'est plus tout jeune et que pour ceux qui ne le connaissent pas encore, cette adaptation PS4 est une très belle occasion de se plonger dans une expérience unique et innovante pour son époque. Pour ma part, c'est un véritable plaisir d'y rejouer. Quoi qu'il en soit Fahrenheit reste un titre d'exception qui mérite qu'on s'y attarde. Sans aucun doute.