Nous ne serons pas tous égaux en émotions devant ce Rare Replay. Votre appréciation de cette compilation regroupant 30 jeux du fameux développeur, passé de l'indépendance aux girons successifs de Nintendo puis de Microsoft il y a quelques années, dépendra évidemment de votre expérience passée et de votre amour pour ces différents titres... cela va de soi. Mais une chose est sûre : ce qui a été fait ici l'a été avec amour et application.

Petit théâtre de grands titres

Le premier contact avec Rare Replay - outre les très longues installations du jeu de base contenant les vieux titres + celles de chaque jeu plus récent traitée à part - est en effet des plus agréables. L'interface est aussi claire qu'accueillante et vous propose chacun des 30 jeux dans un habillage de type théâtre rétro, avec la possibilité de classer tout ce petit monde par titre ou par date de sortie. Le lancement de chaque jeu est assez rapide, les plus vieux bénéficiant d'illustrations autour de leur antique ratio 4/3 pour couvrir tout l'espace de votre écran moderne... avec toutefois la possibilité d'appliquer un filtre bombant les coins et délavant les couleurs pour obtenir un effet écran cathodique ! Sympa... Mais ce qu'il est encore plus reste la possibilité d'utiliser un bouton à tout moment pour "rembobiner" vos séquences de jeu, ou encore d'activer les vies infinies et de profiter de sauvegardes automatiques... Eh oui, les jeux d'antan étaient souvent hyper difficiles, bien trop en tout cas pour nos petits nerfs de 2015 !

Lancer une première fois chaque jeu puis réussir certaines "prouesses" vous permettra à chaque fois d'obtenir un nouveau tampon sur vos billets de théâtre, qui vous serviront à débloquer de nombreux bonus sous forme de reportages vidéo. Ces derniers raviront vraiment tous les amoureux de Rare en particulier, mais aussi de l'histoire du jeu vidéo en général, avec une foultitude d'anecdotes et de récits intéressants, par exemple sur la création de Banjo & Kazooie ou encore sur ce qu'aurait pu être Kameo 2.

Intérêts relatifs et absents de marque

Mais que valent vraiment tous ces jeux, dont la plupart sont très vieux, aujourd'hui ? Y rejoue-t-on avec plaisir ? Très honnêtement, il y a quand même pas mal de vieilleries que vous ne lancerez qu'une fois ou deux par curiosité avant de les laisser lâchement tomber, tant ils accusent le coup des années et tant l'intérêt d'y jouer aujourd'hui est limité à la plus pure (re)découverte. Rare a tout de même eu la bonne idée d'ajouter tout un tas de "défis", qui permettent d'y jouer en mode "zapping", sur de très courts challenges, pour débloquer encore plus de tampons et donc plus de récompenses. Pas bête du tout.

Mais pour verser désormais un peu plus dans le positif, à côté de ces reliques peu reluisantes aujourd'hui se trouvent d'immenses hits en pagaille qui méritent largement votre intérêt, et notamment toute la période Nintendo 64 évidemment. On pense bien sûr à Banjo Kazooie / Tooie, à Perfect Dark ou encore l'immense Conker's Bad Furday. Ces titres se voient en plus émulés et "lissés" avec soin, ce qui permet de s'éviter des envies de vomir devant les textures baveuses des versions N64 d'antan.La saga Banjo se voit en plus complète avec l'épisode 360, tout comme Viva Piñata ou encore Perfect Dark.

Au final, ça fait quand même un gros paquet de très bons titres compilés avec soin dans un jeu proposé à bas prix. Cela dit, on ne peut s'empêcher de regretter quelques absences, et pas des moindres... Ce grand historique de la saga Rare "oublie" en effet sa véritable pièce maîtresse, je veux bien sûr parler de GoldenEye. Quel dommage... Et ce n'est pas le seul à manquer à l'appel d'une telle compilation : outre le logiquement absent Donkey Kong Country, on se retrouve en effet avec Killer Instinct Gold plutôt qu'avec la version Arcade, le remake de Conker sur 360 ajoutant un mode multi rigolo étant lui aussi aux abonnés absents, malheureusement. Rare Replay est globalement une telle réussite dans sa proposition de revisiter le large catalogue d'un développeur culte que la pilule passe difficilement... mais l'avenir nous réserve peut-être des surprises malgré tout !