Vous vous souvenez ce qu'on vous dit au début de chaque test d'un épisode ? Même tarif ici : vous y trouverez des spoilers. Et ça ne vous fera pas plaisir de tomber dessus. Vous voilà prévenus.

Il est costaud, notre Bigby. Le corps criblé de balles, l'avant-bras gauche cassé - remis en place d'une façon tout à fait adorable - et les fragments d'un projectile en argent à peine retirés de son flan, il ne pense qu'à une chose. Filer au frigo prendre la dernière bière. Le temps de digérer tout ce qui s'est déroulé durant le final de A Crooked Mile, il enfile sa chemise, commence à comprendre que la piste des "simples" meurtres de prostituées le mène vers quelque chose d'autrement plus grand et dangereux pour l'équilibre de la communauté dont il a la charge. Ce qui a tendance à l'énerver. Du coup, il clope.

Éteins ta clope

La cigarette - c'est mauvais pour la santé, ne vous y mettez pas, j'ai arrêté depuis cinq mois, non, ne me félicitez pas, c'était facile, le plus dur reste à venir, snirf...- va se révéler plus présente que jamais dans chacune des scènes traversées. A partager avec un témoin qui reste "les lèvres scellées" ou un vieil ennemi qu'on aurait presque envie d'étreindre, à écraser ou au contraire garder au bec en voyant un panneau d'interdiction, à allumer pour clore une scène : cette tige va, semble-t-il, avoir cette propriété calmante que les accros veulent bien lui prêter (même si, en réalité, c'est une saleté d'excitant). Voire vous aider à accepter quelques longueurs ou temps morts indispensables parfois pour une bonne compréhension et la création d'un minimum d'empathie. Malgré tout ce qu'il a traversé, l'ami Wolf paraît moins énervé, presque attentif aux avertissements du nouvel adjoint au maire. Du coup, même si nombre de connexions vont s'établir et que les aveux pleuvent, on sent une petite baisse de rythme. Voulue, cela va de soi. Mais on s'était assez bien habitué à l'idée de devoir réfléchir et agir sous pression, surtout quand l'interactivité s'avère, une fois de plus, assez faible.

Good Wolf, Big Bad Wolf

Il y a bien un peu d'action, toujours à base de QTE et avec son lot d'hémoglobine mais ce sont bien les dialogues, les rapprochements éphémères parfois touchants et la découverte de la situation dans son ensemble qui vont être au coeur de ce chapitre. Vos choix, bien entendu, avec deux chemins plus marqués : jouer selon les règles, ce qui plaira à quelqu'un dont le charme ne vous laisse pas insensible mais risque de décevoir des Fables attachés à leur passé, souhaitant se cacher peinards ou profondément dans la mouise, ou crier YOLO et faire régner le chaos pour débusquer ceux qui vous ont fait bobo précédemment. Parmi lesquels on retrouve un personnage fascinant, dont l'apparition furtive glace le sang et ferait presque oublier le(s) vilain(s) dont il convient de stopper des agissements trop longtemps passés sous le radar. De bon augure pour une conclusion qu'on n'en peut plus d'attendre, histoire de dissiper une bonne fois pour toutes cet épais nuage de fumée qui couvre une série toujours aussi épatante sur les plans de la mise en scène et de la narration.

Plus posé, cet épisode rappelle le pénultième de la première saison de The Walking Dead : moins palpitant mais nécessaire, par ses avancées, pour amorcer le dernier virage avant le dénouement. Le tout reste d'une qualité globale bien au-dessus de la moyenne, l'univers toujours aussi fascinant et il y a peu de chances qu'on finisse cette saison sans quelques surprises et moments poignants. À vérifier, on l'espère, très vite !