Republication de notre Test import du 23 février 2016.

Re-testée par nos soins, cette version française du jeu propose une traduction intégrale des textes en français, qui est de bonne facture. Le jeu ne propose pas de nouveaux contenus par rapport à la version japonaise testée à l'époque


Ci-dessous notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise PS4 fournie par notre partenaire nin-nin-game.com.



Dragon Quest Builders
prend place à Alefgard, monde dans lequel se sont déroulés les trois Dragon Quest originaux. En revanche, plutôt que de revivre l'histoire de cette trilogie, le jeu débute directement par la scène de fin et nous en propose un dénouement alternatif.

Avant son combat final contre le démoniaque Dragonlord, le héros refuse d'affronter ce dernier et accepte sa proposition de diriger la moitié du monde d'Alefgard. C'est évidemment un piège, et il est vaincu par ce dernier, qui prend le pouvoir sur l'intégralité du monde et le laisse à la merci des monstres. Les villages sont désertés par les humains, jusqu'au jour où le nouveau héros (ou la nouvelle héroïne, au choix) que vous incarnez apparaît en ces terres désolées avec le pouvoir de littéralement reconstruire le monde d'Alefgard.

Dès que l'on pose son premier bloc dans l'univers d'Alefgard, on prend conscience de l'incroyable étendue des possibilités offertes : en tant que héros, on a le pouvoir de recréer à sa manière le monde de Dragon Quest premier du nom !

Bob le Bricoleur à mi-temps

Dragon Quest Builders a souvent été comparé à Minecraft, mais à tort. En surface, on jurerait voir une réplique nippone du titre de Mojang sur console, avec des graphismes améliorés. Cependant, une fois le jeu lancé la réalité est toute autre : de base seul un mode histoire s'offre à nous. Les férus de Minercraft tenteront par tous les moyens de trouver un mode Libre, et ce sans succès. En faisant cela, le message de Square Enix est clair : "Ce jeu n'est pas une énième alternative à Minecraft !".

Alors que vous vous apprêtez à débuter la construction de votre premier village dans Alefgard, un NPC vous interpelle. Elle s'appelle Pirin et vous demande de réparer son logis. En héros bien éduqué, vous vous attelez à la tâche. Il suffit d'appuyer sur la touche carré pour frapper des blocs avec votre bâton, les ramasser en marchant dessus et boucher les trous de sa maison à l'aide de ces mêmes blocs avec la touche triangle. Il ne reste qu'à ajuster leur hauteur avec les gâchettes R1 et L1 et le tour est joué. Simple, mais on ne peut plus efficace. La quête terminée, cette charmante Pirin vous interpelle à nouveau, cette fois afin de créer des fournitures pour la maison que vous venez de réparer.

En accomplissant les quêtes de ce personnage, vous apprendrez au fur et à mesure à faire bon usage des matières premières et de l'équipement à votre disposition, tout en améliorant votre village. Les bâtiments et fournitures ajoutés octroient des points d'expérience à ce dernier et le font ainsi monter de niveau. En effet, contrairement aux jeux de rôle traditionnels, ce n'est pas votre héros qui évolue, mais bel et bien votre village. On retrouve là la volonté de Square Enix de renouveler le genre du "builder", en lui ajoutant une dimension RPG pour proposer une expérience rafraîchissante.

Le mode Histoire est ainsi divisé en quatre chapitres, avec autant de villages différents à reconstruire et encore plus de secrets et de zones à découvrir. On est amené à visiter un désert, un volcan, des donjons et plus encore, le tout au son des somptueuses mélodies de Koichi Sugiyama, compositeur historique de la série.

Dragon Quest Happy City Designer

Le rythme du jeu se veut très détendu, d'ailleurs il n'y a pas de bouton pour sprinter. On se balade tranquillement dans le monde d'Alefgard, que l'on façonne à notre image à chaque coup de marteau. Voir nos petits habitants nous acclamer à la réussite d'une quête nous met du baume au coeur et on se satisfait pleinement à contempler le résultat de nos efforts. En ce sens, le jeu partage presque plus de similitudes avec Animal Crossing qu'avec Minecraft.

Bien plus que des NPCs, les habitants du village jouent un rôle important dans l'immersion du joueur. À travers les quêtes proposées, ceux-ci partagent avec nous leur désir de vivre dans un monde en paix et leurs craintes face aux monstres qui rôdent autour du village, chacun avec sa personnalité propre. Le jour, ils vaquent à leurs occupations et créent quelques fournitures qu'ils partagent avec nous. Une fois la nuit tombée, certains dorment pendant que d'autres défendent le village contre des attaques de monstres. On se prend d'affection pour ces petits personnages, dont le style Chibi accentue chacune des émotions ; et c'est avec encore plus de détermination et de compassion qu'on accomplira les quêtes qu'ils nous proposent.

Un carré pour les gouverner tous

Afin de faire progresser l'histoire et d'améliorer vos compétences d'artisan, vous devrez accomplir les quêtes proposées par vos habitants. À défaut d'être originales, celles-ci ont le mérite d'être variées : fabrication d'objets spécifiques, escorte de NPCs, défense du village contre des monstres... le choix est là, mais le fun ne l'accompagne pas partout, encore moins lors des phases de combats.

Le monde d'Afelgard grouille de monstres iconiques qui feront le plaisir des amoureux de la saga Dragon Quest, plaisir qui s'estompera très rapidement après avoir tué votre douzième ennemi en appuyant sur l'unique touche pour attaquer : carré. Les alternatives pour diversifier les combats ne sont malheureusement que trop peu nombreuses.

À chaque combat imposé je ne pouvais que souhaiter que celui-ci se termine rapidement. Fort heureusement, les monstres, comme conscients de l'utilité toute relative de leur présence, tombent vite sous le joug de notre attaque unique. Seuls les combats contre les boss de fin de chapitre proposent un challenge légèrement plus intéressant, mais ces derniers étant au nombre de quatre, on ne comptera pas dessus pour étancher notre soif d'action.

Aux rares critiques que l'on fera à Dragon Quest Builders, on ajoutera une caméra plus que capricieuse dans les espaces étroits. Il n'y a malheureusement pas de vue à la première personne, et il est donc particulièrement difficile de se repérer lorsqu'on tente de creuser un tunnel par exemple. Mais face à toutes les qualités de ce titre, on lui pardonnera de bon coeur.

À un c'est (moins) bien

Le mode de construction libre se débloque en terminant le premier chapitre du jeu. Celui-ci permet de laisser libre cours à son imagination sans craindre l'assaut de monstres. En revanche, il faudra tout de même récupérer vos ressources pour crafter en toute liberté. Des zones accessibles via un portail vous permettront de récupérer les denrées les plus rares dont vous auriez besoin. Vous aurez également accès à une arène de combat dont l'intérêt est encore à démontrer...

Si vous pensiez pouvoir jouer avec des amis ou même des inconnus, oubliez ! Ni offline, ni online, il est impossible de jouer avec un ami ou un inconnu. De plus, il n'est même pas possible de partager son monde avec d'autres joueurs. C'est là où le bât blesse... Il est difficile d'excuser ou de comprendre les raisons qui ont poussé Square Enix à prendre de telles décisions. Le succès de Minecraft n'est pas uniquement basé sur le fait de pouvoir construire, mais aussi et surtout sur celui de pouvoir partager des créations souvent loufoques, parfois étranges, mais toujours divertissantes au sein de la communauté. Ici, Dragon Quest Builders ne permet de partager qu'une infime parcelle de terrain avec le reste du monde, en utilisant qui plus est un système de partage se basant sur celui des famueux "codes amis" de Nintendo (les chiffres sont remplacés ici par des kanas).

Bref, les crafters solitaires trouveront peut-être leur bonheur dans ce mode de construction libre, les autres préféreront se concentrer sur les quarante heures de jeu particulièrement plaisantes que propose le mode histoire, surtout si l'on est fan de la série.