Stellaris est ce que l'on appelle un "4X", pour eXplore, eXpand, eXploit, eXterminate (exploration, expansion, exploitation et extermination), et le moins que l'on puisse dire c'est que le jeu correspond parfaitement à cette description. En tant que grand amateur des jeux de Paradox, je découvre ce titre avec un peu d'appréhension mais aussi beaucoup d'excitation.


Nous avons testé le jeu sur 2 machines différentes.

Machine de Test 1 : High

  • Système d'exploitation : Windows 8.1 64 bit
  • Processeur : Intel Core I7 3930K 3,20 GHz
  • Carte mère : ASUSTek P9X79
  • Mémoire : 16Go DDR3
  • Carte Graphique : Nvidia GeForce GTX Titan

Machine de Test 2 : Medium

  • Système d'exploitation : Windows 8.1 64 bit
  • Processeur : Intel Core I5 4690 3,50 GHz
  • Carte mère : ASrock H97 Pro4
  • Mémoire : 8Go DDR3
  • Carte Graphique : GeForce GTX 970 4 Go

Au rang des réjouissances, une campagne en solo ou une campagne en multijoueur. Ce qui est bien avec ce type de jeu, c'est que les deux sont identiques et que l'on peut facilement switcher de l'un à l'autre sans contrainte. Ainsi, si vous commencez une partie avec un ami, rien ne vous empêche de la continuer tout seul par la suite si le coeur vous en dit. C'est donc avec un compagnon de route que je découvre le jeu et que l'émerveillement commence...

Vous êtes la main de Dieu

Comme à chaque fois avec Paradox, on commence par une phase de personnalisation de la partie. On peut ainsi choisir la taille de la galaxie (200 étoiles, 600 étoiles, 800 étoiles ou 1000 étoiles), sa forme (elliptique, spirale, anneau), le nombre de factions et le degrés de développement des IA... À noter que la galaxie est générée de manière aléatoire et procédurale, et qu'il est donc impossible de tomber deux fois sur la même. Un bon moyen d'agrandir d'office la durée de vie du jeu.

Une fois votre choix fait, il est nécessaire de choisir son "empire", et c'est là que les choses sérieuses peuvent commencer. On peut à peu près tout choisir et changer, à commencer par notre espèce, qui déterminera l'apparence dans les différents menus avec :

  • Mammalien (dont les humains)
  • Reptilien
  • Avian (oiseaux)
  • Arthropode (insectes)
  • Molluscoide (type poulpe)
  • Fongoide (type champignon)

Puis il est nécessaire de trouver un nom à notre système solaire, à notre race et à notre planète de départ. Aussi complet que possible, il faut ensuite sélectionner des traits pour notre espèce, avec 4 points qu'il faut répartir judicieusement. Une longue liste est disponible dont : fort, ingénieur né, intelligence supérieure, etc. En sachant que certains traits sont dits "négatifs" (répugnant, apprentissage lent...) et permettent donc de mieux contrebalancer nos caractéristiques. Si je prend par exemple le trait répugnant qui me rapporte -1, cela va me permettre de prendre le trait "très fort" qui coûte 2 points contre 1 seul point. Il est capital de mûrement réfléchir avant de prendre sa décision, car cela peut vraiment influer le cours de votre partie sur le long terme. Un trait "longévité" ajoute à titre d'exemple 30 années de plus à la vie de vos leaders.

Une fois que tout ceci est terminé, il est nécessaire de personnaliser son gouvernement avec la sélection de sa philosophie (militariste, collectiviste, etc.), son drapeau (sa couleur, son emplème), puis la technologie de nos flottes et de nos armements (modes de déplacement dans l'espace, type de défense). Une fois ces longues étapes terminées, et elles sont presque "un jeu dans le jeu", on peut enfin lancer sa partie...

Ce que l'on remarque d'emblée, c'est qu'outre la direction artistique à tomber, le jeu est techniquement très réussi et surtout identique pour tout le monde. En effet, à part la résolution de l'écran et la synchronisation verticale, il est impossible de modifier à sa guise le degrés de qualité graphique. Ça n'a pas beaucoup d'importance, car le titre est très bien optimisé. En arrivant en jeu on découvre donc des planètes finement modélisées, de la poussière d'étoiles, des amas d'astéroïdes et... une foule d'informations à l'écran ! Des infos qu'il faut savoir interpréter, car bien que moins complexe que les autres jeux de chez Paradox, Stellaris est très "touffu", et je ne saurais que trop vous conseiller de suivre le tutoriel avant de pleinement vous lancer dans l'aventure.

Vers l'infini et au delà

Notre nation dispose de plusieurs ressources (crédits, minéraux, influence sociale) qu'il va falloir récupérer en exploitant au mieux nos mondes, en construisant des stations spatiales minières ou en développant les villes de nos planètes. Au départ, on n'en possède qu'une seule et unique, notre monde natal, notre capitale bien aimée qu'il va falloir protéger corps et âme. Par la suite, en débloquant des technologies qui sont découpées en trois branches (physique, société et ingénierie), on va petit à petit acquérir ce qu'il faut pour pouvoir coloniser d'autres mondes et même terraformer. Car oui, toutes les planètes sont loin d'être propices à la vie et la majorité d'entre elles sont d'ailleurs des mondes stériles. Pour y vivre, il va falloir se développer technologiquement, et la technologie est une composante essentielle car elle permet aussi de déterminer l'avenir de votre empire. Choisir de développer la robotique n'est par exemple pas anodin et pourra vous mener dans un futur lointain à des révoltes d'intelligences artificielles. Les choix sont d'autant plus durs à faire que certaines technologies sont proposées aléatoirement, celles qui ont été laissées de coté ne pourront donc peut être ne jamais revenir dans la liste des possibilités de recherche.

Dans un 4X, tout est lié et il sera parfois possible de découvrir des technologies dans l'espace profond suite à la découvre d'une anomalie. C'est pourquoi l'exploration est aussi importante pour le développement de notre empire que pour l'agrandissement de son espace vital. Avec de la chance, vous pourrez tomber sur une technologie très ancienne qui pourra vous permettre de faire un bond scientifique ou militaire énorme. Pour explorer, il faut toutefois savoir faire preuve de prudence, car les scientifiques sont chers à recruter et très longs à acquérir de l'expérience, il serait donc dommage de vous faire pulvériser votre meilleur chercheur par une flotte hostile.

C'est d'ailleurs là que rentre en compte le X de "eXterminate". Si vous voulez que votre nation puisse prospérer, il va falloir se défendre avec tous les moyens à votre disposition, allant des stations militaires spatiales constructibles un peu partout pour défendre vos planètes à de large flottes pouvant atteindre les milliers de vaisseaux. À ce propos, il est intéressant de noter la présence d'un petit éditeur de vaisseaux qui permet de nommer et construire soi-même ses chasseurs et autres croiseurs directement en jeu. Ne vous attendez pas à pouvoir changer son apparence, il est uniquement possible de changer l'armement et les technologies qu'il embarque et c'est déjà très bien.

Ce n'est pas une lune... C'est une base sidérale

L'argent, c'est le nerf de la guerre, et la guerre, vous devrez forcément la faire pour survivre. À l'intérieur même de vos territoires, des rebellions et des guerres civiles peuvent éclater. L'ennemi vient donc aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Il faut savoir pour cette raison se montrer diplomate et éviter le plus possible de se faire haïr par les gros empires qui pourront dévorer vos étoiles les unes après les autres en écrasant toute résistance. Avant de commencer un conflit, il faut s'y préparer longuement et cela ne passe pas uniquement par la construction d'une flotte, mais aussi par la protection de vos routes spatiales grâce à des stations spatiales. Mais aussi par le biais des armées de défense et d'invasion. Tenir un siège plusieurs années, même sur votre monde capital, peut vous faire gagner un temps précieux pour préparer une contre-offensive ailleurs dans la galaxie. Pour voyager dans l'infini, il faut du temps, et le temps est votre meilleur allié, surtout lors d'une guerre. Pour vaincre, surtout en multijoueur, il va aussi être nécessaire de former des alliances et même des fédérations pour s'assurer de protéger vos arrières, une possibilité héritée d'un jeu comme Europa Universalis.

Même si la diplomatie est un peu légère (pas de mariage possible par exemple pour cimenter une alliance), le jeu offre suffisamment de contenu pour vous donner la sensation de vraiment avoir un impact sur la vie de l'Univers. Malgré tout, n'imaginez pas avoir 100% de la situation en main, car des événements annexes et extraordinaires peuvent avoir lieu (effondrement d'une étoile, révolte robotique, etc). Stellaris est donc décidément un grand jeu dans tous les sens du terme, même si l'IA peut parfois se montrer un peu stupide dans ses décisions. Les développeurs se rattrapent en offrant un mode multijoueur où l'on peut jouer à 32, des grosses batailles et de la politique intelligente en perspective.

La sensation d'immensité que dégage le titre passe par tous les aspects, notamment la musique. J'aimerais d'ailleurs revenir sur celle-ci... Pour faire simple : elle est extraordinaire et orchestrée de manière magistrale. Elle offre la sensation d'espace et d'infini à elle seule et se rapproche, grâce à ses instruments comme l'orgue, de celles de films comme Interstellar. Du grand art. Merci Stellaris.