Pour ceux qui l'ignorent, le Cave Story original se veut old school, rendant un hommage appuyé aux jeux d'action 2D ayant marqué les années 80. Son style visuel évoque la sainte époque des 8 bits, avec de jolis pixels bien gras et colorés. Cette approche a largement contribué à son succès. Le portage 3DS abandonne cet aspect - du moins en partie, puisqu'un mode permet de conserver la patte "classique" concernant les sprites - et opère une refonte totale des graphismes. Remarquez, encore heureux, sinon cette cartouche payée plein pot aurait fleuré l'arnaque. Le résultat se révèle agréable, offrant des décors en 3D de belle facture, variés, des personnages joliment modélisés et des dézooms judicieux rendant l'action plus lisible quand cela est nécessaire. Bon, on a parfois droit à des micro-ralentissements lorsque trop de monstres balayent l'écran et que ça canarde dans tous les sens. M'enfin, là, je chipote. La refonte, avec son petit effet 3D relief en option, fonctionne parfaitement. Et la bande-son, envoûtante, au bon goût de rétro, a été remaniée elle aussi avec succès. Alors que demande le peuple ?

Une mine d'or

Bah, le peuple, il veut savoir ce que ça donne au niveau gameplay. Alors je ne vais pas y aller par quatre chemins : Cave Story 3D est tout simplement brillant. Mixant avec habileté l'action, la plate-forme et l'exploration, il tient parfaitement la comparaison avec le vénéré Metroid. Vous aimez parcourir des niveaux souterrains, y bondir, shooter à tout va la piétaille et défoncer du gros boss avec la peur de de la touchette fatale ? Voir votre armement évoluer grâce à des artefacts lâchés par les monstres occis, récolter des objets (allant de la bulle pour respirer sous l'eau au jetpack) ou bousiller des blocs destructibles pour accéder à de nouvelles zones ? Ramasser des containers pour augmenter votre capital points de vie ou le nombre maximum de missiles portés vous fait triper ? La formule de l'amie Samus marche ici du feu de dieu grâce à une construction flamboyante et un feeling digne d'un Mario. Le héros, un garçon amnésique désireux de sauver d'un savant fou une tribu de lapins humanoïdes (les Mimiga), répond très bien à nos sollicitations, notamment sur les bonds. Un bonne chose, tant la moindre erreur se paie cher. Une perte d'énergie trop importante entraîne une baisse de la puissance de feu et une hésitation au-dessus de vilains picots signifie game over, avec le droit de retourner là où vous avez sauvegardé pour la dernière fois.

La cave se rebiffe

Accessible, avec seulement 3 boutons (tir, saut, changement
d'arme) et un usage minimal du l'écran tactile (pour la map et l'inventaire), le jeu n'en demeure pas moins difficile et intolérant à l'échec, façon Mega Man. Donc pas forcément adapté à tous les profils de joueurs. Reste que les plus persévérants (et capables de déchiffrer l'anglais, le titre n'ayant pas bénéficié d'une traduction dans la langue de Molière) y trouveront un challenge passionnant, fourmillant de détails et de secrets. Comme dans un Castlevania, vous pouvez finir d'une traite (environ 7 heures). Mais vous risquez de zapper des éléments importants aussi bien pour faciliter votre progression que d'un point de vue scénaristique. Croyez-moi, il est assez frustrant de constater, après coup, que l'on pouvait retrouver des alliés qu'on croyait perdus... ou de découvrir une zone complète permettant d'accéder au véritable dénouement d'une intrigue passionnante et pleine de personnages attachants. Ceci dit, voilà un bon prétexte pour recommencer, revisiter et donc occuper, plus longtemps, son temps libre.