Chose étonnante, ce DLC (auquel on accède, après téléchargement, via le menu "pause" du jeu) porte le même nom que le chapitre dans lequel le fameux retournement de situation inattendu se manifeste. Un aveu que cette partie dédiée à celui qui fut Trevor Belmont aurait pu se retrouver dans la version finale du jeu commercialisé fin février, avec un découpage de la trame façon Mirror of Fate ? Qui sait. Quoiqu'il en soit, c'est une péripétie inédite, dans la peau décrépie d'un autre vampire, qui va nous amener à retourner au château du "Dragon" - et juste ce lieu, ce qui n'empêche pas de belles variations d'ambiances - peu avant son réveil dans le monde contemporain.

Mon fils, ma bataille

Qui dit nouveau protagoniste dit nouvelle façon de jouer. Enfin, normalement. Bon, OK, c'est totalement vrai, ici. Si Alucard se meut comme papa, il n'en reste pas moins porté sur le maniement exclusif de l'épée (en l'occurence la Crissaegrim, du nom d'une arme cheatée de Symphony of the Night), avec possibilité de l'enchanter pour regagner de l'énergie ou frapper plus fort. Oui, façon Épée du Vide et Griffes du Chaos de Dracula. Sa panoplie de coups, extensible avec l'expérience, diffère surtout visuellement, les combos exigeant les mêmes manipulations de touches d'attaque directe ou de zone. Et en combat, face aux quelques ennemis proposés, dont un boss final pas ultra simple, ces techniques combinées à une bonne maîtrise de la garde et de l'esquive, comme toujours indispensable, vont se révéler vitales. Sans parler de pouvoirs vampiriques qui vous fileront un petit coup de main au moment où un peu de réflexion sera requise. En pleine escarmouche, oui. Même s'ils sont surtout là pour l'exploration.

Fallait pas qu'elle s'en ail(le)

Parce qu'il ne faut pas croire, les trois zones de la bâtisse que vous aller arpenter ont des pièges et des secrets à vous proposer. Et des mécanismes auxquels vous pouvez répondre en usant de facultés très spéciales. Vous pouvez d'abord vous téléporter vers des points d'accroche sous forme de nuée de chauve-souris. De quoi gagner un certain temps et faciliter un peu d'escalade. La forme de loup spectral permet de sauter des distances plus longues, de passer au travers de grilles et de réapparaître comme une fleur là où notre course s'achève. Mais attention : pendant la projection, Alucard est exposé. Enfin, il est permis de manipuler le temps. Fixez un objet. S'il est détruit, il va se recomposer sous vos yeux pour une durée limitée. La bonne nouvelle, c'est que la progression, un peu dirigiste, profite totalement de ces facultés. Les casse-têtes sont nombreux. Plus que dans le jeu d'origine, c'est dire. Et ils équilibrent très convenablement le rythme global, toujours soutenu par une réalisation excellente, des sons à tomber et quelques cinématiques pas affreuses... Mais qui ne révèlent pas tant que ça, se contentant juste d'apporter avec un peu d'astuce du contenu concernant les derniers instants du deuxième Lords of Shadow. A quand l'épilogue ?

Je ne peux m'empêcher de penser que ce contenu avait sa place sur la galette. Qu'il aurait rendu Lords of Shadow 2 plus acceptable aux yeux de certains. Mais voilà, il s'agit d'un DLC. Et d'un bon, qui plus est. Du genre pas trop cher et capable de vous divertir aussi bien par des bastons bien calibrées, que par de la plateforme pas trop simplistes et un flot d'énigmes sympathiques, qui manquent cruellement au jeu qu'il complète.