Nous n'allons pas revenir ici sur l'essence du jeu, son histoire, ses protagonistes ou ses spécificités. Non, nous nous focaliserons purement et simplement sur ce qu'apporte ou pas cette mouture. Si toutefois vous avez besoin d'une piqûre de rappel, je vous invite à (re)lire le test des autres versions. Le premier contact avec le titre est sans appel. Un véritable choc... et pas dans le bon sens du terme ! Si Watch_Dogs avait au final déçu graphiquement par rapport à ce qui avait été montré en 2012 (ce coup de Trafalgar me restera à jamais en travers de la gorge !), il n'en restait pas moins tout à fait correct. Que ce soit sur PC, Xbox One ou PS4, Chicago bénéficiait d'une réalisation carrée et offrait un monde ouvert suffisamment cohérent pour que l'on prenne du plaisir à suivre les péripéties - pas toujours palpitantes certes - d'Aiden Pearce. Entre le nombre de PNJ à l'écran, au comportement vivant, réactif et crédible, et la diversité des décors rendant l'open world carrément immersif, Watch_Dogs proposait une vraie signature visuelle. Le constat était déjà moins glorieux sur 360 ou PS3 : entre la pauvreté des textures et un aliasing qui pique, entre un framerate poussif et des problèmes d'affichage handicapants, le jeu avait pris cher. Très cher. Et les joueurs que nous sommes avions eu mal. Très mal. C'est malheureusement sur ce squelette "Old Gen" qu'est basée (pour ne pas dire copiée-collée...) cette version Wii U. De quoi alimenter le #DébatGameblog récent (la Wii U est-elle Next Gen ?). Au vu du résultat là, pas vraiment...

Gamepad & Watch... & Cry

Après avoir longuement pleuré des larmes de sang à taper la conversation avec des PNJ modélisés comme des Sims, après avoir subi la représentation catastrophique de la pluie (acide la pluie, acide... pour nos globes oculaires comme pour notre écran Full HD 3D 4K 5 étoiles !), le popping grossier ou encore le frame rate en chute libre lorsqu'on se balade en caisse, je décide 1) de me racheter des yeux et 2) de m'y essayer sur Gamepad (en temps normal, il sert à consulter la carte du jeu, à fixer des parcours et objectifs)... Miracle, ça passe mieux. Le titre n'est pas forcément beaucoup plus fluide, et le manque de visibilité sur certains affichages, notamment les points interactifs, se fait toujours ressentir, mais le fait qu'il soit plus fin dans l'ensemble sur ce petit écran offre une expérience un poil plus agréable. En tout cas, moins désagréable. Pour autant, cela ne gomme nullement d'autres problèmes rédhibitoires. Diriger la caméra, viser et conduire se révèlent par exemple traumatisants pour notre santé mentale. La faute à un mauvais calibrage des sticks analogiques. En résulte un manque flagrant de précision dans les contrôles. Il y a de quoi péter les plombs, quand on sait en plus qu'il faut se farcir un temps de chargement assez lent en cas d'échec... Ce genre d'écueils vient compléter la déjà trop longue liste d'approximations dont est affublé ce portage et finit par totalement plomber l'aventure.

Il aura fallu 6 mois à Ubisoft pour nous lâcher ses chiens de garde sur la console de Nintendo. Pour un tel décalage, et sur une telle machine, nous étions en droit d'espérer que l'éditeur montre les crocs et nous livre un traitement plus percutant que sur nos vieilles consoles Old Gen. Mais entre un enrobage honteux et des problèmes de précision d'ordre général, ce ne sera définitivement pas le cas à l'arrivée. Pour une machine de 8ème génération (coucou Julien), ça fait quand même bien tâche !