L'avantage quand on teste un titre aussi similaire à son aîné, c'est qu'on peut élaguer le blabla à la tronçonneuse. Lisez donc le test du 1 et ma preview du multi du 2. Voilà, les bases sont posées. On va pouvoir parler des nouveautés. Et broder autour, sinon le test va être très (trop) court.

L'agence tout risque

On retrouve exactement dans cet épisode le même gameplay que dans l'opus précédent. Personnellement, ça me ravit : je suis très friand de ce genre de shoot "tactique" facile d'accès. La gestion de l'équipe reste parfois frustrante avec l'impossibilité de séparer les actions de vos 2 coéquipiers, mais c'est le prix à payer pour aller chatouiller une audience "grand public". Le scénario est relativement bien ficelé et la campagne solo procurera aux amateurs de plaisirs solitaires toutes les sensations indispensables pour avoir le sourire aux lèvres. On avance lentement, on descend ses ennemis un par un, on scrute les maps anxieusement à la recherche de cachettes pour ces fourbes de terroristes. Classique, mais efficace. Les descentes en rappel la tête en bas sont toujours là, les entrées fracassantes à coup de grenade aussi. Jusqu'ici, tout va bien.

Évolutions timides

L'avantage de ce développement sur les bases de la technologie du 1, c'est qu'une grande partie du temps de travail a été consacré aux maps et à optimiser l'existant (meilleur fluidité sur PS3 par exemple). Les cartes sont grandes, variées, avec une multitude de passages dans certaines. Ça reste parfois texturé un peu à la truelle ou illisible à cause de la tonne de néons / lumières de casino par exemple. Le plus gros problème reste une grosse impression de "déjà joué" pour ceux qui ont usé Vegas, premier du nom. Pouvoir tirer à travers certaines surfaces ne change pas la donne, tout comme pouvoir sprinter pendant 5 secondes le temps de changer de couverture. C'est plus du "ha tiens, on avait oublié ça dans le premier" que de l'évolution de gameplay pure et dure. Ne faisons pas la fine bouche, c'est tout de même bon à prendre. Mais n'attendez pas de révolution !

L'expérience, il n'y a que ça de vrai

Vegas 1 et CoD 4 ont popularisé le concept de points d'expérience dans un shooter. Ils permettent de débloquer armes et tenues. De ce côté là, Vegas 2 va un peu plus loin avec le ACES (Advanced Combat Enhancement and Specialization), un acronyme qui sonne bien pour définir des points d'XP qui s'adaptent à votre style de jeu. Tout ce que vous débloquez en solo avec ça est utilisable en multi. Les différentes catégories ont 20 niveaux de friandises à aller chercher. De quoi occuper ceux qui aiment terminer un jeu à 100%.

Multi, mon ami

Le coeur de la durée de vie de ce genre de titre est toujours le mode online. C'est évidemment le cas ici, mais cette fois le moteur 3D est le même qu'en solo, pas comme dans le premier opus. On peut se fritter à 16 dans différents modes, mais le gros problème concerne le coopératif. On peut avancer dans l'histoire avec un pote, qui peut rejoindre et quitter la partie quand bon lui semble. Super ! Mais impossible de jouer à 4 cette fois... Pas super ! Moins on est de fous et moins on rit, tout le monde sait ça. A deux, c'est même relativement limité. Surtout que le deuxième joueur se sent vraiment comme une pièce rapportée : seul le leader dirige les 2 équipiers "classiques" de l'histoire. L'autre se retrouve souvent à attendre dans un coin qu'on lui dise quoi faire. Mouais...

Finitions baveuses

Testé sur PS3, Vegas 2 montre aussi quelques bugs récurrents, particulièrement dans sa version française. Sons de mitrailleuse qui se bloquent en boucle (très pénible), voix de votre interlocuteur de briefing absente dans certaines missions (et bien présentes si on règle sa console sur langue anglaise pour avoir le jeu en VO) sont les deux plus gros problèmes. Ça sent le patch à plein nez, malgré celui qui s'installe quand on lance le jeu pour la première fois... Quant à l'intelligence artificielle, elle est toujours aussi psychotique : parfois brillante, elle est aussi capable de faire avancer les terros comme des crétins ou de laisser vos gars se faire canarder. Le pire étant de voir un des deux équipiers rester comme un con sous le feu ennemi parce que la couverture désignée n'est pas assez grande pour deux. Se mettre derrière le pilier ne lui viendra pas à "l'esprit". Non. Il veut rester à côté. Et crever comme un débile. Bien fait !

On rempile ?

Ubi a appliqué la vieille règle du "le mieux est l'ennemi du bien" à 110% sur ce titre. Les fans seront donc contents, mais 18 mois après son arrivée sur Xbox 360 et seulement 8 pour les possesseurs de PS3, Vegas 2 manque un peu de peps pour faire réellement vibrer le gamer "ordinaire". Il n'en reste pas moins un excellent jeu, solide dans ses concepts et très agréable à jouer. Mais si vous étiez déjà un peu las du premier, attendez-vous à être vite blasé.

N.B. : Les versions étant très similaires, les tests le sont également. Les quelques bugs notés sont spécifiques à la version PS3, comme précisés dans le texte.