Contrairement à ce que les captures d'écran peuvent parfois laisser penser, Orborun n'est pas vraiment un puzzle-game. Ce n'est pas non plus un jeu de stratégie, ni un FPS, ni même un simulateur d'engins de chantiers Polonais. Non, si je devais décrire Orborun, je dirais qu'il s'agit plutôt d'une sorte de Sonic sous acide, où le but du jeu consiste à diriger un robot qui se roule en boule et qui dévale à cent à l'heure des toboggans de verre (mais qui les a construits ? Pourquoi ? Avec quel argent ?).

Pierre qui roule

Au cours de cette fuite en avant déraisonnée, il faut essayer de ramasser un maximum de bonus, tout en évitant les pièges traditionnels (trous, obstacles, malus) et leurs variantes sadiques que les développeurs nous distillent à chaque niveau. Certains obstacles sont par exemple à double tranchant, à l'image de ces vitres bleues qu'il faut exploser en entrant dedans à toute vitesse pour soigner son High Score, mais qui vous font aussi dangereusement dévier de votre trajectoire à chaque collision. D'autres types de bonus nous propulsent plus haut ou plus vite, tandis qu'il faudra prendre soin d'esquiver les murs qui se mettent soudainement en travers de notre chemin, ou encore franchir des téléporteurs qui auront la sale manie de nous rendre fous en nous faisant tourner en bourrique. Les développeurs n'ont pas manqué d'imagination sur ce coup-là et même si les obstacles ne se renouvellent pas à l'infini, le tout se densifie et se complexifie assez vite pour offrir un challenge corsé.

La boulette

Le gameplay d'Orborun est donc grandement centré sur les réflexes et le doigté : une trajectoire loupée à un millimètre près et c'est généralement la descente aux enfers assurée. C'est d'ailleurs un peu le gros problème : la précision est ici un élément indispensable et le jeu est loin d'être irréprochable en la matière. Même avec une excellente manette, les approximations sont légion et on se demande si le gameplay n'a pas été davantage pensé pour les supports mobiles. Ça ne pourrit pas totalement l'expérience de jeu, mais ça plombe un peu l'ambiance.

Une coquille vide ?

Visuellement, Orborun est très quelconque et il ne sera pas nécessaire d'overcloker votre machine de guerre, ni même votre machine de paix. Les décors en fils de fer sont remplis de vide et les textures ou les polygones affichés sont d'une (trop) grande simplicité. Si vous êtes, comme moi, un amoureux de la technique et du hardware PC qui montre ses muscles, ce n'est pas cet aspect-là qui vous donnera du plaisir, sans parler de la direction artistique que je trouve vraiment quelconque et surannée.

Roulez jeunesse

Pour autant (®Julien Chièze), Orborun sait se montrer prenant et il est tout à fait recommandable pour qui souhaite se vider la tête 5 minutes après (pendant ?) le boulot. Les parties se succèdent à un rythme soutenu, on dévale les niveaux et puis on bute sur un passage idiot, on recommence trois fois, dix fois, vingt fois et on continue sa progression... en oubliant instantanément le niveau précédent. À noter la présence d'un petit mode multijoueur en écran partagé, sympathique mais pas transcendant.