Il n'y a décidément pas que CD Projekt RED en Pologne ! Depuis 2002, les gars de People Can Fly roulent leur bosse dans les jeux où ça canarde fort, en particulier avec Epic Games, leur maison mère jusqu'en 2015. Leurs plus hauts faits d'armes ? Painkiller, un doyen du Fast FPS, le bon Bulletstorm ainsi qu'un spin-off de de Gears of War, Judgment, et surtout, la star des cours d'école depuis quelques années, Fortnite. Cette fois-ci, c'est Square Enix qui croit avoir reniflé le bon filon et tente le pari de l'édition du prochain jeu du studio, Outriders. Mais pas sûr qu'on y trouve une une mine d'or...

Un mélange d'influences réputées et... foireuses !

Passé une fastidieuse procédure d'accouplement des comptes PSN et Square Enix, nous pouvions enfin nous lancer dans l'univers d'Outriders, et il ne faut que quelques secondes à l'oeil avisé pour comprendre dans quoi il est tombé en termes de design : un mélange de Gears of War pour la badassitude, de Mass Effect Andromeda pour le scénario et les décors, d'Anthem pour l'ambiance globale, et de Destiny pour certaines de ses mécaniques. Et là, on se le demande : suivra-t-il la même voie de la lose que certains des jeux précédemment cités ? On est partagés. Il y a du bon et du très rageant à quelques mois de la sortie.

De l'aventure à revendre

Dans Outriders, on crée son héroïne ou son héros dans un éditeur plus que succinct, avec un pointeur de souris que l'on sent dédié à la version PC, et on peut finalement découvrir la trame. On incarne un Outrider, une sorte de super soldat dont la mission est de coloniser la planète Echo, après un voyage de 82 ans dans le seul vaisseau terrestre survivant après la destruction de notre belle planète. Comme dans Mass Effect Andromeda, on découvre un nouveau monde, sa faune et sa flore, et très vite, une mystérieuse tempête extraterrestre qui tue la grande majorité de notre équipe d'exploration. Nous sommes nous-même mal en point et on nous congèle, avant de nous oublier pendant plus de 30 ans.

Au réveil, c'est le chaos le plus total. Pire que Mad Max : deux factions s'entretuent et certains humains semblent avoir gagné des pouvoirs psychiques au contact de la tempête. Ce qui sera bien évidemment notre cas, et notre arrivée tombe à pic, puisque voilà bien trois décennies que la colonie est privée de toute électronique et coincée dans la vallée dans laquelle elle est arrivée. Vous aurez quelques collègues d'infortune dont le sort suivra le vôtre, avec quelques dialogues à choix multiples de retour à la base - forte influence Anthem là-dessus - et heureusement que vous êtes là, car vous allez pouvoir déverrouiller toute cette situation et botter des culs dans une ambiance digne de n'importe quelle série de SF Netflix !

Les joies de la cross-génération

Techniquement parlant, Outriders se montre plutôt convaincant dans sa version PS5, mais pas folichon non plus. On sent bien que cela pourrait tourner de la même façon sur PS4 et le jeu sort d'ailleurs aussi dessus - et sera cross-play, même avec les versions Xbox. Au niveau des modèles 3D, ce ne sont pas les plus fins, tout comme les textures. Mais le tout reste plutôt très fluide en jeu, un avantage de la nouvelle génération de consoles, avec des chargements plutôt rapides pour peu qu'on joue en solo sans la gestion des méandres de l'Internet. Nous avons donc aussi testé sur PS4 PRO, ou c'est visuellement similaire, mais les chargements sont bien plus longs, les textures s'affichent à rebours, et la fluidité n'est pas... des plus exemplaires, et c'est le moins que l'on puisse dire, notamment dans le HUB. En combat, ça se passe heureusement un peu mieux !

Retour sur PS5, avec ses effets lumineux qui font le job, mais où les passages en contre-jour posent problèmes dans leur gestion du noir, et je ne parle même pas des cinématiques où l'on n'a presque rien capté de ce qui se passait dans les endroits sombres. Le brouillard ou la fumée peuvent poser de gros soucis de visibilité, et la profondeur de champ n'est pas démente. Les décors sont beaux et plutôt réussis mais on clairement déjà vu mieux en termes graphiques. Bien évidemment, la démo nous présentait un produit non terminé, et on a eu droit à quelques erreurs de traduction, des problèmes de synchronisation sonore dans les cinématiques (avec une VF qui tient la route mais au mixage sonore particulier). Niveau DualSense, seules quelques vibrations sortent du lot. Les gâchettes et le micro sont aux abonnés absents.

Riders of War

Dans Outriders, il y a du Gears of War. Rien que dans les tenues des héros, avec de gros pectoraux dans de grosses armures. Dans la jouabilité aussi, grâce à un système de couverture et de déplacements que ne renierait pas Marcus Fenix. Les zooms sur les scripts du décor nous rappellent sans cesse cette tour qui s'effondre au début du premier Gears. Les flingues se manient bien et procurent de bonnes sensations, même si on n'a encore rien vu de très original, avec une localisation des dégâts très gore. Ici, pas de baïonnette tronçonneuse mais des pouvoirs super pétés à cooldown répartis en 4 classes : soutien, soldat, assassin et tank. On a surtout joué le soldat et ses pouvoirs de feu créent un vrai chaos sur le champ de bataille.

Le jeu n'est pas facile, loin de là, notamment quand on a affaire à un autre altéré et ses pouvoirs, mais clairement, les groupes d'ennemis plient régulièrement par paquets de 5 ou 6 en même temps sous nos coups ! Ce n'est pas très tactique et relève parfois du bon défouloir... S'il y a du Gears of War côté action, niveau RPG, on est sur du Destiny, dont l'inventaire semble avoir été tout simplement copié-collé. Un arbre de compétences plutôt vaste sera à votre disposition, et on sent qu'on est sur du hack'n'slah, pas du TPS : le coup rate si on vise le haut de la capuche d'un ennemi qui dépasse de sa couverture... Enfin, sachez que l'on nous promet une durée de vie de 30 à 40 heures pour ce jeu qui pourra se parcourir en coopération à 3 joueurs.

ON L'ATTEND... TRES MOLLEMENT !
Prochain jeu des créateurs de Bulletstorm, Outriders ne nous a pour l'heure pas vraiment convaincus. Si l'histoire de ce jeu d'action où l'on joue un colon de l'espace aura probablement son mot à dire et que l'ambiance semble faire mouche, pour l'instant, difficile de s'emballer. Techniquement parlant, ça tient la route sur PS5 sans être fou, et une PS4 PRO aura plus de mal à obtenir les mêmes performances. Niveau jouabilité, si les armes sont plutôt cools, les pouvoirs des quatre classes sont assez dévastateurs et rendent les combats au final assez peu tactiques, les ennemis n'ayant presque aucune chance face à nous pour peu que l'on reste un peu à couvert, de temps en temps ! Les loots devraient être nombreux et il voudra probablement du temps pour remplir tout l'arbre de compétence de votre classe favorite : la question étant, avec cet univers cool mais générique, sa technique tout juste correcte et son gameplay sympatoche mais qui devra faire ses preuves sur le long terme et semble répétitif, en aurez-vous vraiment envie ? Et si proche de la sortie, on voit mal comment la formule pourrait encore évoluer... Votre serviteur, lui, il espère que c'est Rami, Romain ou Camille qui se récupérera le TEST le 1er avril prochain, et ce n'est pas une blague !