On pourrait croire que pour battre la mesure, point besoin d'intrigue, et pourtant à la manière d'autres avant lui dont nous aurons l'occasion de reparler tels que PaRappa The Rapper ou Space Channel 5, Harmo Knight pose un monde, des personnages, dont l'histoire se raconte quelques fois à travers des petits dessins animés très sympas qui ne sont pas sans rappeler un certain style propre à Cartoon Network.

Harmonia Mundi

Sur la paisible planète de Melodia, une menaçante météorite s'écrase, apportant avec elle les redoutables et moches Discordoïdes. En plus de faire un vacarme dissonant, ces extraterrestres sont foncièrement mauvais et vont bien vite enlever la petite princesse Ariana, alors que le jeune Tempo ramenait justement au palais royal une crosse magique et légendaire confiée par son maître. Cet artéfact, seul capable de combattre ces vilaines bestioles, devait être confié à un valeureux héros pour que celui-ci, en tant qu'Harmo Knight, arrange la situation dans le royaume. Finalement, par un concours de circonstances et déjà bien entraîné après s'être frayé un chemin jusqu'au château, accompagné par son pote bon conseiller Tappy le lapin et trois autres acolytes, le jeune Tempo va lui-même manier, en rythme, la crosse face aux méchants et bruyants aliens.

La plateforme, une histoire de rythme

Contrairement aux jeux de rythme que l'on connaît déjà, Harmo Knight propose un mélange entre jeux de plateformes et de rythme, un peu à la manière de Maestro avant lui, mais uniquement en utilisant les touches pour marquer le tempo et faire avancer son héros... Tempo. En effet, le garçon traverse tout seul un décor et il faudra le faire sauter aux bons endroits pour récupérer des petites notes de musique mais aussi trouver le juste moment pour frapper avec sa crosse les ennemis qui lui foncent dessus et les plantes-tambours et les fleurs-cymbales qui jalonnent le chemin. Les niveaux des différents chapitres d'Harmo Knight proposent des mélodies tantôt jazz, tantôt classique, plutôt rock ou samba, la progression est très bien échelonnée et l'ensemble fonctionne très bien, d'autant plus que le titre a l'intelligence de ne pas se cantonner à ces phases de jeu et propose une variété de situations bienvenue.

Les oreilles plutôt que les yeux

En effet, en plus de ces niveaux que l'on qualifiera du coup de lambda, les combats de boss possèdent une vraie mise en scène spectaculaire où à la manière de Space Channel 5 et de PaRappa, il faudra reproduire une combinaison de touches. Si en plus d'un son caractéristique, la combo en question s'affiche à l'écran, c'est dans ce genre de moment que l'on préférera parfois fermer les yeux tel Shaka de la Vierge pour faire confiance à son ouïe. En plus de ces confrontations face à des Discoroïdes d'envergure, Harmo Knight propose quelques fois dans l'aventure d'incarner d'autres personnages, des compagnons rencontrés en chemin, Lyra qui transforme avec les flèches qu'elle décoche depuis les cordes de sa lyre les phases de jeu en shoot'em up musical et Taïko, le gros costaud qui avec son petit singe sur le dos, permet de frapper en rythme dans les ennemis sur deux niveaux différents, comme si on jouait cette fois avec deux touches de piano plutôt qu'une seule avec Tempo. Enfin, le petit singe a la capacité de se transformer en wagonnet pour des niveaux évoquant Donkey Kong Country, avec cette idée vraiment rigolote du rythme qui ralentit ou accélère selon la vitesse de votre chariot. Dommage cependant que l'on ait pas l'occasion de les incarner plus souvent et seulement dans certains niveaux dédiés.

Harmo Knight est un bon petit jeu de rythme, frais et varié, sur le bon tempo, à l'univers charmant. Il a en plus le bon goût dans ses bonus de proposer des mélodies connues de la série Pokémon qu'il faudra débloquer par de bonnes performances dans le mode principal. Dommage cependant que ces thèmes musicaux ne marquent pas comme ont pu le faire ceux de grands classiques comme Space Channel 5 et PaRappa The Rapper pour ne citer qu'eux. Car du coup, bien qu'il n'y ait pas vraiment de reproches à lui faire, le titre Game Freak semble faire partie de ces jeux que l'on parcoure avec plaisir (une grosse cinquantaine de niveaux sont proposés) mais qu'on oubliera bien vite une fois la console éteinte. Dommage du coup que celui coûte 15 euros, un prix un peu élevé, surtout comparé à des petits titres sympas du même calibre sur l'eShop 3DS.