Si vous m'aviez pitché Daylight avant de son développement, je vous aurais dit "un jeu d'aventure horrifique aux niveaux générés aléatoirement ? Intéressant comme idée, je suis curieux de de voir ce que ça va donner"... Ce qui veut dire que je n'y crois pas trop, car je suis un peu faux cul sur les bords. Et pour Daylight, je crois bien que j'aurais eu raison (sans me vanter). Le jeu consiste à découvrir l'histoire, portion après portion. Certaines de ces portions ne vous demandent que d'avancer en déclenchant deux ou trois mécanismes, tout en lisant un maximum de notes et de journaux sur les événements locaux.

D'ailleurs, on finit par saturer d'accidents bizarres, de visions, de suicides, de morts en tous genres... OK, on a compris que l'endroit était maudit depuis un siècle au moins, pas la peine d'en rajouter. Vous jouez Sarah, une jeune femme balancée au milieu de cet asile fantastique, probablement par le vieux qui vous parle au téléphone, un docteur responsable des horreurs commise dans le coin... Oui, oui, j'ai bien fini le jeu, mais l'histoire, banale et confuse, m'est passée au dessus de la tête, j'avoue. Si seulement elle avait offert un peu plus d'explications... Mais non, elle tourne presque autant en rond que le level design aléatoire.

Court en cercle en agitant les bras

A vrai dire, il n'y a vraiment qu'une portion, dans la partie prison, où l'aspect procédural viendra vous frustrer au point de commencer à haïr le jeu. Pour toute la deuxième partie de ce titre assez court, la facilité prime. Entre l'agencement aléatoire et la mini-carte quasiment illisible, le but des développeurs est de vous perdre dans des couloirs et des pièces vides, tout en lâchant des spectres de type Slender à vos trousses (vous ne devez pas rester trop longtemps à côté). Le vôtre est de trouver la sortie, l'objet qui détruira la barrière magique qui la protège et, avant cela, les quelques bribes d'information importantes qui vous permettront de récupérer le dit objet. Il faut bien suivre l'ordre, sinon ça ne marche pas ! Le mieux restant de repérer le passage au niveau suivant avant de prendre l'objet, car après vous ne pourrez plus utiliser ni les bâtons fluorescents qui peuvent aider à ne pas vous perdre, ni les fusée éclairantes qui détruisent les spectres.

Lalalala j'entends rien !

Ce modus operandi se répétera plusieurs fois dans le jeu, avec les décors comme seule variante : l'hôpital, la prison, les égouts, la forêt... Chargés en effets de toutes sortes, et possédant un grain vraiment réussi, les graphismes proposent une bonne ambiance, même si les textures ne sont clairement pas à la hauteur du moteur Unreal Engine 4 utilisé. Attention à votre config tout de même : sur PC, quelques passages font sacrément chuter le framerate. Heureusement, pas lors de confrontation avec les spectres ! Si ces derniers vous feront sursauter de temps en temps, il arrive que le jeu se décide à vous buter en multipliant leurs apparitions, les rendant plus agaçants qu'effrayants. Au final, l'ambiance est surtout portée par l'excellente bande son (même si elle se répète un peu aussi...).

Malgré son côté procédural, j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi on voudrait rejouer à Daylight une fois fini, sauf pour essayer de piger quoi que ce soit à son scénario terne et légèrement prétentieux. Du coup, Zombis Studio aurait mieux fait de nous concocter un level design dévoué à nous foutre la trouille, hébergeant des mécanismes de gameplay plus variés. Il est vrai que l'ambiance et les quelques bonnes frayeurs disponibles dans Daylight ne coûtent pas trop cher : 15 euros environ sur Steam et sur PS4, mais pour 2h de jeu...