Développer un jeu de plateforme, ce n'est pas très facile, beaucoup moins qu'il n'y parait en tout cas. Et c'est pareil pour un puzzle game. Alors les deux à la fois, ça peut vite virer au drame. Swing Swing Submarine s'en est assez bien tiré avec Blocks That Matter la dernière fois, mais les retours sur la maniabilité de la partie plateforme ont dû les contraindre à un peu plus de prudence... Pourquoi ne pas faire plus simple ? Un bon jeu de réflexion reprenant les thèmes de Blocks That Matter, mais sans le besoin de réflexes aiguisés, par exemple. C'est aussi beauuuuucoup mieux pour un titre sur tablette. Le résultat, c'est Tetrobot & co, et rassurez-vous : il prend bien la tête !

Des bots et des moins bots

Maya est une jeune ingénieure, élève d'Alexei et Markus, les personnages de Blocks That Matter. Elle "hérite" de leur atelier, pendant qu'ils sont partis sur un projet secret, et se met au boulot à son compte. Elle répare des bots cassés à l'aide de son Psychobot, petit infiltré qui va soigner les mauvais traitements infligés à ses compères, tels que Tetrobot, Watabot, Turbot, ou encore Steambot. Chaque robot propose ses défis, et au fur et à mesure de la progression, la variété des mécanismes vient complexifier les énigmes. On se bat contre des rayons laser, des lignes électriques, puis on découvre les miroirs, les interrupteurs, les explosifs, les canons, la gelée qui colle, les ventilateurs qui poussent les blocs de vapeur, les téléporteurs... chaque nouveauté est une promesse de migraines carabinées.

Et l'eau, ça mouille

Le mignon Psychobot se balade donc dans chaque robot, au travers de plusieurs niveaux dont il faut atteindre la sortie. Comme dans Blocks that Matter, on peut stocker des blocs chopés dans le décor et les utiliser ailleurs. Mais attention : on ne peut les envoyer que vers la gauche ou la droite. Et ils continuent d'avancer jusqu'à heurter un obstacle. Positionner correctement ses blocs se révèle donc problématique si le décor ne nous laisse pas faire. Les blocs de même type se collent les uns aux autres, et tous ont des propriétés différentes : le bois brûle tandis que le métal peut être électrisé. Le sable se transforme en verre s'il est chauffé et la glace en vapeur, mais on ne peut pas stocker cette dernière, pas plus que l'obsidienne, qui ne peut être détruite qu'à la TNT.

Défragmentation sauvage

Tout cela est fort compliqué au bout d'un moment, mais on avance doucement. Sortir d'un niveau n'est pas trop difficile. En revanche, récupérer les trois morceaux qui forment le bloc mémoire du robot, ça c'est une autre affaire. Ce sera utile pour comprendre l'histoire, mais aussi pour progresser, car certaines étapes vous demanderont d'avoir collectionné un certain nombre de ces blocs. Pour peu que votre cerveau ne soit pas au top de sa forme ou imperméable à telle ou telle approche proposée par l'énigme, vous pourrez bien rester 12h devant un même tableau, en ne pouvant que murmurer "qu'est -ce que je dois faire... Qu'est-ce que je dois faire...". Mais quand vous comprenez ce que vous devez faire, la satisfaction est au rendez-vous. Encore heureux !

D'une manière générale, Tetrobot & co est plutôt bien équilibré et fourni. On perd un peu de variété par rapport à Blocks That Matter, mais il est bien plus peinard à jouer, et avec toujours autant d'humour sympa distillé un peu partout (l'histoire de chaque bot, ou les pages Faceblox). Sans compter une réalisation globalement réussie (mis à part les déplacements un peu chaotiques du personnage, parfois), avec une bande originale géniale et un psychobot trop mignon. Bref, ça coûte 10 euros dans Steam (un peu moins le temps du lancement) et ça les vaut totalement.