D'emblée, le manque de punch tant reproché à Tennis World Tour semble largement comblé, une évolution qu'il doit tant aux effets sonores plus percutants des frappes que de la vivacité considérablement accrue des déplacements et de la vitesse de balle. Si le principe de préparation n'a pas fondamentalement changé - idem pour le système de lancer au service dorénavant en deux phases - les cris qui accompagnent les coups chargés, assortis d'indications optionnelles sur la qualité du timing en les relâchant, permettent immédiatement d'apprécier ce surcroît de dynamisme... De réalisme aussi, compte tenu du net surplus de balles qui atterrissent dans le filet ou hors des limites du terrain pour sanctionner une mauvaise exécution (et pas question de tricher avec le Hawk-Eye introduit au passage).

Un doux glissement vers la simulation ?

Il subsiste cependant des manoeuvres automatisées synonymes d'inerties, assez cohérentes en bout de course, mais encore trop marquées pour atteindre une réactivité optimale. Les glissades rallongées sur terre battue ont pour le moment davantage l'air de poudre aux yeux, malgré les traces presque caricaturales laissées sur le sol. Ainsi les différences entre les surfaces n'apparaissent guère flagrantes, même avec les modifications de conditions climatiques sélectionnables (l'humidité rendant les balles théoriquement plus lourdes, et donc plus lentes par exemple).

Stan the Man

Les progrès en matière de réalisation ne sautent pas non plus aux yeux, qu'il s'agisse des visages des champion(ne)s ou des courts, pour la plupart issus du précédent opus dans cette version preview. En revanche, le doublement du nombre d'animations se fait clairement sentir, en termes de variété et de fluidité. Dommage qu'il reste quelques accrocs gestuels, tels que les revers parfois joués à deux mains dans la foulée par Stanislas Wawrinka, doté pourtant de l'un des plus fabuleux revers à une main du monde !

Retro style

En outre, la promesse de mouvements systématiquement conformes à la situation n'est pour l'instant pas tenue, des slices s'invitant trop souvent à la place de lifts ou de frappes à plat, et pas seulement en cas de balles basses. Des tendances que soulignent la nature quelquefois très, pour ne pas dire trop, agressive des chips (nonobstant la disparition de la commande "préférence filet" pour s'y ruer), et la récurrence des amorties, régulièrement suscitées par des gestes "normaux", autrement dit quasiment impossibles à réaliser de la sorte dans la réalité (exception faite de coups boisés). Pareil pour les smashs de fond de court, trop faciles à effectuer, et surtout à contrer.

Redistribution des cartes

L'I.A. plus incisive, voire assassine en retour, et très sujette aux doubles fautes, paraît d'ailleurs encore plutôt machinale, sans que l'on remarque de grandes disparités entre les quatre athlètes ici présents, aux caractéristiques encore une fois fort douteuses (le coup droit de David Goffin ici supérieur à son revers l'atteste). Les cartes achetées par paquets aléatoires avec la monnaie intégrée donnent néanmoins toujours un supplément de personnalité au style de jeu des participants, nonobstant leurs allures de loot boxes vouées à l'optimisation eSport.

Double Boost

D'autant qu'elles sont désormais activables à tout moment, quitte à gêner la lisibilité hélas, à l'image de l'affichage permanent du score qui prend franchement trop d'espace à l'écran. Un phénomène encore plus fâcheux pour les parties en doubles, enfin au programme, quoiqu'elles ressemblent en l'état beaucoup à des parties de ping-pong à la volée. Malgré tout, Tennis World Tour 2 procure de bonnes sensations, ce qui laisse espérer que ces multiples retouches débouchent sur une simulation de bien meilleure facture.

ON L'ATTEND... BEAUCOUP !
Contre toute attente, Tennis World Tour revient pour un second épisode, apparemment très en forme. Colmater ses nombreuses failles tenait du travail de fourmis, une mission de fait taillée sur mesure pour Big Ant, le studio australien ayant déjà acquis une solide expérience de la discipline avec la série AO Tennis. S'il a davantage des airs de profonde mise à jour que de refonte, Tennis World Tour 2 semble ainsi gagner à la fois en punch et en finesse. De quoi espérer enfin une simulation digne de ce nom sur PS4, Xbox One et Switch, a fortiori du côté de l'eSport, bien que la concurrence y soit plus relevée sur PC. Résultat aux alentours du 24 septembre, date de sa sortie, avec le TEST !