Tout commence par trois petits carrés blancs sur un fond noir, annonce du boot très professionnel de Rambo : The Video Game, suivi par deux logos de sociétés tout à fait anonymes (Reef Entertainment, du pur nanar et Teyon, studio polonais seulement coupable des versions PS3 et PC visiblement) et d'un écran-titre à l'allure next-gen dans lequel les développeurs ont visiblement investi tous leurs efforts (je table sur 11 mois de travail pour cet écran, 1 mois max pour le reste du jeu). Le rideau rouge est ici végétal, c'est la jungle, certainement vietnamienne, comme celle dans laquelle va nous plonger la première mission de Rambo, ce grand spectacle... comique.

Emotion Angine

Mais avant cela, une cinématique utilisant le moteur du jeu s'ouvre sur le recueillement face à la tombe de John Rambo, au dessus de laquelle flotte de larges drapeaux américains, des dizaines de militaires honorant le héros qui, pour survivre à la guerre est devenu la guerre. Ici aussi l'hommage est ailleurs : tous les personnages présents possèdent des visages similaires à ceux que l'on pouvait voir dans... GoldenEye. Sur Nintendo 64. En 1997. Il y a 17 ans. Bien sûr, cette toute première cinématique se révélant tellement dramatique, le moteur du jeu lui-même semble ému, ramant à gros lags. La surpuissance de Rambo : The Video Game à ce moment là, c'est qu'on n'y a pas encore joué et pourtant il y a déjà tant à dire sur les dix premières secondes de l'intro ! C'est alors qu'un soldat prend la parole pour un nouveau moment de grâce : les dialogues sont enregistrés dans une qualité dégueulasse ET en mono. Relisez moi bien : nous sommes en 2014, sur PlayStation 3, et les dialogues de ce jeu ne sont pas en stéréo. Ah, et si vous pensiez aussi que ce Rambo était un FPS, détrompez-vous. Oui, Rambo prouve que le jeu vidéo peut encore surprendre !

Virtua Crotte

Rambo : The Video Game est un rail shooter, vous savez, du même genre que Virtua Cop 2, un genre très populaire dans les belles années de l'arcade et des pistolets roses et bleus à la maison. D'ailleurs, Rambo se joue aussi au PlayStation Move. A la manette, peu de boutons sont donc à utiliser, ce qui ne rendra pas le jeu plus facile pour autant, même dans le mode de difficulté le plus bas. Avec R2, on tire, avec le stick droit, on dirige comme on peut son viseur (doté certainement d'une IA qui lui est propre et lui indique d'aller en général se caler dans le coin supérieur droit de l'écran, jamais de se recentrer), avec le stick gauche on se planque derrière une caisse ou un mur (quand c'est autorisé), avec rond on balance une grenade (les rares fois où on en a), la croix servant à activer une "rage" hilarante, où tout devient plus mou, les voix plus graves, la vision aussi voilée que quand on souffre d'une cataracte, et avec carré enfin, on recharge. Mais attention : certainement pensé pour les superplayers, Rambo propose une mécanique de rechargement inédite. A chaque rechargement (qui dure une plombe pendant qu'on se prend du plomb), et sachant que le nombre de munitions n'est pas indiqué à l'écran, un petit cercle apparaît et il faut appuyer au bon moment, au risque d'enrayer son arme ou au contraire de doubler ses munitions. Mais comme de toute façon le maniement de l'arme donne l'impression que le jeu se déroule sous l'eau (j'ai augmenté la sensibilité du curseur de 90%, je pense que c'est dans les options pour faire joli, ça n'a rien changé, il faut plusieurs secondes pour aller d'un bout à l'autre de l'écran !), ça ne change pas grand chose. Et sans auto-heal, vous mourrez encore, encore et encore, même dans le mode de difficulté le moins élevé, tué sans cesse par des Vietkongs à chapeaux chinois qui, en plus d'être des clones, n'ont absolument rien d'asiatique puisque leur visage est celui d'un de ces militaires américains que l'on voyait dans l'intro du jeu. Un peu comme dans le niveau tout en QTE qui suit, et avant l'Afghanistan où vous aurez déjà tué des milliers de bonshommes modélisés comme dans les années 2000. Allez Rambo, on remballe.