Concernant le contexte historique, la grande campagne nous emmène en 395 après Djeezeuss Chraïste, soit vers la fin du IVème siècle. Théodose I fut le dernier empereur unifié jusqu'à sa mort. La même année, l'empire est scindé en deux, avec d'un côté l'empire occidental dont Rome est la capitale, et de l'autre l'Empire oriental régi depuis Constantinople.

Je te mettrai à genoux, Arthur de Bretagne !

La décadence de l'Empire s'amorce avec l'arrivée de nouvelles menaces émanant de tribus barbares comme les terribles Huns, saccageant tout et semant mort et détresse sur leur passage. Comme dans tout Total War, vous choisissez votre faction pour coloniser le monde et y imposer les couleurs de votre tribu, tout en ammenant destruction et désolation sur votre chemin. Le jeu vous propose ainsi de vous engager dans le mode campagne, qui affiche au menu :

  • "Prologue" (permet de se faire la main sur le mode campagne et les nouveautés du titre).
  • "Grande campagne" (donne l'occasion de choisir une faction et lancer la campagne).
  • "Campagne multijoueur" (comme la "Grande campagne" mais entre amis).

Sinon, vous pouvez également choisir de vous lancer directement dans le mode bataille, qui propose pour sa part :

  • "Historiques" (permet de rejouer les plus grandes batailles de cette période).
  • "Personnalisés" (vous pouvez déterminer votre adversaire et votre lieu de combat).
  • "Bataille multijoueur" (je pense que je n'ai pas besoin de vous faire un dessin).
  • "Bataille rapide" (recherche une partie multijoueur pour vous : "je s'occupe de tout, tu s'occupes de rien !").

En tant que joueur invétéré de la série, je me suis lancé dans le prologue du jeu pour découvrir les nouveautés... Il se découpe en deux parties et permet ainsi de prendre en main les combats, puis les nouveautés liées aux sièges, avec notamment la possibilité de planter divers pièges comme des barricades ou des pieux, permettant ainsi de ralentir l'ennemi pour en venir à bout à l'usure. Le prologue vous donnera également l'occasion de comprendre la menace des Huns, ou encore les remaniements du système de jeu.

Ne pas se planter de faction

Pas la peine de s'éterniser sur le gameplay d'Attila, sa moelle épinière reste identique à celle de Total War : Rome II (industrie, gestion de l'armée, taxes, gestion de la population...), tout comme la stratégie et les batailles (gestion de l'armée, stabilisation militaire et culturelle, contrôle des troupes, gestion des compétences, placement).

Tout d'abord, sachez que le personnage d'Attila n'est pas encore né au début de la campagne. L'illustre Hun ne voit en effet le jour qu'en 406 après Jésus Christ, et il ne déchaînera les enfers qu'une vingtaine de tours après le début du jeu... si vous survivez jusque-là. Commencer par jouer l'Empire Romain d'Occident n'est d'ailleurs pas la meilleure idée du monde, sauf si vous êtes un habitué de la série... Vous débutez avec un territoire gigantesque et il faudra assurer sur plusieurs tableaux : les menaces barbares, une crise économique (maintien de la population et de l'armée), la gestion des villes... Sachez que personne ne vous aimera, et que le challenge résidera dans votre capacité à maintenir vos finances et à contenir vos frontières.

Si vous êtes un néophyte, il est donc préférable de commencer avec un autre Empire, plus stable et plus petit, comme par exemple avec les nouvelles factions que sont les Huns, ou encore les (Jean-Claude) Vandales. Pour vous faire une idée, voici les factions disponibles au début de campagne :

  • Royaumes barbares : Francs ou Saxons.
  • Grands migrateurs : Ostrogoths, Alains, Vandales ou Wisigoths.
  • Nomades : Huns.
  • Romain : Orient ou Occident.
  • Orientaux : Sassanide.

Lorsqu'on choisit une des factions migrantes, on débute le jeu sans territoire, mais avec des hordes à disposition, et donc une réserve militaire assez conséquente. Vous pourrez tout de même vous sédentariser durant quelques tours, histoire de développer votre économie tout en faisant évoluer vos garnisons. Vous n'aurez pas forcément besoin de vous installer sur un territoire vierge, vous pourrez simplement piller et mettre à mal les royaumes voisins, détruire leurs villes (cela fera disparaître la localité durant un quelques tours, mais elle pourra ensuite renaître de ses cendres en échange d'une somme conséquente).

Cela dit, quand vous jouez ce genre de factions, ce n'est pas pour vous installer sur un point fixe, même si c'est possible (hormis avec les Huns). Entretenir les villes vous coûtera cher, mais il sera toujours possible d'abandonner vos terres pour vous relancer dans votre statut initial de migrateur ou de nomade. Une chose que les peuples sédentaires ne peuvent pas se permettre.

Huns pour tous, tous pour Huns

Même s'il reste similaire sur de nombreux points à Rome II, ce stand-alone amène tout de même avec lui son lot de nouveautés. Tout d'abord du côté politique, avec la diplomatie et son interface revue et corrigée pour offrir un peu plus de clarté et de confort... sans non plus bouleverser les fondamentaux établis par ses prédécesseurs.

L'arbre généalogique fait son retour également, permettant ainsi de voir tous les membres de la famille en un clin d'oeil, et de gérer leur carrière. Notons d'ailleurs qu'il est possible de sceller des alliances en proposant un mariage entre une de nos filles et le chef d'une autre faction. Cette gestion permet aussi de repérer les personnes libres pour des postes de gouverneur sur des territoires vacants, et ainsi rédiger des édits permettant notamment d'apaiser l'ordre public. Un coin idéal également pour choisir vos futurs généraux et lever vos futures armées. Le système est plutôt bien pensé et très ergonomique. L'arbre technologique, pour sa part, est désormais plus lisible, distinguant en permanence la partie militaire de la partie civile, cette dernière vous demandant parfois de lâcher quelques pièces en plus de quelques tours.

Concernant les villes enfin, il est possible de les rayer de la carte en les pillant ou en les abandonnant. Pour ma part, lors de ma partie avec l'Empire Romain d'Occident, j'ai dû raser des villes pour à la fois récupérer de l'argent, mais aussi pour ne céder aucune terre aux ennemis qui devront forcément payer une forte somme s'ils veulent rebâtir la cité.

La moitié de l'or, tout de suite, ou tout va brûler !

L'une des grandes caractéristiques des Total War réside dans les combats, ces derniers ne changent pas fondamentalement de ceux de Rome II, mais certains ajouts sont présents comme la présence de civils sur le champ de bataille, fuyant les combats... même si pour ma part j'ai à peine remarqué leur présence. En tout cas ces derniers ne prennent jamais part au combat, contrairement à ce qu'en avait dit les développeurs. Dommage.

Le feu est désormais une ressource à prendre en compte dans l'équation des batailles. En effet, celui-ci pourra se propager au cours de la partie et ainsi tuer vos assaillants ou encore dérouter vos unités. Vous pouvez demander à vos archers de lancer des flèches enflammées pour déclencher l'apocalypse. Toutefois, je trouve que certaines commandes comme le choix des flèches ne sont pas du tout ergonomiques, et cachées dans des sous-menus.

D'ailleurs, comme mentionné plus haut, les sièges ont été revus avec la possibilité de poser divers pièges ou barricades. Cela gardera vos ennemis éloignés, à bonne distance de vos archers. L'IA a été revue à la hausse aussi bien sur le plan défensif qu'offensif. Celle-ci gère d'ailleurs mieux la venue de renforts, qui n'hésiteront pas à vous prendre à revers lors de certaines bataille.

Et l'optimisation ?

Comme son aîné, Attila n'est pas bien optimisé, même sur une grosse configuration. Malgré tout, le spectacle est tout de même au rendez-vous, notamment lors des batailles avec de nombreuses unités qui s'entre-tuent et dont les cadavres restent au sol, offrant un morbide spectacle. Ajoutons à cela la propagation du feu, vraiment très impressionnante durant les batailles.

Pour ceux d'entre vous n'aimant pas la longueur interminable des calculs de l'IA entre deux tours, ce problème est toujours présent... mais comme d'habitude on s'y adapte rapidement. Les configurations plus modestes enfin pourront faire tourner le titre moyennant quelques réglages, malgré une carte stratégique qui deviendra... moche, tout simplement.

Je suis venu, j'ai vu, j'ai conclu

Techniquement au-dessus de son grand frère, Attila s'en tire globalement très bien avec ses retouches ici et là, aussi bien au niveau de la gestion, avec le retour de l'arbre généalogique, qu'au niveau des petites retouches sur l'IA, ou encore grâce à l'arrivée de nouvelles factions. Comme tout bon Total War, il est préférable de choisir le mode "Difficile", si ce n'est avec l'Empire Romain et sa campagne bien corsée (même en "Normal" d'ailleurs). Pour les néophytes n'ayant jamais touché à un opus de la série, Attila pourra être une bonne entrée en matière en tout cas.

Si les nouveautés ne sont pas fondamentalement bouleversantes, les équipes de The Creative Assembly livrent ici une très bonne expérience. L'arrière-goût laissé par le manque de changements majeurs, hormis l'arrivée des peuples nomades et les retouches sur l'interface, peut se laisser oublier tant Total War : Attila reste malgré tout un bon cru.