Lancé en 2019, Stadia aurait manqué ses objectifs de plusieurs centaines de milliers de joueurs. De là à dire million, il n'y a qu'un pas que n'ose pas franchir l'article de Bloomberg décrivant à quel point l'offre qui avait été présentée comme celle qui allait tenir les consoles de salon par la main jusqu'au cimetière par Phil Harrison s'est plantée. Et qu'au sein même de Google, le scepticisme était grand.

Le journaliste Jason Schreier explique que les développeurs de la plateforme de Cloud Gaming savaient que certaines fonctionnalités présentées comme révolutionnaires ne pourraient être présentes, la deadline de l'automne 2019 se révélant trop juste. La stratégie définie par Harrison, manager général du projet, associé à tout jamais aux communications calamiteuses de la PS3 et de la Xbox One, n'aura jamais fait l'unanimité. La promesse du futur du jeu vidéo, d'un matériel plus puissant que les consoles de Sony et Microsoft s'est transformée en version bêta d'un dispositif au catalogue plus pauvre que chez la concurrence, composé en intégralité de jeux tiers, les exclusivités se comptant sur les doigts d'une main.

Qui veut porter des millions

Et pour s'assurer d'avoir de grands noms ? Google aurait dépensé des dizaines de millions de dollars auprès d'Ubisoft ou encore de Take-Two Interactive pour des portages, comme celui de Red Dead Redemption II. Précision apportée ensuite sur Twitter : amener Assassin's Creed Odyssey aurait coûté 20 millions de dollars. Un autre papier, chez Wired, appuyé par des témoignages d'employés anciens et actuels, nous apprend que la division développement souhaitait investir, à la hauteur des espoirs de la direction avant la pandémie de COVID-19. Plus de 2.000 développeurs auraient dû être embauchées sur 5 ans. Mais le résultat, cela a été des recrutements bloqués et des moyens coupés.

Video Games Chronicles, qui y a aussi été de son article, relate aussi plusieurs projets annulés, dont la suite de Journey to the Savage Planet, et des discussions, réfutées, avec Hideo Kojima ou Yu Suzuki. Et que le prochain jeu de Harmonix voit son avenir compliqué. Le 1er février dernier, quelques jours après un mail soulignant des progrès importants, Stadia a fermait toutes ses structures de développement de jeux, impactant 150 personnes, et annoncé s'en tenir au contenu tiers. Reste à savoir combien de temps. Le manque de vision, de ressources assignées et l'impatience ont déjà coûté au géant californien des échecs comme Google Wave, Google +, ou Daydream.