Que vaut donc le dernier né des papas de la série "Atelier" ? Autant vous le dire tout de suite : le bilan est assez mitigé. Le jeu vous place dans la peau d'Arnice, puissante chasseuse de démons, qui va devoir protéger son amie de toujours, Lilysse, des monstres qui émergent la nuit depuis l'avènement du "Nightlord". La relation des deux amies, plus qu'ambigüe, sera au centre de l'histoire ou votre avatar féminin tentera d'éloigner sa dulcinée de son funeste destin sacrificiel, en vue d'apaiser les ténèbres et d'empêcher la nuit de devenir éternelle. Rien que ça. Ce pitch s'avère en vérité assez sommaire, sans réel fil rouge, et la relation entre les deux héroïnes tourne souvent court, avec des situations à l'eau de rose qui deviennent régulièrement niaises, voire embarrassantes.

Melting pot-pourri

Si l'étiquette Action RPG conviendrait bien au titre, ce dernier s'inspire de pas mal de choses déjà existantes pour proposer une synthèse plus ou moins réussie, avec quelques originalités. Sur une base de dungeon crawler en temps limité, vous dirigez Arnice à la façon d'un beat'em'all bas du front, avec uniquement trois techniques pour chacune des cinq armes que vous débloquerez au fil de la progression. Votre héroïne est assez faible, mais vous serez accompagné par quatre "servants" qu'il faudra looter et faire évoluer, un peu à la manière d'un Pokémon, et ce sont eux qui feront la majorité du travail.

S'ils sont assez autonomes, à vous de choisir le moment ou ils vont déclencher leur attaque ultime, et de bien choisir votre team pour que vos quatre sideckicks soient complémentaires et fassent le plus de dégâts possibles. Aussi, leur "élément" va définir à quelle transformation Arnice aura accès une fois la jauge de spécial remplie : C'est alors votre avatar qui va devenir une véritable machine de guerre l'espace d'un instant. L'entrainement, l'achat de nouveau stuff et la gestion des quêtes se fera via un traditionnel lobby. Et c'est dans ce HUB central qu'aura lieu la grande majorité de la narration du titre, avec des événements sous forme de visual novel . Ces derniers se déclenchent en parlant aux différents personnages, mais certains dialogues étant parfois découpés en deux, cela n'aide pas vraiment à la compréhension. D'autant plus que quelques missions ne sont pas forcément très bien expliquées...

La nuit des temps

Le système, s'il est assez agréable et grisant à jouer, montre vite ses limites, la faute à une difficulté trop peu présente, qui ne pointera le (petit) bout de son nez qu'en post game. En effet, j'ai littéralement roulé sur les six premiers boss, sans aucune session de farm, seul le 7e et final m'aura demandé quelques tentatives et fait office de premier vrai problème rencontré ! Comptez 20 heures pour arriver à ce stade. Les deux boss supplémentaires cachés, assez retors pour le coup, et certains défis corsés de l'arène dont un dernier combat plus que difficile vous demanderont une dizaine d'heure supplémentaires, et le platine pourra être obtenu en quarante heures, sauf si, comme moi, vous terminez l'arène sans obtenir votre trophée... Ces chiffres peuvent paraître faiblards au premier abord, pour un titre du genre qui nous habitue plutôt à la centaine d'heure, mais cet aspect ne m'a pas particulièrement gêné, le temps étant une denrée ayant tendance à se raréfier avec l'âge... A tout un chacun de relativiser cet aspect selon ses attentes.

Nous n'avons pour l'instant abordé que des points moyens dans ce test. Et ce n'est pas la partie technique qui va sauver le jeu, puisque le bilan est, vous l'aurez deviné, moyen. Si les modèles 3D sont très bien réalisés et très jolis sur PS4, ce n'est absolument pas le cas des décors, grossiers au possible et pourtant peu nombreux au final. Les animations ne sont pas non plus les meilleures en la matière et le jeu se paye aussi le luxe d'avoir quelques petites chutes de framerate qui traînent ici et là. Ce qui va véritablement sauver le titre, c'est sa direction artistique : le character design est original, le Fan Service léger et l'univers situé d'une Europe inspiration "steampunk" est sublimé par des thèmes musicaux plus qu'adaptés, allant de la mélodie mélancolique jouée au piano à des titres plus rock'n'roll et nerveux. Une vraie réussite sur ce point, qui pourrait séduire les amateurs du genre.