Les claviers de la gamme Cynosa constituent en réalité le premier prix de chez Razer. Il n'est donc pas surprenant que l'on se retrouve avec un produit bien plus accessible que les Huntsman et autres Ornata du constructeur américain. Si vous connaissez les précédents produits de la gamme, vous savez sans doute déjà comment Razer arrive ainsi à baisser ses tarifs. La réponse tient en trois mots : contacteurs à membranes. Le constructeur est-il parvenu conjuguer cette technologie avec les exigences des joueurs que nous sommes ?

Un clavier plutôt imposant... sans repose-poignets

En apparence, Razer n'a pas véritablement changé une formule qu'il applique depuis les premiers modèles de Cynosa et cette V2 ressemble beaucoup aux précédents claviers de la gamme. La robe entièrement noire ne laisse la place à aucune fioriture, aucun accessoire. Nous apprécions cette sobriété d'autant qu'elle s'accompagne d'une touche « matte » pour le revêtement de sorte que les doigts ont tendance à moins marquer que de coutume. Vous pouvez en revanche toujours chercher, pas le moindre « crochet » pour fixer un repose-poignets : Razer n'en propose pas dans la boîte du Cynosa V2, il n'existe pas non plus en option. Tant pis.

Il nous faut souligner le côté « encombrant » du clavier. Le Cynosa V2 n'est pas plus grand que les précédents modèles, mais avec son format « pleine largeur », il occupe un espace non négligeable sur le bureau, un peu plus de 46 centimètres de long. Razer a ici adopté un design « classique » loin des modèles frameless - dépourvu de cadre - qui fleurissent un peu partout. L'avantage de ces derniers est de réduire un peu l'encombrement, mais c'est sans doute moins critique sur un modèle de toute façon déjà très large : on ne gagnerait que 2 à 3 % de longueur. En bon clavier « plein format » qui se respecte, le Cynosa V2 a le bon goût de proposer une disposition des touches complète.

Nous voilà donc avec les 105 touches habituelles du layout AZERTY et il n'y a strictement aucune surprise à ce niveau. En revanche, et ce sera pratiquement la seule fioriture que se permet Razer sur ce modèle, le constructeur a disposé cinq touches multimédia dédiées dans le coin supérieur droit du clavier. Ça n'a l'air de rien, mais c'est bien pratique. Rien d'autre d'original à signaler du côté des touches. Compte tenu du prix, ce n'est pas une surprise, mais nous devons faire avec des plastiques ABS qui ont l'avantage de pouvoir laisser aisément passer le rétroéclairage. En revanche, la résistance des caractères gravés n'est pas la qualité première de ces plastiques.

Malgré la taille du clavier, Razer n'a pas jugé bon d'intégrer un port USB pass-through ce qui est pourtant très pratique. Il n'a pas non plus opté pour un câble détachable. Dommage. Notons toutefois l'existence de trois goulottes sous le clavier : elles viennent guider le câble de sorte qu'il puisse sortir du côté gauche, au centre ou du côté droit du clavier. Pratique. Notons également la présence des pieds « Razer » : escamotables sur deux niveaux, ils autorisent trois angles d'inclinaison (0°, 6° et 9°). Bien vu. Quatre patins antidérapants complètent « l'offre ». Ils sont petits, carrés, mais suffisants pour éviter toute glissade.

De la mollesse des contacteurs à membranes

Nous l'avons dit, Razer a ici opté pour des contacteurs à membranes. Il ne s'agit même pas des méca-membranes que le constructeur a mis en avant sur la gamme Ornata. Le contacteur à membrane est souvent opposé au switch mécanique. Il a pour lui un coût de fabrication et des nuisances sonores bien plus faibles. En revanche et même si tous les goûts sont dans la nature, le toucher est généralement perçu comme moins agréable, moins franc. La réactivité bien plus faible des membranes rend la frappe moins rapide, les réactions plus lentes dans les jeux vidéo. Aucune surprise à ce niveau et le Cynosa V2 confirme tout ce que nous venons de dire.

De fait, la saisie se fait de manière très discrète. Les membranes n'émettent aucun son lorsqu'elles sont pressées et la structure du clavier limite fortement la résonance. Hélas, mille fois hélas, la réactivité est pour le moins déficiente. Bien sûr, il y a une question d'habitude et, avec le temps, on gagne en vitesse. Cependant, la frappe sera toujours nettement moins rapide sur le Cynosa V2 que sur un Ornata ou un Huntsman... mais ce n'est pas le même prix non plus. Il en va de même dans les jeux vidéo et la mollesse des membranes accentue les temps de réaction d'un joueur qui ne pourra passer aussi rapidement d'une touche à l'autre qu'avec un clavier mécanique.

Le problème est cependant un peu plus gênant avec le Cynosa V2 dans la mesure où Razer demande tout de même 70 euros pour des contacteurs à membrane. Nous trouvons l'addition un peu salée d'autant que l'on peut maintenant dénicher des modèles mécaniques plus que corrects à ce prix, voire un peu moins chers. Razer justifiera ses tarifs en arguant de la présence d'une fonction ultrapolling à 1000 Hz qui n'a pour nous strictement aucun intérêt... surtout avec un modèle dont la réactivité n'est clairement pas l'argument premier. Heureusement, le constructeur peut effectivement compter sur la présence de son logiciel Synapse.

Celui-ci s'accompagne de fonctions bien utiles pour les joueurs. Il y a tout d'abord la possibilité de paramétrer la fonction de chaque touche. Soulignons également la création - le plus simplement du monde - de macros complètes et la présence de la fonction Hypershift. L'idée est ici d'autoriser une seconde commande à chaque touche via un raccourci dédié. Pratique. Enfin, Synapse est également là pour régler le rétroéclairage du clavier. De nombreux effets sont disponibles, l'éclairage RVB se gère touche par touche et il a le bon goût de ne jamais être trop agressif. Reste de toute façon ce problème de réactivité de contacteurs qui handicaperont pratiquement tous les joueurs.

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EN RÉSUMÉ

LES DEFAUTS D'UN MEMBRANE, LE PRIX D'UN RAZER

À l'image des précédents modèles de la gamme, le Razer Cynosa V2 peine à nous convaincre. Non parce qu'il s'agit d'un très mauvais clavier, mais plutôt par son positionnement tarifaire. Il est effectivement impossible de demander aujourd'hui de payer 70 euros pour un clavier à membranes sans de véritables fonctionnalités bonus. Razer prétextera bien un rétroéclairage de qualité, des macros faciles à mettre en place ou une fonction ultrapolling à 1000 Hz. Reste que cela ne compense pas les défauts de contacteurs bien trop mollassons pour convaincre n'importe quel joueur un tout petit peu exigeant. Razer propose des modèles avec ses contacteurs méca-membranes, alors à moins d'être adepte des membranes, tournez-vous plutôt vers ces produits.

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ON A AIMÉ : ON N'A PAS AIMÉ :
  • Frappe plutôt discrète.
  • Trois niveaux d'inclinaisons grâce aux pieds deux positions.
  • Programmation des touches et macros simples d'accès.
  • Fonction Hypershift toujours aussi pratique.
  • Rétroéclairage touche par touche agréable.
  • Touches multimédias dédiées.
  • Sortie du câble à gauche, au centre, à droite du clavier.
  • Contacteurs à membranes « mollassons ».
  • Câble non détachable.
  • Pas de repose-poignets.
  • Pas d'USB pass-through.
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FICHE TECHNIQUE :
  • Prix : 70 euros environ
  • Poids : 1,17 kg
  • Dimensions : 463 x 171 x 32 mm
  • Connexion : filaire, USB 2.0 (2,1 m)
  • Disposition : AZERTY, 105 touches
  • Commandes spéciales : 6 touches multimédias dédiées
  • Anti-ghosting : Oui, complet
  • Rétroéclairage : RGB touche par touche
  • Garantie : 2 ans
  • Où acheter ? : Amazon