Sonic the Hedgehog

Genre :

Plate-forme
Editeur : Sega
Année de sortie : 1991
Support : Megadrive

Sonic traite sans complexe de la problématique hautement philosophique de l'urgence : sous pression, peut-on se dépasser et accéder au statut d'übermensch ? En effet, l'intrigue proctologique du jeu atteint ici des sommets d'anxiogènéité intense. Le pitch : un hérisson doit impérativement aller aux gogues mais souffre d'un blocage mental obsessionnel qui l'oblige à ne pouvoir déféquer que chez lui, dans ses latrines personnelles. Du coup, sous la contrainte du dictat fascisant de son sphincter, une seule solution s'offre à lui : prendre ses jambes à son cou et traverser à toute berzingue 7 niveaux à la topographie surréaliste pour gagner le plus vite possible ses commodités. Heureusement pour pouvoir tenir le coup, Sonic récoltera des anneaux gastriques magiques qui auront la propriété de l'empêcher d'annoncer avec fracas l'arrivée du capitaine caca. Dans le cas contraire, le hérisson bleu goûtera aux affres mortelles de la descente d'organes spontanée...

Avec Sonic, Sega ose pointer du doigt un mal silencieux et interlope qui frappe pourtant pas moins d'un tiers de la population mondiale et touche sans discrimination toutes les catégories socio-professionnelles existantes. Son symptôme : l'incapacité de chier ailleurs que chez soi. Peur de faire partager ses bruits, ses odeurs, honte de se faire juger par son prochain ou tout simplement de basculer dans l'animalité. Un problème chosique pourtant bien concret, à prendre très au sérieux. Cette maladie mentale serait responsable de l'accroissement de l'apparition de phénomènes de traces de pneus dans les revêtements intérieurs de nos slips, et ce, qu'ils s' agisse de modèles strings, kangourous ou boxers. Pour que la morale soit sauve, le scénario de Sonic inclut également une dimension philosophique nietzschéenne évidente qui lui confère une très grande profondeur de champs de réflexion. On y apprend ainsi que dans l'urgence, ou sous l'influence de la peur, l'être vivant peut se transcender en réalisant l'impossible. Ici, dans sa course contre la montre, Sonic atteindra la vitesse du son pour la bonne cause, et parviendra également à sauter plusieurs étapes de l'évolution darwinienne en se muant en une sorte de über-hérisson tout puissant. LE jeu de plateforme indécent mais audacieux qui a fait éclater au grand jour un mal sans nom considéré encore aujourd'hui comme tabou dans notre société, et que nous appellerons judicieusement "le syndrome de la taupe apeurée au guichet".

Dans une fatale descente d'organes, Sonic expulse de son rectum tous les anneaux gastriques récoltés...