Le jeu débute peu de temps après le retour des frères Shelby à Birmingham, à la fin de la Première Guerre Mondiale. Très vite la gestion familiale de l'aîné, Arthur, s'avère assez chaotique et la famille va sans tarder se retrouver avec de nouveaux ennemis sur le dos. Et comme on peut s'y attendre, Thomas va finir par prendre les choses en mains. Comme dans la série, le salut des Shelby repose surtout sur l'excellent duo Thomas/Polly. De manière générale, si vous êtes tombé sous le charme du feuilleton, difficile de ne pas apprécier l'univers dépeint dans le jeu. Ambiance du début des années 20, charme d'une galerie de personnages tous plus intéressants les uns que les autres... On regrettera tout de même de ne retrouver aucun des acteurs de la série pour le doublage. En vérité, le jeu est entièrement muet et ça apporte à l'ensemble un coté un peu cheap assez pénalisant.

Thomas Shelby contre le reste du monde

Pour vous mettre dans la peau des personnages, le jeu a fait le choix de passer par un ensemble de cinématiques façon BD, muettes là aussi, et il faudra se contenter de sous-titres. Même s'il ne s'agit pas d'un AAA, c'est vraiment un choix tout à fait regrettable surtout quand on connait l'importance des intonations de voix de chacun des acteurs. Mais on se doute que les payer aurait fait un gros trou dans le budget du jeu en lui-même.

Dans ce jeu, la mesure du temps et son utilisation sont au centre du gameplay. Tommy Shelby est un fin calculateur, et en jeu cela se retranscrit par sa possibilité de revenir en arrière sans cesse. Un moyen habile de symboliser la planification dans le cerveau du personnage. La difficulté est donc de réaliser certaines actions dans de bons timing. La première heure, peut se révéler irritant car malgré les explications sous forme de tutoriel, l'interface n'aide clairement pas à réaliser les actions qui sont demandées. On passe le plus clair du temps à prendre le contrôle de personnages pour ouvrir des portes et récupérer des clés. Et le reste du temps on se contente d'esquiver les gardes (le champs de vision d'un PNJ est symbolisé par un cône de surveillance orange au sol). Petit à petit, cela se complexifie un peu mais ne vous attendez pas à avoir de gros chamboulements en terme de gameplay.

Don't Fuck With Peaky Blinders

Le jeu s'adresse avant tout aux fans de la série et non aux fans de tactical. Il ne révolutionne clairement pas le genre et seule la gestion du temps apporte une véritable plus-value. D'ailleurs, le jeu pousse à réaliser les chapitres le plus rapidement possible via différents timings à respecter et même à outrepasser. L'expérience n'est ni mauvaise ni ennuyante mais en l'état cela ressemble plus à un bon jeu mobile à savourer entre deux trajets plus qu'un jeu dans lequel on va se plonger impatiemment en rentrant d'une journée de travail. Si l'on ajoute à cela les bugs (de notre version PC) avec certains scripts qui ne se lancent pas, l'expérience pourra en décourager plus d'un.

La direction artistique quant à elle fait honneur à la série avec une représentation exemplaire des personnages (jusqu'à la démarche caractéristique de Tommy Shelby lors des déplacements) épaulée par une technique un peu faiblarde qui ne brille pas spécialement. Surtout quand on commence à établir une comparaison avec le très récent Desperados III.

ON L'ATTEND... AVEC CURIOSITÉ !
Peaky Blinders : Mastermind a des chances de vous occuper quelques heures si vous êtes fan de la série, avec plaisir mais sans pour autant marquer d'une pierre blanche vos souvenirs vidéoludiques. On est content de retrouver cette galerie de personnages et on se prend même au jeu de lire les sous-titres avec l'intonation des acteurs. Hélas, il y a un petit arrière gout de jeu mobile entre la technique un peu faible, le manque de doublage et les phases de gameplay un poil répétitive. À vérifier avec le TEST, le jeu est prévu pour cet été sur PC, PS4, Xbox One et Nintendo Switch.