Bon ok, je prends un petit raccourci en limitant Endless Ocean à un florilège de poissons rouges. Il n'y a pas que des poissons rouges qui vivotent dans cet aquarium géant, appelé également "océan" dans le jeu, il y a aussi des raies Manta (attention !), des étoiles de mer (ouais !) des dauphins (trop cute !), des barrières de corail (rooohh !) et de l'eau. Beaucoup d'eau. Découvrir la faune et la flore, dresser un inventaire des espèces sous-marines, c'est à peu près tout ce qu'il y aura à faire, même si les expéditions sont ponctuées de mini-missions ordonnées depuis "le continent" via votre PDA. Les objectifs se suivent et se ressemblent, avec à chaque fois peu d'intérêt : trouver telle espèce par-ci, cartographier un fond marin par-là...

Bienvenue à Manaurai

Manaurai, c'est l'archipel paradisiaque dans lequel votre bateau est ancré. Un endroit très carte postale, exotico-tropical, avec des plages de sable blanc et une eau turquoise (NdRaHaN : et les bikinis ?). Votre mission consistera à plonger encore et toujours au milieu de nulle part, en bon amoureux de la nature perdu au bout du monde... mais vous n'êtes pas seul : une charmante personne vous accompagne, c'est votre "tutorial". Cette femme en mini short (NdRaHaN : 'mieux que rien), qui vous apprend tout, ne cesse de vous tendre des perches... Je cite : "nous sommes ici pour nous prélasser, pour profiter de l'endroit, il n'y a rien pour nous déranger... blablabla". Mais la seule option interactive, c'est de plonger ! Damned... Pourtant avec son air de secrétaire et ses lunettes noires... Et je ne dis pas ça en dépit de l'absence de véritables objectifs, non, plutôt à cause de cette musique d'ambiance, qui fait ultra film porno ! Un beat un peu mou, deux trois cymbales, un soleil brillant, de la crème solaire... vous voyez le tableau. Bref, vous revoila seul dans la flotte, la queue entre les jambes, dans une combi moulante. Car j'oubliais : votre collaboratrice sexy ne sait pas... nager. La cruche se fait bronzer en vous attendant ! Pas moyen de pécho (NdRaHaN : Pfff, p'têtre que t'as juste pas réussi).

Jean-Paul Mérou Adventures

On ne peut pas non plus pêcher les poissons, et encore moins en faire des brochettes ou des sushis. Pourtant, je vous assure que certaines espèces ont de la gueule et qu'on aimerait bien les voir finir dans son assiette. Evidement, on ne peut pas non plus élever ses poisons (mis à part faire ami-ami avec un dauphin) ou leur donner un nom. Pas de combat de poissons à la Pokémon en vue, genre Jean-Paul Mérou contre Philippe Baliste Bleu. Si je vous raconte tout ça, c'est que le jeu est franchement trop mou. "Calme", c'est bien, mais là on finit par s'ennuyer sévère et c'est dommage. On peut juste les caresser vite fait, ou leur donner un peu à manger ! Certes, ça colle bien au trip, mais ça ne crée aucune sensation côté gameplay. Du coup, pour donner de l'énergie au jeu, il faut se fixer soi-même des objectifs, façon geek, du genre trouver les limites de la map, essayer de titiller une raie Manta, tarder à remonter à la surface pour se faire peur... mais c'est vite chiant ! D'ailleurs, j'ai essayé de mourir, et je n'y suis jamais arrivé. Notre plongeur est juste increvable, et même les espèces les plus dangereuses (NdRaHaN : dont les nanas en short) ont peur de lui...

L'océan, c'est chiant

Un océan, c'est sans fin, et c'est bien ce qu'ont voulu nous faire comprendre les développeurs. Bref, si vous avez envie que votre copine vous foute la paix en allant nager avec Flipper, que vous voulez faire comprendre à Maman que la violence d'un jeu vidéo peut se résumer à croiser une raie Manta inoffensive, que vous voulez dégoûter votre petit frère de jouer avec votre Wii, ou que vous avez envie de vous taper un trip vidéoludique hors du commun : cet océan sans fin est fait pour vous. Sinon, oubliez. L'idée était originale, la durée de vie longue, les graphismes plutôt corrects, et en apprendre plus sur de véritables espèces en devenant directement acteur était un concept sympa, mais un minimum de scénario et un gameplay plus poussé auraient été franchement bienvenus...