Un têtonaute. C'est comme un astronaute (ou cosmonaute)(ou spationaute), sauf qu'il n'a pas de combinaison. Et pour cause : il n'a ni bras, ni jambes. Même pas de tronc. Il s'agit juste d'une caboche - bien vivante - dans un casque. C'est à cela qu'est réduite l'humanité dans un futur pas très reluisant où les intelligences artificielles nous ont décimé et pris le pouvoir. L'humanité elle-même est réduite à... vous, qui avez de grandes chances d'être le dernier représentant vivant de notre espèce. Et il va falloir vous échapper d'un vaisseau voué à la destruction fissa.

Tête raide

Lorsque vous réalisez dans quelle panade vous êtes, vous (qui pouvez être un jeune homme, une femme ou monsieur d'âge mûr moustachu) prenez aussi conscience que votre casque possède quelques capacités sur lesquelles vous avez prise. Un propulseur pour flotter où bon vous semble, aspirateur pour dégoupiller ce qui peut l'être... Et surtout un connecteur universel pour vous amarrer à tout ce qui traîne : des corps de robots humanoïdes plus ou moins pacifiques, des chiens mécaniques, des aspirateurs, des commandes d'ascenseur ou de désactivation de rayons laser de sécurité... Cela fait beaucoup de choses avec lesquelles votre si fragile ganache peut interagir. Et voilà comment vous allez devoir lutter pour votre survie dans un "metroidvania" en vue 2D qui ne manquera pas de faire sourire.

That 70s Show

Sourire, voire rire, même. Les connaisseurs des productions cinématographiques et télévisuelles des années 70 allant de Buck Rogers à Battlestar Galactica en passant par L'Âge de Cristal et Cosmos 1999 auront forcément un petit pincement nostalgique en même temps qu'ils croiseront des robots hippies se prenant pour les convives de The Party. Ils seront forcément ravis des explosions de couleurs typiques de l'époque et de la musique d'ascenseur lors des temps de chargement (rares et essentiellement entre les changements de zones). Et puis le côté ridicule de la trame, les différents "personnages" croisés, dont des I.A parfois tordantes - auxquelles on pourra cependant reprocher de répéter un peu trop souvent les mêmes répliques... L'univers du jeu est indéniablement sa plus grosse réussite. Esthétiquement (mais pas sur le plan technique, un peu faiblard, avec quelques ralentissements notables) et au niveau sonore, Headlander est un régal rétrofuturiste qui, en outre, ne se révèle pas affreux à jouer.

Body Minute

Sans spoiler, on peut dire que l'exploration vous mènera dans plusieurs lieux différents, qui comporteront des portes et aux accès nécessitant upgrades ou connexion sur des corps ou mécanismes spécifiques. Hormis dans les zones pacifiques, il faudra sans cesse être mouvement pour tenter de récupérer le bon "corps". Et des sentinelles colorées (classées en six grades arc en ciel, du rouge au violet), seules autorisées à passer certaines portes et progresser, ce n'est pas ce qui manquera. La manoeuvre, vite répétitive, consistera à ôter les chefs proprement, soit par aspiration, soit par un ou deux tirs de laser bien placé. Evidemment, cela ira crescendo, face des adversaires toujours plus coriaces et qui pourront, si vous n'y prenez pas gare, vous envoyer ad patres d'une simple baffe, surtout lorsque la lisibilité se fera la malle. Oui, une tête, lorsqu'un dézoom s'opère et que ça fuse de partout, c'est dur à retrouver.

Un pète au casque

Les améliorations apporteront heureusement un peu de variété à un ensemble qui va vite se montrer très répétitif, chiche en quêtes annexes et ne proposant que peu de variations de certaines séquences - dont les tirs (rebondissants, avec tracé de la trajectoire façon Puzzle Bobble) devant atterrir sur plusieurs réceptacles en même temps. Propulsion et barre de vie, possibilité de se faire exploser en s'éjectant d'un droïde, qui peut aussi devenir une tourelle automatisée, bouclier réfléchissant, concentration d'énergie sur des objets tractés pour en faire des bombes, coup de boule faisant perdre un peu de vie au passage ... Jusqu'à la fin, l'offre en termes de compétences, qui dépend de cellules d'énergie à glaner un peu partout et aussi des containers plus difficiles d'accès (mais pas trop, les plans globaux n'étant pas très fournis en secrets), permet de progresser avec sérieux. Sans devenir surpuissant, les capacités spéciales piochant dans une jauge qui s'épuise rapidement. Ce qui permet, en dépit d'une redondance certaine, de maintenir l'attention jusqu'au terme d'une aventure longue d'une dizaine d'heures et dont on retiendra sans aucun doute la bonne humeur.