Un des yeux du sphinx a été dérobé au musée de Londres. Un rubis inestimable que l'on pense se trouver à présent dans la poche du Corbeau, un voleur de renom pourtant normalement décédé. Le deuxième œil, une émeraude, est en route de Zurich vers Le Caire où il doit être exposé. Le joyau voyage par train, car nous sommes au début des années 60, et il est gardé par Interpol : un policier anglais qui était présent au musée de Londres, et le célèbre inspecteur Legrand, celui qui tua le Corbeau.

Parmi les voyageurs, on trouve une baronne, son domestique ; une romancière nommée Lady Wesmacott (un pseudonyme d'Agatha Cristie) avec sa dame de compagnie et son fils ; le professeur d'Égyptologie anglais responsable de l'Oeil du Sphinx ; un violoniste désargenté, un docteur allemand... Et vous, Zellner, pauvre policier suisse qui sent bien que quelque chose se prépare et qu'il est temps de s'imposer comme génial détective.

Ce soir, sur France 3...

Vous savez quoi, il y a quelque chose de sympathique à jouer ce quasi-retraité bedonnant et dégarni, mais néanmoins brillant observateur et sûr de lui. The Raven : Legacy of a Master Thief, c'est vraiment Derrick au pays d'Agatha Christie, avec le rythme que cela sous-entend : beaucoup de dialogues, de la déduction, un poil d'action rhumatisante. L'ambiance est d'ailleurs très bien rendue, entre les décors en 3D précis et vivants, les voix aux accents un peu forcés (pas de VF), et les musiques impeccables. Certaines scènes précalculées sont aussi étonnamment bien animées ! Mais comme souvent, c'est le manque de liant entre les différentes animations qui apporte toute la rigidité au jeu.

Sinon vous pourrez dévoiler les objets interactifs en sacrifiant une toute petite partie de votre « score d'aventure » dont tout le monde se moque. De la manipulation d'inventaire parfois un peu obscure, quelques mini-jeux sympa... Vous n'aurez pas trop de mal à venir à bout des quelques heures de ce premier chapitre.

The Raven : Legend of a Master Thief est un peu fastidieux (cliquer plusieurs fois sur les objets, soucis de transition entre les écrans...) mais si on est fan de cette ambiance, le premier chapitre vous captivera et le cliffhanger saura attiser votre curiosité pour la suite. Mais en ce qui concerne l'histoire dans son ensemble, le mystère reste entier... Tant qu'on aura pas joué les autres épisodes.

The Raven est dispo dans Steam pour 25 euros. Cela comprend les trois chapitres, mais ça reste un peu cher, surtout qu'on ne connaît pas encore la qualité finale du scénario. Peut-être vaut-il mieux attendre la fin, ou même des soldes ?